Constant dans son projet de Réappropriation du Gabon, de son indépendance pour sa reconstruction, le parti Réagir, conduit par Guy Roger Wora, a soumis, ce jeudi 30 novembre, au ministère de la Réforme des institutions sa contribution pour l’édification de la nouvelle République gabonaise, baptisée modèle «Mbandja».

Réagir propose le modèle Mbandja, porteur d’une gouvernance originale et endogène s’adaptant en permanence aux évolutions civilisationnelles et technologiques jugées positives par la majorité de ses membres représentant toutes les populations du Gabon. © D.R.

 

À quelques heures de la clôture de l’appel à contributions, le parti Réappropriation du Gabon, de son indépendance pour sa reconstruction (Réagir) a versé à la préparation du débat au dialogue national inclusif, prévu en avril 2024, ses propositions pour la construction de la nouvelle République. Cette édification repose sur un système baptisé «Mbandja».

«Le Mbandja, qui renvoie au corps de garde dans nos sociétés traditionnelles, lieu par excellence de la concertation, de la cohésion sociale, du compromis, de l’expression de la Sagesse, de la transmission et de la préservation de nos valeurs ancestrales, est un modèle de gouvernance démocratique, participative et inclusive. Celui-ci est inspiré des modes d’organisation des communautés nationales du Gabon. Ce modèle serait ainsi porteur d’une gouvernance originale et endogène s’adaptant en permanence aux évolutions civilisationnelles et technologiques jugées positives par la majorité de ses membres représentant toutes les populations du Gabon», a expliqué le vice-président, porte-parole, de Réagir, Étienne Francky Meba Hondo dit Meboon.

Inscrivant leur démarche dans le cadre de la transition, les membres de Réagir ont orienté la rédaction de leur contribution sur deux pans : institutionnel et électoral, portant ainsi, selon eux, les germes de la prise du pouvoir par l’armée le soir du 30 août dernier. Pour le parti dirigé par Guy Roger Wora, les autres types de réformes seront conduits par le président démocratiquement élu au terme de la transition.

Ainsi, sur le plan institutionnel, le modèle de gouvernance proposé Réagir comprend quatre pouvoirs complémentaires, mais distincts : législatif, exécutif, judiciaire et le communicationnel. Le pouvoir législatif (Le Mbandja) comprend l’ensemble des candidats élus au suffrage universel direct au terme des élections législatives de liste, choisis à la proportionnelle. Seules les listes ayant recueilli au moins 10% des suffrages obtiennent des élus au «Mbandja». Chaque candidat étant rattaché à une circonscription électorale, l’ordre de répartition des sièges sur chaque liste admise au «Mbandja» est fait en considérant les meilleurs scores obtenus par circonscription électorale.

Le pouvoir exécutif comprend le président de la République et le gouvernement. Est élu président de la République, le candidat, tête de liste, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages au terme du premier tour des élections législatives. En l’absence d’une majorité absolue de suffrages au premier tour, un second tour est organisé entre les candidats, têtes de liste ayant obtenu les deux meilleurs scores au premier tour. Le président de la République détermine la politique de la Nation en concertation avec le Premier ministre. Le gouvernement est placé sous la responsabilité d’un Premier ministre nommé par le président de la République sur consultation du parti majoritaire au Mbandja.

S’agissant des réformes électorales, sous réserve de la présentation prochaine d’un mémorandum détaillé, Réagir propose entre autres : la réécriture complète du Code électoral, un nouveau recensement électoral biométrique, un redécoupage électoral tel que le nombre de sièges à pourvoir dans chaque circonscription pour chaque élection sera fixé par la loi selon des normes et des critères démographiques objectifs, la création d’un organe indépendant et autonome de gestion de toutes les élections en République gabonaise. Cet organe et ses démembrements seront présidés par des personnalités neutres et impartiales ne participant pas au processus électoral. À l’exemple des personnalités désignées pour conduire le Dialogue national à venir, l’adoption d’un nouveau format de procès-verbal qui soit vidéo (PVV) pour mieux immortaliser le processus de décompte, de compilation et de proclamation des résultats dans chaque bureau de vote…

 

 
GR