Pour le Copil citoyen, les seuls responsables du drame de l’Ester Miracle, qui fait pleurer le Gabon des morts aujourd’hui, sont le gouvernement et le Parlement… pour leur manque de compétences dans la gestion des affaires publiques. La plateforme citoyenne recommande de ce fait la démission du ministre des Transports et autres responsables de cette catastrophe. Indiquant des niches, elle demande de même la réduction de certains budgets pour doter de bateaux neufs la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (Cnnii)

Le Copil citoyen attribue la responsabilité du naufrage du navire Ester Miracle de la compagnie Royal Coast au gouvernement et au Parlement. © Gabonreview

 

Le naufrage du navire Ester Miracle de la compagnie Royal Coast, le 9 mars 2023, ne cesse de suscité des réactions de la part des force vives de la Nation. Le Copil Citoyen comme de nombreux gabonais demeure profondément consterné par ce deuil qui frappe le Gabon tout entier.

Selon la plateforme de la société civil, la catastrophe en actualité met en évidence deux réalités : l’absence de volonté de l’Etat gabonais à protéger ses citoyens et la désertion de l’éthique dans le milieu d’affaire au Gabon. La «responsabilité du Gouvernement et du Parlement est entière dans cette catastrophe car une réaction rapide des administrations compétentes aurait pu permettre de sauver plus de vies et démontre à suffisance que nos autorités sont en incapacité de faire face à des situations d’urgence du genre », a indiqué Geoffroy Foumboula Libeka à travers un communiqué rendu public le 11 mars 2023.

Budgets exorbitants pour la GR et la vie politique, désertion de l’éthique dans le milieu des affaires

Le Copil citoyen fait constater pour le regretter qu’en matière d’investissement pour la sureté et sécurité des Gabonais, les députés, sénateurs et membres du gouvernement adoptent des budgets consacrant l’essentiel des investissements du ministère de la Défense à la Garde républicaine (GR) : 32 milliards dans la loi de finances 2023 contre par exemple 400 millions pour la Marine nationale. Ainsi, « l’Etat à travers sa représentation nationale et son gouvernement opte pour des investissements sur les corps armés censés défendre leurs pouvoirs (missions première de la GR, Défense des Institutions) que sur des corps comme les pompiers, la marine, l’armée de terre, etc… sensés défendre le territoire », a-t-il rappelé. Le caractère disproportionné du budget de 100 milliards pour l’organisation des élections contre, par exemple, 3 milliards pour la lutte contre la vie chère, est donné à titre d’illustration.

Aussi, le Copil citoyen constate pour le regretter que l’éthique et l’humanisme ont quitté le cœur de certains hommes d’affaires et surtout des autorités gabonaises qui ont opté pour plus d’argent à tout prix, qui à sacrifier la vie de certains compatriotes. « Le ministère des Transport à travers ses administrations décentralisées peut-il ici apporter la preuve que ce bateau réunissait toutes les conditions techniques nécessaires pour exercer ou que son exploitant respectait les observations et recommandations de l’administration compétente. Dans le cas contraire, pourquoi l’autoriser à poursuivre son exploitation si l’une ou les deux conditions ne sont pas réunies », a martelé le porte-parole du Copil citoyen.

Démission du ministre des Transports. Réduction de certains budgets pour 68 milliards au bénéfice des équipements de la marine

Face aux aspects énoncés, le Copil citoyen recommande en premier lieu la démission pure et simple du ministre des Transport et du directeur du Port-Môle. D’après Geoffroy Foumboula Libeka, créée en 2020 la Royal Coast a lancé ses activités le 12 novembre dernier au Port-Môle en présence de plusieurs autorités administratives. Ce, « afin d’offrir des billets à coût les plus bas dans un contexte où les autorités gabonaises se refusent en réalité de lutter contre la vie chère en maitrisant les prix de certains produits et services. Cela dans un pays où se déplacer en bateau, en train et en avion devient un luxe car les routes devenues impraticables malgré les centaines de milliards mobilisés auprès des bailleurs de fonds internationaux», a affirmé le Copil citoyen.

L’organisation de la société civile recommande également la réduction de certains budgets dans la Loi de finance 2023 pour permettre à la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) de se doter de bateaux neufs pouvant proposer des billets à 15.000 francs CFA maximum. Il s’agit notamment de la réduction de 50 milliards de francs CFA du budget des élections, de 10 milliards de celui de la Garde Républicaine, de 2 milliards de celui de construction de l’annexe de l’Assemblée nationale, de 2 milliards pour celui de la réhabilitation du Senat, de 2 milliards de celui de l’équipement de la présidence de la République. Mais aussi la suppression du budget de 4 milliards pour la construction des logements d’astreintes des membres de la Cour constitutionnelle, suppression du budget de 400 millions pour la construction d’un ascenseur privé du Premier ministre, etc. Les 68,400 milliards d’économies réalisées sur ces budgets pourraient également renforcer les équipements de la marine, de la brigade nautique, et des sapeurs-pompiers afin de faire face à ce type d’urgence.

