Nicaise Edzo Obiang, huissier de justice, a affirmé le 17 juillet à Libreville que son cabinet a respecté la loi «autant que possible», dans l’affaire opposant à Makokou des ressortissants tchadiens à la société Heng Chang Timber (HCT). Selon la défense de la société chinoise, le cabinet s’est fourvoyé dans la procédure de saisie et vente aux enchères des biens de HCT, dont les revenus doivent être reversés aux plaignants.

Me Nicaise Edzo Obiang (à gauche), apportant sa part de vérité dans le cadre de l’affaire Heng Chang Timber, le 17 juillet 2021 à Libreville. © Gabonreview

 

Accusé d’avoir manqué de professionnalisme dans l’affaire opposant des ressortissants tchadiens à la société Heng Chang Timber (HCT), à Makokou, le cabinet de Me Nicaise Edzo Obiang a vivement réagi le 17 juillet à Libreville. L’huissier de justice près les juridictions de Libreville a répondu à Me Bisseke Mbani, qui a récemment qualifié d’«irrégulière» la vente aux enchères publiques des biens de la société HCT. «Les allégations fallacieuses de Me Bisseke Mbani, qui sont de nature à entretenir le flou dans l’esprit non seulement des professionnels du droit, mais aussi celui des populations, traduisent malheureusement une méconnaissance avérée du dossier, procédures judiciaires et principes juridiques», a affirmé Nicaise Edzo Obiang.

Pour rappel, les sujets tchadiens avaient des forêts communautaires à Makokou. N’ayant pas le matériel nécessaire pour poursuivre convenablement leurs activités, ils ont signé un contrat de vente de bois avec la société HCT, représentée par Liu Yao Dum, à qui ils devaient vendre du bois. La société, qui possède une usine, a effectivement reçu la livraison d’un certain volume de bois, environ 23 000 m3. Et la société chinoise ne voulant pas payer les vendeurs, ces derniers ont saisi le tribunal, précisément le juge des référés, qui a ordonné à la société chinoise de payer 66 millions de francs CFA aux plaignants. Le greffier en chef avait commencé à suivre le dossier en tant qu’huissier ad hoc.

Par la suite, le cabinet de Me Moubelet va pratiquer les saisies, en août 2020. Et pour la vente des objets saisis, le greffier en chef n’étant pas assez outillé, le cabinet Edzo Obiang a donc été désigné par le tribunal de Makokou pour exécuter la vente aux enchères. «Nous sommes surpris que cette décision fasse couler beaucoup d’encre et de salive aujourd’hui alors que la loi est claire : dès lors qu’une décision est devenue définitive, elle doit être exécutée», a insisté Nicaise Edzo Obiang, en réponse à Me Bisseke Mbani, qui conteste la compétence de son cabinet. Dans le même sens, l’avocat de la société chinoise a qualifié d’«illégales», les saisies des biens de la société HCT. «La décision querellée ici, n’a jamais fait l’objet d’appel, sauf à démontrer le contraire», a indiqué l’huissier.

Peut-être Me Bisseke Mbani a-t-il été conforté dans sa sortie par le fait que la vente aux enchères a été interrompue et les biens vendus repris, et que certains acheteurs ont été interpellés. «Que l’opinion comprenne que notre cabinet a respecté autant que possible la procédure de saisie et vente aux enchères qui s’est opérée à l’usine Massaha dans la province de l’Ogooué-Ivindo le 23 juin 2021. Son interruption et sa suspension par les autorités judiciaires sont alors laissées à l’appréciation de tous», a conclu Nicaise Edzo Obiang.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Pauvre Gabon dit :

    Ah ça!!!! forêt communautaire appartenant aux tchadiens. société de transformation du bois aux chinois. Défenseurs des intérêts des uns et des autres: juristes gabonais. Pitié pour le Gabon

  2. edane nkwele dit :

    Je suis né à MAKokou et je croyais que c’était au Gabon,mais pas au Tchad ou en Chine,qu’est ce qu’on a fait au bon dieu!!!!!

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