Un nouveau feuilleton de l’affaire opposant la société gabonaise e-Doley Finance Sarl aux sociétés BGFI SA et BGFI Holding Corporations s’est déroulé, le 9 janvier, au tribunal de Commerce de Libreville. Alors que les deux parties se sont retrouvées dans le cadre d’une audience spéciale de fixation, les conseils des deux structures bancaires ont «une nouvelle fois choisi de faire diversion», remettant en cause les procédures, évoquant «des exceptions». Le délibéré a été fixé au 20 février prochain, au grand désarroi des représentants de la Fintech gabonaise.

Au regard des affaires impliquant la banque, certains observateurs estiment que la réputation de la BGFI ne cesse de s’éroder. © D.R.

 

L’affaire opposant la Fintech gabonaise e-Doley Finance Sarl aux sociétés BGFI SA et BGFI Holding Corporations peine encore à livrer ses conclusions. Pendante devant le tribunal de Commerce de Libreville depuis le 28 février 2022 jusqu’à cette date, soit près de deux ans, elle n’a toujours pas connu de verdict. Le 9 janvier, alors que les parties se sont rencontrées au sein de cette juridiction dans le cadre d’une audience spéciale de fixation, l’affaire a été, une nouvelle fois, renvoyée au 20 février 2023. La partie défenderesse invoque des vices dans les procédures. Pour la partie plaignante, il ne s’agit ni plus ni moins que de «paralyser la procédure».

«Retarder et suspendre l’issue de la procédure»

La loi organique du 5 juillet 2019 relative à ce type d’affaire devant le tribunal de commerce dispose que pour les litiges dont la valeur est supérieure à cinquante millions de francs CFA, le jugement doit être rendu dans un délai de six mois à compter de l’évocation de l’affaire.  Malheureusement celui opposant la société gabonaise e-Doley Finance Sarl aux sociétés BGFI SA et BGFI Holding Corporations dure depuis plus de deux années. Pourquoi n’y a-t-il toujours pas verdict ?

À l’occasion de la dernière rencontre entre les avocats de ces entités, les débats au fond n’ont pas eu lieu. Les conseils des sociétés BGFI SA et BGFI Holding Corporations prétextant justement des procédures inappropriées, soulevant des exceptions. Sauf que du côté que de e-Doley Finance Sarl, on indexe des «manœuvres de mauvaise foi de BGFI Holding et BGFI Gabon pour retarder et suspendre l’issue finale de la procédure».

Une source proche du dossier, évoquant le gérant de e-Doley Finance Sarl, Ernest Akendengue-Tewelyo, a déclaré après ce nouveau renvoi : «ils l’ont trainé dans la boue. Ils ont tout fait pour le faire passer pour un petit escroc, un petit bandit. Ce qui est faux ! Vous-mêmes vous avez vu. Ils font tout pour fuir le débat du fond, soulevant des exceptions. Ce sont eux qui viennent tous les jours soulever de nouvelles procédures pour qu’on n’aborde pas le fond».

«Ils n’ont pas d’éléments à apporter. Ils n’ont rien à dire»

Quasiment furieuse et ne comprenant pas comment un mastodonte de la place bancaire africaine peut «jouer à un tel jeu», notre source poursuit : «BGFI fait tout pour rester dans des procédures et bloquer cette affaire, la paralyser parce qu’ils n’ont pas d’éléments à apporter. Ils n’ont rien à dire». 

«Depuis des années, tout le monde sait que Ernest Akendengue-Tewelyo est celui qui a créé ce qu’ils appellent aujourd’hui BGFI Mobile qui, à l’époque, s’appelait e-Doley cash. Ensuite les deux parties s’étaient mises d’accord, ça s’est appelé e-Doley cash by BGFI Bank. Et ensuite, ils lui ont proposé de racheter la solution. Puis, ils l’ont dribblé, ils ne lui ont rien donné», a-t-elle dit pour revenir aux sources de l’affaire.

Ce qui est certain, c’est que la société gabonaise e-Doley Finance a esté en justice contre la BGFI Gabon à cause du fait qu’elle se serait approprier cette technologie développée dans le cadre d’un partenariat et dont e-Doley disposerait le brevet. Selon ce qui ressort du dossier, la banque aurait rompu unilatéralement les contacts avec son partenaire après avoir émis l’idée d’acheter la technologie développée alors que E-Doley se proposait d’analyser la demande. 

«La réputation de la BGFI ne cesse de s’éroder»

«Et ils ont unilatéralement sorti le produit, le renommant en BGFI mobile. Après, ils ont eu des problèmes avec le technicien qui s’en est occupé d’où le nom actuel du produit qui est My BGFIBank», a regretté notre source, non sans indiquer que cette «affaire est suffisamment sérieuse pour s’en préoccuper» d’autant plus qu’elle y voit une attitude de la «BGFI visant à étouffer un talent africain de la Fintech».

Les deux entités ont engagé leur collaboration sur la base «d’un partenariat devant leur permettre de partager des bénéfices pour chaque transactions réalisées». Que s’est-il donc passé pour que BGFI se retrouve toute seule à jouir du produit ? BGFI profite-t-elle de sa situation pour étouffer une jeune pousse africaine comme le soupçonne e-Doley ? On invoque simplement une rupture abusive et brutale de relations commerciales établies. 

En attendant le 20 février prochain, certains observateurs estiment que la réputation de la BGFI ne cesse de s’éroder. Or, elle fait partie des premiers acteurs financiers africains à avoir signé le  Pacte  mondial des  Nations  Unies visant à  promouvoir le  développement  durable à  travers  la  défense des  droits de  l’homme,  la  préservation de  l’environnement et la  lutte  contre  la  corruption.

 
GR
 

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