Au titre des premières mesures transitoires prises par le gouvernement, il aurait fallu, parce qu’il y a mort d’hommes, suspendre de leurs fonctions les différents responsables de la chaîne de décision.  Les dispositions de l’Organisation maritime internationale (OMI) sont claires en ce qui concerne la protection de la vie humaine. Quand il y a défaillance, il y a sanction !

© Facebook/Gabonreview

 

Avant tout démarrage de navire sur le territoire maritime national, quel qu’en soit le lieu, de rigueur, une visite de partance doit être effectuée. Or, selon certains administrateurs des affaires maritimes, «les collègues se contentent de faire l’examen du manifeste». Une erreur grave conduisant manifestement à des situations désastreuses, comme celle que le Gabon vit depuis cette «horrible nuit» du mercredi 8 mars.

Laxisme

Trop de légèreté, trop de laxisme, trop de manquements, trop de négligence ! Selon un administrateur des affaires maritimes, aujourd’hui à la retraite, «la chaîne de décision dans son entièreté, à savoir le directeur général de la Marine marchande, le directeur général adjoint, les directeurs intervenant directement dans la prise de décision, les délégués provinciaux Estuaire et Ogooué-Maritime, devraient être sanctionnés par une suspension de leurs fonctions jusqu’à l’aboutissement de l’enquête qui devrait faire connaître leur niveau de responsabilité. Soit, ils sont inculpés et traduits devant la justice. Soit, justice leur est faite comme non-responsables. De même, la direction générale de la compagnie Royal Coast, exploitante du bateau, devrait être inculpée», affirme l’administrateur des affaires maritimes plus haut cité.

A défaut d’une démission du ministre des Transports, le directeur général de la Marine marchande devrait être suspendu de ses fonctions. «Les mesures transitoires annoncées par le ministre Brice Paillat (Transports), notamment la suspension jusqu’à fin-mars de toute navigation de nuit, et l’audit de toutes  les unités navales de transport, ne paraissent pas suffisantes, ni contraignantes», estime un ancien administrateur de la Capitainerie du Port-Môle de Libreville. L’Organisation maritime internationale (OMI), selon celui-ci, a toujours mis l’accent sur la protection des vies humaines en mer. «Disons-le tout net : la chaîne de décision de l’autorité maritime a péché !», assène un officier de Marine.

Le bilan provisoire de ce naufrage est, pour le moment, de trois morts, 25 disparus et, heureusement, 123 rescapés. Le bateau ayant coulé «entre Ekwata et Nyonié» devait être déclassé et ne plus être exploité sauf réfection technique de fond en comble. De pannes récurrentes y étaient enregistrées depuis plusieurs mois. Question : comment ce bateau, l’Esther Miracle, à l’inexploitabilité avérée, a-t-il pu recevoir un certificat de navigabilité ?

Naufrage Gabon Express : des morts par dizaines, aucune sanction !

Au-delà de la vétusté du navire, de son chargement, des erreurs humaines, il y a la détresse des familles dont il faudrait tenir compte dans cette affaire qui n’est pas loin de rappeler le crash, 8 juin 2004 dans les eaux du Komo au nord de Libreville, de l’avion de la compagnie aérienne Gabon Express, avec son lot de familles endeuillées. L’affaire, toujours pas soldée est marquée par une absence de sanction. Les familles des victimes de ce naufrage n’ont pas fait le deuil de cet accident.

La main du gouvernement ne devrait donc pas trembler : la nécessité de sanctionner les responsables de la chaîne de décision de l’autorité maritime est absolue.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Kalamboyi dit :

    Cherchez dans la cours du roi Pétaud et la reine cineyrgie.

  2. NGUEMA dit :

    Il est souvent facile d’écrire.

     » inexploitabilité du avérée »
     » trop de légèreté  »
     » trop de larcisme  » …

    Vous avez fait quelle enquête pour faire de telles affirmations ?
    L’enquête suit son cours, ne jetons pas de l’huile sur le feu avec un champ lexical gratuit.

    De plus, tout le monde se félicite des secours qui viennent avec près de 4 heures de retard, est-ce normal ?

  3. Steeve dit :

    Attendons la suite de l’enquête,il se peut que des vérités inconnus de tous sortent des bouches. Pour ma part je rejoins monsieur NGUEMA sur le fait que les secours ont mis du temps… ainsi je me permet de poser cette question : si le bateau peschaud en provenance de gentil n’était pas passé par là quel serait le bilan à ce jour ? Que ce soit à la pointe denis ou au large même nous sommes toujours proches de lbv et donc avec des bateaux qui vont à plus de 28 nœuds et des hélicoptères prêts à intervenir dans ce genre de situation, le sauvetage à temps peut être possible. Pointe denis qui se veut être une zone où le trafic maritime est dense devait abriter une station côtière de relai équipée de ce genre de bateau,d’hélicoptère et au final du personnel qualifié que ce soit plongeurs,médecins et j’en passe. Ce n’est pas le cas et c’est triste parce qu’on attend toujours le pire pour se réveiller.en regardant les vidéos de ce sauvetage je me rends compte que nous avons des manques et nous sommes quelques fois négligeant sur certaines choses: un appel de détresse, des fusées parachutes ,des feux à mains… si ces choses ont été utilisées comme il se doit,l’arrivée des secours devait être imminente. Quand on parle de détresse on parle aussi de vie humaine… vivement que les choses changent dans ce pays. Rien qu’à voir l’image du port, on se demande bien comment des bateaux de ce genre ne peuvent pas y demeurer. réaménagez les ports, installez des stations côtières( près de 800km ) donnez les équipements et les postes qu’il faut aux gens qu’il faut et pour finir soyons solidaire car dit on: <> fin de citation.

  4. Yann Levy Boussougou-Bouassa dit :

    « Comment ce bateau, l’Esther Miracle, à l’inexploitabilité avérée, a-t-il pu recevoir un certificat de navigabilité ?  » De la même manière que les véhicules assurant le transport terrestre possèdent un contrôle technique à jour alors que manifestement ils ne devraient pas circuler. Tout est une affaire de corruption. Et, bien évidemment, ce sont les « Makayas » ou les « sans-dents (comme on dit dans l’Hexagone) qui paient le prix fort. Les patriciens, eux, prennent des moyens de transport plus sûrs.

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