Présent en Côte d’Ivoire avec la délégation drivée par le Premier ministre à l’Africa CEO Forum (ACF) 2023, Ghislain Moandza Mboma est le directeur général de l’Agence nationale de promotions des investissements du Gabon (ANPI-Gabon). Entre deux couloirs de l’évènement, GabonReview l’a amené à annoncer la couleur de la session «Invest In Gabon» ayant lieu ce 6 juin au Palais des Congrès du Sofitel Ivoire Abidjan.

Ghislain Moandza Mboma, directeur général de l’Agence nationale de promotions des investissements du Gabon (ANPI-Gabon). © Gabonreview (Montage)

 

Gabonreview : Que faites-vous à l’Africa CEO Forum ?

Ghislain Moandza Mboma : Je pense que des différentes communications qu’on observe autour de la dynamique africaine, il y a une forme de réappropriation de son propre développement par les pays africains. Au niveau de la Côte-d’Ivoire, entre l’État de la Côte-d’Ivoire, Jeune Afrique et AFC, ils ont décidé de mettre en place un moment de rencontre entre les différents dirigeants africains du secteur privé mais aussi du secteur public afin d’engager des discussions sur des défis qui devront amener à relever un certain nombre de challenges au niveau de l’Afrique. Donc notre présence ici, c’est de participer à ces échanges qui sont très importants dans la vie d’une communauté, pour pouvoir, ensemble, trouver des solutions, pays par pays, ce qui peut être fait pour booster les questions de croissance, les questions de création d’emplois, les questions sociales en termes de résorption du chômage et bien plus.

Nous vous avons vu presqu’en homme-orchestre dans la délégation conduite par le Premier ministre gabonais. Pouvons-nous avoir une idée de ce qui sera au menu de la journée «Invest In Gabon» demain, 6 juin 2023 ?

La première chose c’est de noter la volonté du chef de l’État qui a tenu à ce que le Premier ministre, chef du gouvernement, puisse conduire cette délégation importante au regard des enjeux que nous avons. Parmi les enjeux que nous allons présenter demain, il y a qu’à un moment donné il faut que nous réussissions à trouver la clé sur la question de la souveraineté et la sécurité alimentaire.

À ce niveau, des projets d’agrobusiness vont être présentés. Nous avons décidé de développer la Zone agricole d’Andème. Donc, à partir de là il faut trouver de gros investisseurs. Nous avons déjà un investisseur qui va faire le développement et l’aménagement de cette zone, mais après il faut trouver des investisseurs qui vont s’installer pour la production de la banane, du manioc, du soja, du maïs nécessaires aux aliments du bétail car nous importons énormément dans le cadre de poulet de chair, notamment. Et nous ne pouvons pas produire du poulet de chair localement si nous n’avons pas les aliments pour son élevage.

La Côte-d’Ivoire aujourd’hui, qu’on le veuille ou pas, a démontré son expertise, sa capacité sur les questions agricoles. Donc à partir de là et à travers les investisseurs ivoiriens et d’autres pays venus ici, nous mettrons en avant la question de développement de notre agrobusiness pour des questions de souveraineté et sécurité alimentaires.

Évidemment au-delà de ça, les questions de digitalisation de notre économie restent d’actualité et c’est aussi un axe important dont nous allons discuter avec des acteurs comme Visa, Mastercard, qui ont réussi à réduire le niveau de l’informel dans beaucoup de pays parce que la plupart des paiements aujourd’hui se passent par cartes ou mobile banking. Ce qui permet à un pays de contrôler son économie, c’est de contrôler la circulation de la monnaie à travers ces mécanismes de paiement. Pour tous ces sujets, nous avons déjà des rendez-vous pour demain et ces acteurs seront présents pour voir comment ils peuvent accompagner le Gabon comme ils ont accompagné d’autres pays.

Ce matin il y a eu beaucoup de communications à la cérémonie d’ouverture de l’Africa CEO Forum. Quel est votre avis général sur cette matinée de lancement et sur tous ces discours pleins d’optimisme ?

