Assigné en justice en juin 2019 par l’ancien vice-président de la République, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Stive Makanga, directeur de publication du site Kongossanews a été jugé le 21 janvier 2021 coupable d’outrage. Au cours d’un point  presse ce 22 janvier, ce dernier a assuré que ses informations venaient de la présidence de la République gabonaise et des services spéciaux.

Stive Makanga le 22 janvier. © D.R.

 

Le 17 juin 2019, l’ancien vice-président de la République (VPR), Pierre-Claver Maganga Moussavou, assignait en justice Stive Makanga, directeur de publication du site Kongossanews pour «outrage par voie de presse». Au fort du « Kévagate », une affaire née de la disparition de 353 conteneurs de kévazingo, le journaliste traitait l’ancien VPR de «cerveau d’un vaste réseau de détournements, ce avec la complicité de Guy Bertrand Mapangou», le ministre en charge des Eaux et Forêts de l’époque. Ce dernier et l’ex-VPR avaient d’ailleurs été limogés de leurs postes respectifs. Heurté par le contenu de l’article et soupçonnant une main noire derrière les écrits, l’ex-VPR avait décidé de saisir la justice, à travers une citation directe en correctionnelle. Il exigeait du journaliste la somme de 950 millions de francs CFA de dommages et intérêts.

Lors de l’audience du 21 janvier 2021, le journaliste a été jugé coupable d’outrage. Le procureur a requis une peine d’emprisonnement de 6 mois assortie d’une amende de 500.000 francs CFA, contrairement aux 950 millions de francs CFA réclamés par Pierre-Claver Maganga Moussavou. Le verdict final est attendu pour le 3 février, mais le 22 janvier, Stive Makanga s’est exprimé devant la presse. Estimant que «Pierre Claver Maganga Moussavou est une personne dangereuse, un assassin de la liberté de la presse», le journaliste a voulu restituer les faits en signifiant d’entrée de jeu que son son article intitulé « Kévazingogate : Maganga Moussavou, chef de gang », «s’appuyait sur des informations particulières».

Un informateur à la présidence

Selon le journaliste, «Kongossanews avait obtenu d’un informateur à la présidence de la République, au travers d’un rapport détaillé des services spéciaux, des conclusions d’une enquête qui impliquait directement l’ancien vice-président». «Ce dernier, m’avait confié ma source, devait par un décret du chef de l’État lui même, être limogé. C’est donc sur la base de ces éléments que j’ai rédigé mon article et non sur la base d’un complot, comme le chantait dans tous les médias, l’ancien vice-président», a déclaré Stive Makanga. S’il ne dit pas le nom de l’informateur, des proches de Pierre-Claver Maganga Moussavou ayant assisté au procès assurent qu’au tribunal correctionnel le 21 janvier, Stive Makanga a éclaboussé Jean-Yves Teale, le secrétaire général de la présidence.

«Stive Roméo MAkanga a livré la machination orchestrée par le directeur de cabinet du président de la République Brice Laccruche Aliangha et a nommément cité le secrétaire général de la présidence de la République Jean Yves Teale qui l’a invité à prendre connaissance de la décision du projet d’éviction du vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou et du ministre des Eaux et Forêts Guy Bertrand Mapangou», disent les proches de l’ex-VPR. «Lors de son interrogatoire, Makanga a clairement affirmé que c’est à la présidence de la République qu’on lui aurait montré un rapport des services spéciaux et un décret déjà signé de la main du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba (en convalescence), des documents confidentiels qui incriminent le vice-président et le ministre. Il lui revenait donc, en tant que journaliste, de préparer l’opinion pour justifier cette forfaiture», croient-ils savoir.

Si les proches du VPR rappellent qu’il les avait publié dans son dans son journal à travers deux articles « Le Cabinet de la vice-présidence à la rescousse du soldat Pierre-Claver Maganga Moussavou et Maganga Moussavou chef de gang ».  Pour Stive Makanga, les propos de l’ex-VPR tombent sous le sens. «Permettez-moi de vous faire observer le caractère saugrenu de ces allégations», a-t-il déclaré. «Qui est Stive Roméo Makanga pour dire au chef de l’État de limoger l’un de ses collaborateurs ? Cela tombe sous le sens, lorsqu’on sait que ce dernier, pour nommer ou limoger, prend appui de rapports des services spéciaux», a-t-il ajouté.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Pierre Claver Maganga Moussavou est dans le lot des personnes extrêmement dangereuses de ce pays. A Ntare Nzame. C’est un couteau à double tranchant. Quand le pays sera libéré, n’essayez même pas de lui proposer un quelconque poste ministériel. C’est un danger permanent cet homme. A fuir comme la PESTE. A Ntare Nzame!!

  2. Jacouille dit :

    Voilà ce que l’on appelle un journaleux. Un mercenaire à la solde du plus offrant . Un véritable crève la faim

  3. Gayo dit :

    Stive Makanga tu es toi aussi un assassin de la liberté de la presse lorsque tu violes la présomption d’innoncence d’un compatriote en proie au régime Bongo dans état qui n’est pas droit et où il faut prendre avec des pincettes les actions contres des personnalités politiques. Si le président des USA peut se faire manipuler par ses services à plus forte raison le mythomane et naïf d’Ali Bongo qui est principalement de gens de très mauvaise moralité. Les services de renseignements gabonaises ne se feront pas prier pour monter un faux dossier contre n’importe qui si Ibubu veut sa tête.

    • Gayo dit :

      Stive Makanga oublie aussi de mentionner les millions reçus pour pondre cette merde en violant la déontologie journalistique. La liberté de presse ne veut pas dire liberté de salir l’honneur d’autrui sur la base d’allégations avérés. Rien que le titre pour quelqu’un qui n’a pas été condamné relève de la violation de la présomption d’innonce et de la diffamation. Vous êtes journaliste ou vercenaire de la plume véreux?

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