Le Copil citoyen suggère, en fin, que les familles des victimes se réunissent en collectif, prennent des avocats et poursuivent en plus de la société Royal Coast, et l’Etat gabonais en premier pour négligence dans le cadre de ses missions de contrôles avant exploitation, et pour non-assistance en personne en danger dû à la réactivité tardive des administrations compétentes en la matière.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Gayo dit :

    32 milliards dans la loi de finances 2023 contre par exemple 400 millions pour la Marine nationale. N’est ce pas la sorcellerie la gouvernance des Bongo et du pdg. Il ont jurée de tuer ce pays. Quelqu’un qui aime son pays ne pas faire une répartition aussi disproportionnée et criminelle du budget de l’état, abandonnant le social, la santé l’éducation pour consacrer des centaines des milliards rien que pour les honneurs, le confort, la rémunération des politiciens qui ne produisent rien et ne servent pas a grand chose au service du bien être du peuple. Ali Bongo et médiocre et mourra médiocre, aucun d’eux ne sait a quoi doit servir l’argent. La preuve Eyeghe Ndong malgré les centaines de millions de revenus pendant toute sa carrière au pdg, il n’a pas été capable de préparer sa retraite dignement, au point où il se voit obliger d’aller manger ce qu’il avait vomis pour être nommé par Ali Bongo a l’âge où il devrait se reposer. Eyeghe Ndong des gabonais qui n’ont même pas eu le 10ieme de ce que tu as gagné ont mieux préparé leurs retraites et n’ont pas besoin de baisser la culote pour survivre a plus de 60 ans.

  2. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour à tous,

    Le Compil Citoyen fait une très bonne analyse économique en termes de réduction de coûts budgétaires. Il propose d’éliminer les dépenses somptuaires pour les allouer à la sauvegarde de la vie des gabonais notamment en mer. Je ne propose pas une analyse économique ou politique. Mais technique et organisationnelle.

    En France métropolitaine, il existe des centres opérationnels appelés CROSS dédiés au sauvetage et à la sauvegarde de la vie humaine en mer. Ces centres captent tous les appels de
    détresse, d’urgence et de sécurité. Dans un cas, une information est envoyée à la SNSM (société nationale de sauveteurs marins). Ces sont des professionnels dont la mission est de sauver la vie humaine en mer. Un numéro est à connaître : le 16 à composer depuis un téléphone maritime appelé VHF. C’est le numéro internationale d’appel connu de tous les marins. En VHF ASN (appel sélectif numérique), c’est le 70. Mais il existe un autre numéro : le 196 à composer depuis un téléphone portable.

    La navigation doit rester un plaisir. Je suis touché, en tant que gabonais vivant en France, que des compatriotes meurent en mer pour des raisons de sécurité non respectée. En tant que titulaire de permis de navigation mer et fluvial, et d’un CRR (certificat restreint de radiotéléphoniste), il faut que je vous dise que le premier responsable d’un navire est son Capitaine ou chef de bord. Je vais vous donner un exemple pour comprendre. J’ai bateau de catégorie B84 pouvant embarquer 6 personnes maximum. Je ne sors pas en mer si la météo annonce des vents de catégorie 10 et si on en est 7. Je ne peux qu’embarquer 6 personnes parce que je n’ai que 6 gilets de sauvetage et que mon navire est adaptée pour faire face au vent de catégorie 8 et des vagues de 4 mètres. C’est l’exposé technique et sécuritaire.

    Une organisation serait indispensable. Créer 3 zones d’intervention pour sauvegarder la vie humaine en mer: Libreville, Port-Gentil et Mayumba. Former des professionnels dédiés au sauvetage en mer. Effectuer plus de contrôles maritimes pour les navires astreints (plus de 24m et professionnel). Il s’agira d’effectuer des contrôles de l’armement de sécurité du navire, autorisation de navigation et des moyens de communication maritime. Créer un numéro d’appel gabonais pour des détresses depuis un téléphone portable.

    Par ailleurs, la formation continue des opérateurs maritimes doit se faire tous les ans. Ils doivent être capables de passer des appels de détresse et de pouvoir donner leur position géographique (longitude et latitude). Aujourd’hui la navigation s’effectue par GPS et les radiobalises permettent de retrouver les sinistrés (équipement obligatoire en navigation hauturière). Un capitaine ne peut pas ignorer sa position en mer. La navigation ne s’effectue jamais à vue. D’abord le tracé sur une carte marine et suivre sa position par GPS.

    Monsieur Désiré NGUEMA NZONG.

  3. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour à tous,

    Le Gabon possède un front marin de plus de 800km. Par ailleurs, notre frontière maritime est de 12 nautiques (22km, 1 nautique égale 1.852km) d’après la convention internationale. Comme la forêt, ce espace marin est une richesse, source d’emplois de d’activités de recherche. Les professionnels de l’enseignement supérieur devraient se pencher sur des formations adaptés aux métiers marins en signant des conventions avec des universités qui en font leur spécialité. Savoir nager peut vous la vie en mer. Intégrer la natation en milieu scolaire et universitaire me semble indispensable. C’est ma contribution. Je n’en dirais pas plus.

    Monsieur Désiré NGUEMA NZONG.

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