À l’issue de l’assemblée générale des ministres de l’Aviation civile de la Cemac, le 7 juillet dernier à Brazzaville, regroupant le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Tchad, la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique (Cemac) a choisi Air France comme nouveau partenaire stratégique de la compagnie Air Cemac.

Gabonreview.com - Techniciens d'Air France révisant le réacteur d'un Airbus A380 - © Chine Nouvelle (Xinhua)

Selon un communiqué du ministère congolais des Transports et de l’aviation civile, le transporteur français a été préféré au sud-africain South African Airways, avec qui Air Cemac en gestation n’avait pu conclure un accord définitif après plusieurs mois de négociation.

«Air France, qui participera au capital social de la compagnie communautaire à un niveau qui n’a pas été précisé, réunit les conditions pour le démarrage des activités de la compagnie communautaire, prévu en janvier 2013», indique le communiqué.

«Avant de lancer les activités d’Air Cemac, les chefs d’État des pays membres devront valider les conclusions de l’assemblée générale des ministres, au cours d’un sommet prévu à la fin de ce mois de juillet à Brazzaville. La compagnie sous-régionale permettra, selon le souhait exprimé par ses promoteurs, de relier dans son réseau les pays membres de la sous-région par des vols réguliers», conclut le même communiqué.

En  présence d’une mission conduite par le secrétaire exécutif adjoint de la Cemac, Dieudonné Mouiri-Boussougou, en vue de susciter des souscriptions dans les États membres, certains opérateurs privés congolais actionnaires potentiels de la société en cours de constitution n’ont pas caché leur opposition au choix des ministres de l’Aviation civile de la Cemac sur l’éventuelle participation d’Air France dans le montage en cours de la future compagnie aérienne.

«Après avoir œuvré à la disparition de la multinationale Air Afrique, la compagnie française pourrait réserver le même sort à Air Cemac», ont estimé ces opérateurs privés congolais. «En toute connaissance de cause, j’attire votre attention sur le choix du partenaire technique international», a prévenu Gerard Ngimpio, ancien pilote à Air Afrique dans les colonnes du site internet panapress.com. «Nous devons y faire attention en tenant compte de la mauvaise expérience vécue par Air Afrique avec son partenaire technique Air France. Air France, qui n’aime pas la concurrence, a fait disparaître Air Afrique. Cette compagnie française n’hésitera pas, pour les mêmes raisons, à en faire autant avec Air Cemac», ont-ils poursuivi en guise de mise en garde sur le même site.

«Tout en restant objectifs, nous allons tirer les leçons d’Air Afrique et nous allons choisir un partenaire technique gérable par la Cemac», a assuré le secrétaire exécutif adjoint de la Cemac, se disant conscient qu’il faudra «éviter le cas malheureux des relations qu’on a constaté entre Air France et les compagnies Air Gabon, Camair et la défunte Air Afrique».

Avec un capital de 15 milliards de francs CFA (21 millions de dollars), la compagnie en création sera détenue à 30% des parts par les États membres à raison de 5% pour chacun d’eux. 22% seront détenus par les privés et institutions de la Cemac, 18% par le partenaire technique et 30% par les privés internationaux. La nouvelle société, qui emploiera plus de 600 agents, devrait démarrer ses activités dès la fin de cette année.

En dehors de la sous-région, Air Cémac desservira six métropoles européennes, à savoir Paris, Bruxelles, Londres, Madrid, Rome, Francfort. Elle couvrira également 12 escales africaines hors Cemac que sont Kinshasa, Nairobi, Kigali, Harare, Lagos, Cotonou, Lomé, Johannesburg, Abidjan, Bamako, Dakar et Addis-Abeba, tandis qu’en ce qui concerne le Moyen-Orient, elle assurera des liaisons vers Dubaï.

 
GR
 

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