Le Gabon bute sur les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), autour d’un nouvel accord de prêt. L’institution de Bretton Woods serait insatisfaite du décompte du précédent prêt dédié à la riposte contre le Covid-19, d’une valeur de 165,5 milliards de francs CFA. Or, dès 2022, le Gabon doit rembourser près de 539 milliards de francs CFA d’eurobonds auxquels il a souscrit en 2013.

Marcos Poplawski Ribeiro (à droite), représentant résident du FMI au Gabon, lors d’une séance de travail avec la ministre de l’Economie, Nicole Roboty, le 25 janvier 2021 à Libreville. © D.R.

 

En 2020, le Gabon a bénéficié de deux prêts d’urgence du Fonds monétaire international (FMI), d’une valeur de 165,5 milliards de francs CFA, pour la riposte contre le Covid-19. Or, à un an du remboursement de cette somme, Libreville et l’institution de Bretton Woods ne parviennent pas à s’accorder sur un nouveau programme de prêt. «Les entretiens avec la mission du FMI qui s’est rendue le mois dernier à Libreville pour faire un audit ont été particulièrement orageux, les fonctionnaires de l’institution s’estimant insatisfaits du décompte des dépenses des deux prêts d’urgence anti-Covid, accordés au pays l’an dernier», a révélé Africa Intelligence le 2 juin courant.

La publication dédiée aux informations confidentielles a notamment relevé les tensions autour des comptes de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), dont l’exercice 2018-19 laissait déjà apparaître 12,4 milliards de francs CFA de dépenses injustifiées. Selon le média qui se donne pour mission de décrypter l’actualité des pouvoirs économiques, le blocage des négociations avec le FMI est particulièrement gênant pour le budget du Gabon. En effet, le pays a besoin, en 2022, de l’équivalent de 11 % du PNB pour faire face à ses obligations financières.

A partir de cette échéance, et durant les deux prochaines années, le Gabon doit rembourser près de 539 milliards de francs CFA d’eurobonds auxquels il a souscrit en 2013. «A ces sommes, qui représentent près d’un milliard de dollars, viennent s’ajouter la dette souveraine, considérablement creusée par l’épidémie de Covid-19, malgré le fait que le pays ait bénéficié des prêts d’urgence du FMI, à quoi est venu s’ajouter un prêt de 100 millions de dollars de la Banque africaine de développement (BAD)», a ajouté Africa Intelligence.

Du coup, pour combler le trou qu’occasionne l’absence d’accord avec le FMI, le Gabon a confié le 27 mai à la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (Bicig), l’Union gabonaise de banque (UGB) et Afriland First Bank l’émission d’une obligation de 175 milliards de francs CFA au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Les fonds levés vont servir à soutenir différents volets de l’effort de relance post-Covid, dont l’apurement de la dette intérieure.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Armand dit :

    Seriously ? Mais vous endetter ce pays et rien n’est justifié en plus.Comment est gérer l’achat et la vente de biens et services étatique ?

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