Nicolas Nguema est détenu depuis deux semaines au B2 pour sa participation à la vente de la barge appartenant au Groupement Santullo Sericom. Le 15 décembre, ses amis membres du Collectif Appel à agir ont rompu le silence. A travers cette arrestation, soutient le Collectif, le pouvoir met à exécution son plan visant à tuer ce mouvement dont le seul tort est d’avoir revendiqué la vacance de pouvoir, suite à l’accident vasculaire cérébral (AVC) d’Ali Bongo.

Les membres du Collectif Appel à agir. © D.R.

 

Les membres fondateurs du Collectif Appel à agir sont sortis de leur silence, le 15 décembre, pour fustiger l’arrestation de leur camarde Nicolas Nguema.

Gardé à vue à la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (B2), depuis son interpellation le 4 décembre, Nicolas Nguema est poursuivi pour sa participation à la vente d’une barge appartenant au Groupement Santullo Sericom.

Dans sa déclaration, le Collectif Appel à agir regrette  que la procédure ne repose sur aucune base légale, au vu des violations flagrantes des délais d’une garde à vue. Ce qui suggère qu’à travers cette arrestation, le pouvoir met à exécution son plan de liquidation de leur mouvement dont le seul tort est d’avoir revendiqué la vacance du pouvoir, suite à l’accident vasculaire cérébral dont a été victime Ali Bongo.

«Après les nombreuses menaces et intimidations survenues sur nos personnes et nos proches depuis le 28 février 2019, nous, membres du collectif citoyen Appel à Agir, nous nous attendions à cette violence dont le pouvoir est coutumier. Nous y sommes», ont dénoncé les membres du Collectif. Ces derniers affirment s’être toujours comportés en responsables, en s’adressant aux institutions du pays pour exiger le respect de l’État de droit. De ce fait, «Nicolas Nguema comme chacun de nous, est un justiciable. Et comme tout justiciable, il était en droit de recevoir une convocation à laquelle il aurait naturellement répondu. Comme tout justiciable, sa garde à vue ne peut excéder 48 heures. La violation de ses droits nous amène ainsi à conclure que son arrestation et sa détention relèvent de l’arbitraire, et nous condamnons cela».

Dans la même lancée, ils ont interpellé le peuple gabonais sur ces écarts de justice. «À l’endroit des compatriotes, nous voulons rappeler que le combat qui conduit Nicolas Nguema dans les sous-sols du B2 est celui pour la déclaration de la vacance de la présidence de la République et rien d’autre. Nicolas Nguema est aujourd’hui arbitrairement privé de sa liberté parce que, comme chacun des dix que nous sommes, il réclame depuis plus de 21 mois que les institutions de notre pays constatent que monsieur Ali Bongo, victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre 2018, n’est plus en capacité d’exercer la fonction de président de la République et qu’elles déclarent la vacance».

Le Collectif a également appelé l’attention du ministre de la Justice. «Vous êtes la gardienne des libertés. Votre formation de juriste et votre métier de Magistrat vous qualifient pour apprécier mieux que personne le caractère arbitraire de l’arrestation et de la séquestration de Nicolas Nguema. Au mois de mars 2020, du haut de la tribune de la 43ème session ordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, vous avez clamé la ferme détermination du Gabon à faire respecter les droits de l’homme. Avez-vous menti au monde au nom du Gabon, ou vous êtes-vous menti à vous-même»?

Dans la déclaration, Appel à agir n’a pas épargné les tenants du pouvoir : «sans que nul ne soit surpris, votre imposture vous a conduits à l’extrémité qui caractérise depuis toujours les entreprises de cette nature. Ne vous contentez pas de Nicolas Nguema seul. Faites preuve de courage pour une fois. Venez nous chercher. Prenez-nous tous! Arrêtez-nous tous ! Enfermez-nous tous ! Et pendant que vous y êtes, nos familles avec nous».

Le Collectif a enfin réaffirmé sa détermination à poursuivre avec plus de vigueur son action. «Ni l’arrestation de Nicolas, ni celle de n’importe lequel d’entre nous n’y changeront quoi que ce soit. Nous le savons. Nous le savons tous. Et pour autant, nous le répétons, Nicolas Nguema ne renoncera pas. Nous ne renoncerons pas».

 
GR
 

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