La disparition depuis bientôt 1 an du petit Rinaldi Abaga à l’âge de 3 ans ne cesse de faire parler d’elle. Il y a deux jours, l’activiste Jonas Moulenda déclarait dans une vidéo que l’enfant aurait été enlevé pour la Guinée équatoriale. Une piste non négligeable pour les enquêteurs.

Les complices présumés du rapt et Mme Morelle Avozo’o, concubine de Laurent Asseko (photo d’archives). © D.R.

 

Nouveau rebondissement dans l’enquête sur la disparition de Rinaldi Ngoua Abaga: le 7 décembre, l’activiste Jonas Moulenda a assuré que l’enfant aurait été enlevé pour aller en Guinée équatoriale. Le jeune garçon avait disparu vers Bitam – plus exactement dans le village Abé Eba – le 12 janvier 2020. S’il était certain que Rinaldi avait été enlevé, c’est la piste du crime rituel qui avait longtemps été évoquée, surtout sur les réseaux sociaux.

Mais selon Jonas Moulenda, l’enfant aurait été pris du Gabon pour une adoption en Guinée équatoriale voisine. La somme de 15 millions de FCFA aurait été promise aux kidnappeurs, affirme Moulenda qui dit que l’enfant serait encore en vie.

Six personnes inculpées

Quelques semaines après la disparition de Rinaldi, Lewis Bekui Ebang, la quarantaine, a été interpellé et placé en détention préventive. Si l’arrestation de Lewis a largement été relayée dans la presse, les autres inculpés, arrêtés il y a plus de six mois déjà, ont été moins médiatisés.

Parmi eux figure Roland Asseko Ella, âgé de 32 ans, appelé “Tapoun”, soupçonné d’être le complice de Lewis. Sa compagne Morelle Avozo’o a également été placée sous mandat de dépôt, mais pour une autre affaire de meurtre d’enfants de sa rivale.

Le chauffeur de Bekui au moment de l’enlèvement de l’enfant, surnommé “l’Américain”, a également été arrêté à La Lopé et placé sous mandat de dépôt. Un certain Lionel Obame Nguema, âgé de 40 ans, a lui aussi été interpellé et se trouve en détention préventive.

Le Camerounais Parfait Messie est avec eux également. Il aurait aperçu l’enfant avec Lewis Bekui sur le site d’Oam. Enfin, la gérante de bar Blanche Okome a été remise en liberté provisoire, a appris Gabonreview.

Le récit de Moulenda

Certains de ces protagonistes ont été cités dans le récit de Jonas Moulenda. Ce dernier affirme que Roland Asseko et Lewis Bekui sont les « cerveaux » de l’enlèvement. Lionel Obame les aurait aidés, attiré par une récompense de 500.000 FCFA.

«Les choses ont été coordonnées lorsque le petit Rinaldi est allé passer le week-end chez sa grand-mère» (au village, ndlr), dit Moulenda. Rinaldi aurait alors été enlevé via un véhicule, raconte l’activiste. Ils auraient transité par Bitam avant d’aller en Guinée. La compagne de Laurent Asseko, Morelle Avozo’o, aurait eu vent de l’enlèvement et aurait été sommée de se taire.

Le témoignage de Morelle Avozo’o

Plusieurs personnes ont déjà affirmé aux enquêteurs que Rinaldi a été enlevé via une voiture 4×4 blanche, avec Lewis à son bord.

De même, Mme Avozo’o, incarcérée dans une affaire de meurtre d’enfants de sa rivale, s’était déjà exprimée en juin 2020 à l’ancienne procureur d’Oyem, Rodrigue Ondo, et en présence de la PJ de Bitam. Le 12 janvier 2020, vers 21 heures, Morelle Avozo’o dit avoir vu Rinaldi à son domicile.

«Cet enfant brun est arrivé chez nous en compagnie de son oncle Bekui. Quand Asseko, mon concubin, a demandé à Bekui la conduite à tenir, ce dernier a répondu : « On attend quelqu’un qui vient avec la voiture, après vous aurez ce que je vous ai promis ».»

«Elle révélera ensuite que Bekui avait promis 500 000 francs et un fusil à Lionel Nguema, le voisin de la famille de l’enfant recherché», retranscrit L‘Union.

Quelque temps après, un « homme costaud », avec une Toyota 4×4 blanche est parti avec l’enfant et accompagné de Bekui. Elle disait ne pas connaître la destination.

Les enquêteurs en attente du juge d’instruction

La piste lancée par Moulenda pourrait relancer l’enquête, en direction de la Guinée équatoriale, a appris Gabonreview. Mais les enquêteurs sont encore en attente des directives de l’instruction pour exploiter cette nouvelle piste – l’affaire étant désormais entre les mains du juge.

Autre souci : les autorités guinéennes sont réputées comme étant les moins conciliantes en matière de coopération de Police à Police dans la sous-région, remarque-t-on du côté gabonais.

 
GR
 

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