Je pense que c’était une très bonne ouverture. Les messages très tôt ont été assez clairs. Ce que l’on retient c’est la mise en avant de la remobilisation de l’Afrique. En termes de chiffres, monsieur Makhtar Diop, le directeur général de la Société financière internationale (IFC), a présenté le niveau des investissements engagés sur l’Afrique par sa structure : plus de 34 milliards de dollars engagés en investissements dont 11 milliards de dollars exclusivement sur l’Afrique, notamment destinés au secteur privé.

Ce message pour moi a été le message clé. Celui de dire au secteur privé africain que nous sommes-là, organisez-vous, structurez-vous, il ne manque pas de l’argent, nous sommes-là. En même temps, l’avantage que nous avons au Gabon c’est que nous avons un tissu de banques commerciales assez dynamique, des banques prêtes à accompagner l’économie du pays. Donc, si on peut construire un mix entre les banques commerciales et les structures qui font des financements de long terme, on pourrait davantage dynamiser notre économie. Donc le message de ce matin était clair. Ce qu’on retient de ceux qui sont intervenus c’est la confiance, la résilience, la capacité qu’a l’Afrique de conduire son propre développement.

Il est question d’aller à pêche des champions nationaux, le thème de l’édition étant : «accélérer l’émergence de la prochaine génération de champions africains». Y-a-t-il quelque chose en ce sens qui se fait déjà au Gabon ?

Notre cadre réglementaire aujourd’hui est déjà plus ou moins en place. Nous continuons à le renforcer pour réussir à créer ces champions nationaux. Il faut partir d’abord du cadre réglementaire. Les codes sectoriels existent aujourd’hui, qu’il s’agisse de celui du Pétrole ou des Mines. Il faut qu’on renforce les autres, qu’on intègre la notion de contenu local, la notion des populations autochtones. Donc ce sont ces mécanismes que, progressivement, nos compatriotes doivent s’approprier et prendre des initiatives pour y aller. Évidemment, ils ont besoin de l’appui du gouvernement dans la facilitation, dans l’accélération, etc. mais le cadre existe déjà.

Il est important que les ingénieurs qui sont dans les secteurs comme l’Oil and Gas, ceux qui sont dans les secteurs Forêt-Bois, s’organisent. Pourquoi ne pas trouver, dans une zone comme Nkok, des gens qui décident d’être fournisseurs ou qui décident de s’asseoir devant la table du ministre des Eaux et forêts pour lui dire : nous voulons des permis, nous voulons exploiter des permis forestiers pour fournir une zone comme Nkok. Les champions nationaux ne sortiront pas ex-nihilo. Il faut qu’il y ait des hommes et des femmes qui acceptent, en initiatives personnelles, de relever le défi. En affaires, c’est chaque homme d’affaires qui sent, s’approprie et se développe. Il faut de l’initiative personnelle au départ. Le cadre réglementaire aujourd’hui est, comme je disais, plus ou moins en place pour un accompagnement.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Une blague!? Le systeme Bongo PDG a bâti jsuqu’a ce jour un environnement qui ne favorise pas les initiatives. Non seulement l’argent qui devait servir à soutenir les initiatives privées et à apporter un peu de sécurité à ce qui pouvait prendre le risque de ne pas choisir les emplois salariés notamment dans une fonction publique qui a servi à rendre le peuple paresseux est utilisé pour payer des salaires et des primes mirobolant aux hommes comme Ghislain Moandza Mboma et les autres courtisans d’Ali Bongo mais encore ceux qui détiennent le pouvoir politique comme Ali Bongo ont faussé le jeu de la libre concurrence en s’associant aux capitaux étrangers avec Delta Synergie pour installer des monopoles et ruiner les incitatives de ceux qui ne sont pas des courtisans s’Ali Bongo militant pour son maintient indu au pouvoir.

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