L’Université internationale de Libreville Berthe et Jean (UIL-BJ) a accueilli ce 5 août 2025, l’ouverture officielle de l’atelier de lancement du projet « Laboratoire d’éco-innovation pour une agriculture durable dans le bassin du Congo ». Ce programme, soutenu par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), constitue une initiative majeure pour la promotion d’une agriculture respectueuse de l’environnement, fondée sur l’agroécologie et l’apidologie.

L’Université internationale de Libreville Berthe et Jean (UIL-BJ) a accueilli ce 5 août 2025, l’ouverture officielle de l’atelier de lancement du projet « Laboratoire d’éco-innovation pour une agriculture durable dans le bassin du Congo ». © GabonReview

 

Face aux impacts croissants du changement climatique, à la dégradation des sols et à la pression sur les ressources naturelles, l’agriculture gabonaise doit se réinventer. C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet « Intégration de l’agroécologie et de l’apidologie pour des systèmes agricoles et alimentaires durables et résilients au Gabon », officiellement lancé ce mardi sur le campus de l’Université internationale de Libreville Berthe et Jean (UIL-BJ).

Le projet porté par un consortium d’instituts de recherche et d’enseignement supérieur gabonais (IRT, IRAF, ENEF, CENAREST), prévoit la mise en place de deux laboratoires vivants : l’un à Ndouaniang pour l’agroécologie centrée sur la culture durable du manioc, l’autre au Cap Estérias dédié à l’apidologie, pour la préservation des abeilles et la valorisation de la filière apicole. Ce laboratoire vivant se veut un espace d’expérimentation participative, de formation pratique et d’innovation en faveur de la transition écologique du secteur agricole national.

Prenant la parole en ouverture, le Professeur Jacques François Mavoungou, recteur de l’UIL-BJ, a souligné l’importance de mobiliser l’ensemble des forces vives : « Votre présence ici aujourd’hui célèbre moralement votre intérêt pour la culture durable, mais surtout votre engagement à bâtir ensemble un avenir plus résilient pour notre planète. »

Un projet participatif au service des communautés rurales

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Le projet se distingue par son approche inclusive et interdisciplinaire. À la croisée de la recherche scientifique, des savoirs traditionnels et de la formation appliquée, il vise à former une nouvelle génération d’acteurs agricoles capables de répondre aux enjeux écologiques et économiques du pays.

Les laboratoires vivants serviront de lieux d’expérimentation, de démonstration et de formation, ouverts aux agriculteurs, apiculteurs, chercheurs, enseignants, ONG et représentants des ministères concernés. Des jeunes et femmes issus de coopératives agricoles et de groupements d’apiculteurs-transformateurs y bénéficieront d’un accompagnement de terrain, aux côtés de jeunes chercheurs du CENAREST, de l’IRT, de l’IRAF, de WAVE-Gabon, de l’IITA, et de représentants des ministères de l’Agriculture, de l’Environnement, de la Recherche scientifique, des Eaux et Forêts, de l’Économie, entre autres.

Marcel Klassou, représentant de l’OIF, a salué cette dynamique collaborative : « Un laboratoire vivant n’est pas qu’un projet de recherche, c’est un espace de co-création, un catalyseur de solutions concrètes et partagées. Il ne s’agit pas de faire pour vous, mais de faire avec vous. »

Agroécologie et apidologie comme leviers de résilience

Sur le plan technique, les deux composantes clés du projet l’agroécologie et l’apidologie sont appelées à jouer un rôle déterminant dans la durabilité des systèmes agricoles au Gabon. Pour le Dr Christian Mikolo Yobo, représentant du CENAREST, « l’heure n’est plus à la constatation, mais à l’action. Ce projet se veut stratégique, communautaire et transformationnel. Il répond directement aux défis du climat, de la biodiversité et de la sécurité alimentaire. »

Du côté de l’Institut de Recherche Technologique (IRT), le Dr Edgard Cédric Fabre Anguilet a insisté sur le rôle central des abeilles dans la régénération des écosystèmes et l’économie locale : « L’apidologie joue un rôle crucial dans la pollinisation et la préservation des écosystèmes. Le laboratoire vivant, ce sont aussi des ruchers, des stations expérimentales et une meilleure valorisation du miel, de la cire, de la propolis ou de la gelée royale. »

Enfin, le professeur Christophe Roland Zinga Koumba de l’IRAF a présenté la filière manioc comme un levier stratégique pour la sécurité alimentaire. Grâce aux champs-écoles qui seront mis en place, il espère renforcer les compétences locales en matière de techniques agroécologiques et réduire la dépendance aux intrants chimiques.

Un projet à ambition structurante et inclusive

Dans une ambiance solennelle et engagée, les différentes personnalités présentes ont souligné l’importance de cette initiative pour le futur de l’agriculture au Gabon et dans la sous-région. Le lancement du projet a également donné lieu à un atelier participatif au cours duquel les parties prenantes réaliseront un diagnostic partagé (SWOT) afin d’identifier les opportunités et contraintes de la mise en œuvre du projet. Ce cadre de dialogue doit permettre de préciser les rôles de chacun et de garantir l’appropriation locale.

En promouvant une agriculture fondée sur la science, la nature et les communautés, le Gabon ambitionne ainsi de devenir un modèle sous-régional d’innovation agricole durable, à l’image de l’engagement francophone en faveur de la résilience des territoires.

 
GR
 

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