Malgré son efficacité et son caractère très économique, l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois du bébé est une pratique insuffisamment pratiquée au Gabon, avec un taux de 6%. Une tendance que la Société gabonaise de néonatologie (SGN) souhaite renverser pour porter le pourcentage national à 55 % d’ici 2025, conformément à l’objectif fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), afin d’améliorer la nutrition infantile.

Malgré son efficacité et son caractère très économique, l’allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois du bébé est une pratique insuffisamment pratiquée au Gabon, avec un taux de 6%. © D.R.

 

L’allaitement maternel exclusif consiste à nourrir un nourrisson uniquement au sein, sans nourriture, lait ni eau supplémentaires. Son maintien durant les six premiers mois de la vie est considéré comme l’une des stratégies les plus efficaces pour réduire la mortalité infantile. Au Gabon, cependant, selon la Société gabonaise de néonatologie, l’allaitement exclusif entre 0 et 1h de vie est situé à peu près 50% ; l’allaitement exclusif en salle d’accouchement est de 32% et après 6 mois ce taux baisse pour se fixer à 6%. Celle-ci expose en effet l’enfant à un risque beaucoup plus élevé de succomber ou d’être gravement touché par les maladies infantiles.

Selon une étude préliminaire réalisée par le SGN de juillet 2022 à octobre 2022 dans le grand Libreville, sur un échantillon de 100 femmes et 100 personnels de santé, dont l’objectif était d’évaluer les connaissances, aptitudes et pratiques de l’allaitement maternel chez les mères et chez le personnel de santé, les obstacles à la pratique d’un allaitement exclusif au Gabon trouveraient leurs raisons dans : le statut professionnel de la mère allaitante – soit qu’elle est travailleuse, étudiante ou élève, donc ne disposant pas d’assez de temps pour s’adonner à un allaitement exclusif ; dans la croyance à certaines pratiques sociales et culturelles, comme les rites traditionnels consistant à administrer au nouveau-né des décoctions et des onguents ; ou à travers les messages véhiculés par les fabricants de lait en poudre. Ces derniers, qui ont compris que l’Afrique était une terre prometteuse à l’heure où les prévisions démographiques parient sur un doublement de la population d’ici à 2050.

A cela s’ajoute, la méconnaissance, par le personnel de la santé de la recommandation de l’OMS relative à l’allaitement exclusif ; des bienfaits de l’allaitement exclusif au sein pour le nouveau-né et la mère avec la protection contre les infections, la réduction des risques d’obésité et de diabète de type 2, des risques de cancer chez l’enfant et chez la mère allaitante. Mais également la perte de la valeur médecin/patient, professionnel de santé/patient….

«Nous avons un faible pourcentage du taux d’allaitement maternel, mais nous avons également au niveau de la médecine, une perte de la valeur médecin/patient, professionnel de santé/patient. Est-ce que nous prenons suffisamment de temps de discuter avec nos patients pour leur montrer l’intérêt de l’allaitement ? Je dirais non, ou pas suffisamment. Nous avons en face de nous des personnes qui sont disposées à suivre à la lettre tout ce que le docteur ou la sage-femme lui dira pour sauver la vie de son enfant et si cette personne n’applique pas ce que la sage-femme lui dit, soit elle ne veut pas, mais surtout peut-être elle ne lui a pas suffisamment accordé du temps pour lui permettre de comprendre la nécessité de l’allaitement maternelle», a déploré le ministre de la Santé, Guy Patrick Obiang, à la faveur de l’ouverture des travaux des quatrièmes journées nationales de néonatalogie, le 27 octobre dernier. Le ministre a donc invité à la mobilisation de tous les acteurs pour que l’allaitement exclusif puisse être l’option la plus pratiquée par les mamans vivant au Gabon.

En effet, selon l’OMS et l’Unicef, durant les six premiers mois, le nourrisson non-allaité présente un risque de décès 14 fois plus élevé (toutes causes confondues) que le nourrisson exclusivement nourri au sein. L’allaitement maternel constitue en effet le premier « vaccin » du bébé. Il contribue à le protéger contre la diarrhée, les infections de l’oreille et des bronches et d’autres problèmes de santé.

 
GR
 

1 Commentaire

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