Les chefs d’accusation d’enrichissement illicite, de corruption et de détournement des deniers publics retenus contre l’ancien directeur de cabinet du président de la République, Brice Laccruche Alihanga, dans le cadre de l’opération «Scorpion», vont-ils prospérer ? Rien n’est moins sûr au regard des révélations du confidentiel Africa Intelligence. A ce qu’il semble, «au terme d’une année d’enquête, les magistrats n’ont que très peu d’éléments concrets sur l’enrichissement illicite de Brice Laccruche».

«Au terme d’une année d’enquête, les magistrats n’ont que très peu d’éléments concrets sur l’enrichissement illicite de Brice Laccruche». © D.R.

 

Après les révélations sur le dossier «Magloire Ngambia», du nom de l’ancien ministre gabonais des Travaux publics, libéré le 24 septembre dernier, après trois ans de prison pour détournement des deniers publics, Africa Intelligence revient ce 7 octobre avec le cas Brice Laccruche Alihanga. L’ancien directeur de cabinet du président Ali Bongo croupit en prison depuis près d’un an, dans le cadre de l’opération anticorruption «Scorpion». Selon ce journal, le parquet peine à réunir les éléments de preuves démontrant sa culpabilité, notamment en ce qui concerne l’enrichissement illicite.

Selon ce média, l’enquête très médiatisée, visant l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo, connaît elle aussi des déboires, pour l’instant tenus secrets. Il explique que l’opération Scorpion, qui a abouti à l’incarcération de ce dernier, à la fin de l’année dernière, avait été menée conjointement par trois services – la Direction générale des recherches (DGR), la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM ou B2) et la Direction générale des services spéciaux (DGSS)-. Or, souligne le journal, c’est la seule DGR qui mène l’enquête visant le maire de Libreville, Léandre Nzué, placé en garde à vue, le 11 septembre dernier.

Africa Intelligence fait remarquer que «cette montée en puissance de la DGR fait écho au désarroi du parquet gabonais sur le dossier «Scorpion»». «Au terme d’une année d’enquête, les magistrats n’ont que très peu d’éléments concrets sur l’enrichissement illicite de Brice Laccruche, et n’ont pu lancer aucune commission rogatoire, à l’inverse de l’opération «Mamba» qui visait l’ancien ministre des Travaux publics, Magloire Ngambia, où la justice gabonaise avait très vite sollicité la Suisse», note le journal.

L’on relève également que «certains fonctionnaires des trois services enquêteurs auraient commis des écarts dans des actes du dossier «Scorpion»». «Une partie des valeurs saisies lors des perquisitions aurait ainsi disparu», fait savoir le confidentiel qui ajoute qu’«une enquête interne aux trois services a été ouverte et plusieurs fonctionnaires mis à pied».

Des loupés qui, selon toujours notre source, expliqueraient en partie la disgrâce de Brice Clotaire Oligui Nguema, qui avait pris la tête de la DGSS en octobre 2019 avant d’en être écarté, six mois plus tard et «d’être hâtivement promu à la tête de la Garde républicaine».

Depuis plusieurs semaines, affirme notre confrère, le parquet et la police s’emploient à évaluer l’ampleur des dégâts que ces écarts auraient occasionnés sur le dossier, afin que l’enquête, très largement médiatisée, ne s’effondre pas à la barre.

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Ce que le petit Brice Laccruche Alihanga Fargeon à pu voler n’est qu’une goutte d’eau devant le TORRENT de milliards détournés par le clan BONGO-VALENTIN. A NTARE NZAME !!!

    Ce qui est quand même décevant dans tout ça, c’est qu’il n’y a jamais un enfant de cette famille de MERDES pour dénoncer le VOL de ses parents. Junior Sassou-Bongo ou Nourredine Valentin-Bongo auraient pu être crédibles aux yeux des gabonais si au moins ils avaient pu reconnaitre la malhonnêteté de leurs pères: Omar et Ali Bongo. Dommage pour eux. Ils ne seront jamais présidents du Gabon. Jamais !!!

  2. Breim dit :

    La vérité est née du jour c’est mensonge Qui vit dans l’obscurité

  3. Serge Makaya dit :

    Le B2 est toujours truffé de français. La France nous fait toujours croire qu’elle ne se mêle pas de nos problèmes. Eh bien, c’est totalement faux. Elle est bien présente dans le fonctionnement de notre pays. Elle tient toujours les ficelles. Croyez-moi. J’obeissait quelques fois aux ordres de français travaillant dans la GR (autrefois Garde Présidentielle). Le NŒUD du problème du Gabon et de beaucoup d’autres pays d’Afrique c’est la France.

    Nous pouvons nous débarrasser des Bongo-Valentin et continuer quand-même à miserer. Le Burkina Faso est un exemple. Le peuple burkinabé s’est débarrassé d’un dictateur (Blaise Compaore) mais pas de ka dictature imposée par le Quai d’Orsay.

  4. diogene dit :

    Depuis quand il faut des preuves au Gabongo pour condamner ou relaxer qui que ce soit ?

    La justice est le fait du prince !

  5. Ho chi minh dit :

    Cette situation pose un réel problème qui est celui des enquêteurs du b2 et ceux de la dgr des crèves faim ayant un niveau en deçà de celui exigé pour cette tâche.

  6. Lavue dit :

    Les Gabonais ne sont pas des idiots, loin de là. Tout ce montage a été fait pour tuer dans l’œuf les ambitions de LACCRUCHE ALIANGA et rien d’autre. Ce Monsieur commençait à prendre une place gênante et à laisser clairement transparaître que le Prince était bel et bien devenu un fantôme. Un handicapé physique et mental plus capable de rien suite à son AVC. Qui mieux que LACCRUCHE pouvait le savoir. C’est certainement pas à cause des présumés détournements qu’il a été incarcéré. Que LACCRUCHE était un garçon à la moralité douteuse, un repris de justice (Affaire BGFI), ALI BONGO le savait. Ca ne l’a guère empêché d’en faire son tout-puissant Directeur de Cabinet. Et un Directeur de Cabinet d’ALI, ça sert à faire beaucoup de choses, dont les détournements financiers. ACCROMBESSI l’a pratiqué, LACCRUCHE l’a pratiqué avant et après l’AVC du prince.
    Au Gabon, avec le système BONGO-PDG, ce ne sont pas les détournements qui envoient les gens en taule, mais plutôt les déviances politiques vis à vis de de la ligne à ne pas franchir, ce qui est toléré par les propriétaires du pouvoir. Surtout ne pas chercher à faire ombrage aux BONGO et chercher à s’accaparer le butin (le pouvoir). Ca c’est pour le fond. Pour la délinquance financière on peut toujours trouver des faits réels, qui du reste se poursuivent avec d’autres acteurs (les OMPIANGA, NOURREDINE, SYLVIA-BONGO, …). C’est pas à cause de ça qu’on se retrouve en prison quand on est ou on a été un membre influent de la secte PDG. LACCRUCHE le savait pourtant, mais li s’est trop avancé vers le poste suprême et ce qui l’ont accepté hier en ont eu peur

    Le cirque peut continuer, mais ne prenez pas les Gabonais pour des idiots. Vous l’êtes sans aucun doute beaucoup plus qu’eux.

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