Gaël Koumba Ayoune, autoproclamé Général des Mapanes et Hoffer Edou Mve dif Hoffman ont comparu ce vendredi 7 janvier 2022 devant le tribunal correctionnel de Libreville pour outrage au chef de l’Etat et incitation à la révolte lors du concert des casseroles ayant fait deux morts en février dernier, après l’intervention de la police dans les PK.

Gaël Ayouné et Hoffmann le rappeur (à dr), le 8 mars 2021, sur le parking du tribunal de Libreville avant leur tansfèrement à Sans-Famille. © Capture d’écran/Gabonreview

 

Interpellés en février 2021 puis incarcérés en mars à la prison centrale de Libreville depuis lors, Gaël Koumba Ayoune, Hoffer Edou Mve sont poursuivis pour outrage au chef de l’Etat, outrage à la police et association de malfaiteurs dans l’affaire dite du concert des casseroles. Le mouvement des casseroles avait mobilisé de nombreux Librevillois, appelés à faire du bruit avec les casseroles pour protester contre les mesures de lutte contre la covid-19 instituées par le gouvernement.

Le ministère public a fondé ses griefs sur « un faisceau d’indices », notamment des notes vocales et une vidéo, pour accuser le rappeur et producteur Hoffer Edou Mve, figure des quartiers périphériques de la sortie de Libreville (les PK), estimant sans preuve tangible que lui et Gaël Koumba Ayoune avaient appelé les jeunes de ces quartiers à se soulever.

L’avocat de la défense, Me Pie Makanga Missamou, a plaidé le bénéfice du doute pour Hoffman et la relaxe pure et simple de ses clients, estimant qu’on ne saurait condamner des personnes sur la base d’un faisceau d’indices. Dans cette affaire, estime l’avocat, ils ne sont ni constitutif d’infraction ni même d’intention.

« C’est un dossier à mon humble avis vide. Il n’est pas suffisamment solide pour les infractions reprochées à M. Edou Mve. C’est impossible qu’il puisse outrager le chef de l’État, outrager les forces de l’ordre, inciter à la révolte. Mais en ce qui concerne le soutien envers le chef de l’État, ils (avec Gaël Koumba Ayoune – NDLR) sont loyaux et têtus en ce sens que rien ni personne ne pourrait les amener à changer leur position. Ces messieurs devraient être mis en liberté pour qu’ils continuent à soutenir la politique du chef de l’État », a-t-il déclaré à la sortie d’audience.

Dans sa plaidoirie, Me Pie Makanga Missamou a présenté les prévenus comme deux soldats indéfectibles du président Ali Bongo Ondimba, qui ne peuvent pas, par conséquent outrager le chef de l’Etat. Il a appelé le tribunal à « ne pas servir de guillotine » de ces jeunes, les instigateurs de ces manifestations, dont il a cité les noms ont été relâchés. Rappelant le rôle de pacificateurs que ces deux « lanceurs d’alertes » jouent dans les quartiers sous-intégrés, il a rappelé au tribunal, l’invite d’Ali Bongo Ondimba devant le Conseil de la magistrature de « réconcilier le peuple avec la justice ».

Me Pie Makanga Missamou a aussi évoqué les mauvaises conditions de détention de ses clients cloitrés depuis 10 mois dans des cellules de 5m² et dans l’obscurité. Des conditions qui ont affecté la santé des deux activistes qui souffrent de jambes enflées et de sciatique. Le tribunal correctionnel de Libreville a renvoyé le verdict de ce procès au 21 janvier.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Milangmissi dit :

    En espérant qu’ils prennent le max, ils sont des soutiens loyaux et têtus de l’arbitraire alors qu’ils subissent ce qu’ils soutiennent.
    Toutes ces années à fliquer les autres jeunes et les balancer qu’ils crèvent

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