Le journaliste Georges-Maixent Ntoutoume a présenté au public ce mercredi 3 mai son livre intitulé «Alerte sur le journalisme au Gabon». Dans cet essai de 125 pages, l’auteur se prononce sur le statut social du journaliste, s’impliquant, donnant son point de vue et mettant en évidence sa subjectivité. Il part d’un constat, en examine les contours puis analyse les conséquences pour enfin aboutir aux propositions de solutions. Pour ce confrère, un journaliste doit au minimum avoir 500 000 FCFA comme salaire mensuel.

Le premier livre du journaliste Georges-Maixent Ntoutoume. © Facebook

 

À l’instar de la communauté internationale, le Gabon célèbre ce mercredi 3 mai 2023 la journée internationale de la liberté de la presse. C’est dans ce cadre que le journaliste Georges-Maixent Ntoutoume a choisi pour la présentation de son livre, « Alerte sur le journalisme au Gabon ». L’ouvrage de 125 pages est le résultat d’une enquête menée pendant deux ans révélant qu’au Gabon, le journaliste est victime de plusieurs influences. Mais la première influence c’est le traitement salarial du journaliste.

«Les journalistes au Gabon pour la plupart perçoivent un salaire dérisoire, un petit salaire qui ne leur permet pas de s’épanouir comme il faut. Au Gabon, il est rare de voir un journaliste qui peut s’acheter un véhicule, qui peut se construire une belle maison, qui envoie ses enfants dans une bonne école parce que financièrement, les journalistes au Gabon sont affaiblis», a déclaré Georges-Maixent Ntoutoume.

Georges-Maixent Ntoutoume au cours de la présentation de son livre. Quelques invités à la présentation. © Gabonreview

À la fin de l’ouvrage, l’auteur fait 12 propositions parmi lesquelles il propose aux autorités de revoir le code de la communication, parce que «le code de la communication interdit au journaliste de toucher aux contributions informelles, mais ce même code ne garantit pas le salaire du journaliste. Donc il faut garantir et protéger le journaliste en lui donnant un minimum, c’est-à-dire 500 000 FCFA, c’est possible dans notre pays», a-t-il indiqué. Selon lui, cela pourrait pousser à l’émergence d’organe de presse beaucoup plus sérieux.

Pour l’enseignant-poète, Honoré Ovono Obame qui a décortiqué le livre, les journalistes prennent le «gombo» parce que justement ils n’ont pas le traitement qui leur convient. «Lorsqu’on essaie de voir la grille au niveau de la fonction publique pour ceux qui sont engagés par l’État, il apparait de façon claire que le traitement n’est pas égal pour les gens qui ont les mêmes références. Un enseignant par exemple qui a une maitrise ou qui a le master n’a pas le même traitement qu’un journaliste qui a le même diplôme. C’est une injustice. Il n’emploie pas le mot, mais il le dit de façon indirecte. Il en déduit que nullement la fonction ne fait vivre de façon digne», a expliqué Honoré Ovono Obame avant d’ajouter : «Ici l’écrivain souhaiterait qu’un regard particulier soit jeté sur la corporation et sur ceux qui animent ce secteur qui est particulièrement sensible».

Apportant sa contribution à l’ouvrage «Alerte sur le journalisme au Gabon», Josiane Mbang Nguema, la présidente de l’Union des femmes de la presse gabonaise (UFEPG), a indiqué que c’est à la corporation de se lever et de mettre en place une convention collective comme dans les autres pays. «Cette convention collective nous permettra de fixer le revenu minimum pour tout journaliste au Gabon», a souligné Josiane Mbang Nguema.

 
GR
 

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