Allocations des handicapés : 75 000 francs CFA pour survivre toute l’année ?

La CNAMGS a lancé, lundi 9 décembre 2024, la distribution des allocations annuelles pour les personnes handicapées. Fixée à 75 000 francs CFA, cette aide est jugée insuffisante par les bénéficiaires, qui appellent à une augmentation et à des versements plus fréquents. Le ministre des Affaires sociales, Nadine Nathalie Awanang, s’est rendue sur le terrain pour superviser l’opération prévue jusqu’au 27 janvier 2025.

Le ministre des Affaires sociales, Nadine Nathalie Awanang épse Anato s’assurant de l’effectivité de l’opération, le 9 décembre 2024. © GabonReview (Capture d’écran)

À Libreville, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) a entamé, le 9 décembre 2024, la distribution des allocations annuelles du secours permanent pour les personnes vivant avec un handicap. Cette opération, prévue jusqu’au 27 janvier 2025, se déroule dans les agences de perception des recettes publiques, et pourrait être prolongée en cas de réclamations.

D’un montant de 75 000 francs CFA, cette indemnité compensatrice est jugée insuffisante par bon nombre de bénéficiaires, qui réclament une revalorisation et une fréquence de versement accrue. «Nous sommes fatigués d’avoir 75 000 francs. Dès que je rentre à la maison, c’est fini, ça ne va même pas arriver. Il y a les dettes, il faut payer le riz, il faut payer les unités. Monsieur le président, vraiment pensez à nous. Beaucoup d’entre nous ne travaillons pas, donc nous avons besoin de ça pour nous aider», a déclaré un bénéficiaire.

Cette plainte est partagée par d’autres, qui appellent à une allocation plus régulière. «Déjà c’est de dire merci parce qu’en toute chose il faut d’abord remercier pour les efforts qui ont été consentis. Toutefois, 75 000 une fois dans l’année ce n’est pas suffisant parce que les charges sont trop élevées. Essayez de le faire par trimestre, voire par mois. C’est vrai qu’on est contents, mais en même temps, il y a un pincement dans le cœur», a confié une autre bénéficiaire.

Des omissions ont toutefois été constatées sur les listes des ayants droit, suscitant des inquiétudes. Des mesures correctives sont en cours, comme l’a expliqué Julien Niare, vice-président de la commission du dialogue social et inclusif. «Il y a eu un recensement avec l’UNICEF et donc par rapport à ce recensement on a ouvert des listes additives pour compléter ce recensement-là. Et puis nous, aujourd’hui au niveau de la communauté des personnes handicapées, nous avons été associés à ce recensement pour superviser, pour aider l’administration à faire le nettoyage de ces fichiers», a-t-il précisé.

Dans un souci de transparence et de suivi, le ministre des Affaires sociales, Nadine Nathalie Awanang épse Anato, s’est rendue sur les sites de paiement pour s’assurer de l’effectivité de la distribution des bons. «La visite a donc pour objet de venir s’assurer que cette opération est effective, que tout se passe dans des conditions satisfaisantes. Donc cette allocation rentre dans le cadre de l’accompagnement aux personnes handicapées, qui contribue un tant soit peu à l’amélioration des conditions de vie. Nous sommes toujours dans le cadre de la recherche du bien-être des populations, y compris la personne handicapée», a-t-elle déclaré.

Si cette initiative est saluée par les bénéficiaires pour son existence, elle fait ressortir les besoins pressants d’amélioration afin de mieux répondre aux attentes et aux réalités des personnes en situation de handicap.