Après les bulldozers à Plaine-Orety, l’Union nationale exige une enquête parlementaire

Alors que le quartier Plaine-Orety a été entièrement rasé par les engins du Génie militaire dans le cadre du projet du «Boulevard de la Transition», l’Union Nationale dénonce une opération d’une «brutalité inhumaine» et appelle à une enquête parlementaire. Pour le parti d’opposition, la modernisation de Libreville ne saurait justifier la désolation sociale laissée dans son sillage.

Face aux gravats de Plaine-Orety, l’Union Nationale appelle à une réponse parlementaire et humanitaire. © Pyramidmediasgabon/montage GabonReview
L’opération de déguerpissement menée par le gouvernement dans les quartiers Plaine-Orety et Derrière l’Ambassade de Chine s’est achevée dans la fureur et les gravats. En moins d’une semaine, ces quartiers populaires de Libreville ont été totalement rasés par les engins du Génie militaire, dans le cadre du projet du «Boulevard de la Transition» et de la future cité administrative.
Dans une déclaration publiée le 7 juin 2025, l’Union Nationale (UN) sort de son silence et dénonce «une opération d’une rare violence» ayant jeté à la rue «des milliers de familles désormais sans abris dans une ville où accéder à un logement reste un parcours du combattant». Ce coup de massue social survient alors même que «les élèves passent les examens», souligne le communiqué, ajoutant une dimension dramatique à un déguerpissement déjà largement contesté.
Sans remettre en cause l’objectif de modernisation urbaine, le parti dirigé par Paulette Missambo affirme comprendre «la nécessité de redessiner notre capitale», mais s’indigne «avec la plus grande fermeté» d’une opération qualifiée de «brutale» et «inhumaine». L’UN pointe également la responsabilité partagée des autorités et des habitants concernés : «sans entrer dans la complexité du dossier dans lequel les torts peuvent être partagés», le parti exige que «les deux chambres du Parlement interpellent le ministre de l’Habitat» et «mettent en place une commission d’enquête parlementaire sur la gestion de ce dossier».
Au-delà des appels à la transparence, l’Union Nationale exige également une «juste indemnisation des personnes dont les biens ont été détruits», contredisant ainsi la version officielle selon laquelle toutes les compensations auraient été versées depuis plusieurs années. De nombreux sinistrés affirment en effet n’avoir été ni notifiés à temps, ni relogés, ni indemnisés, et se retrouvent à errer dans une capitale déjà marquée par une crise chronique du logement.
Face à la précarité absolue, certains habitants ont improvisé un marché à ciel ouvert sur les ruines, revendant les matériaux de récupération pour survivre. D’autres ont trouvé refuge chez des proches, dans un élan de solidarité qui contraste avec le quasi mutisme de l’État.
L’appel de l’Union Nationale à une réponse parlementaire et humanitaire met désormais les institutions face à leurs responsabilités. Mais à Libreville, ce sont les silences qui pèsent autant que les gravats.

2 Commentaires
Enquête parlementaire pourquoi faire ?
L’urgence est de reloger toutes ces familles femmes et enfants qui sont désormais livrées a eux-mêmes avant qu’on ne déplore d’autres drames.
Oligui doit reloger immédiatement ces innocents, car ils ne sont pas responsables des dysfonctionnements de l’État depuis 56 ans.
On avait dit que c’était les Bongos les responsables de tous les problèmes du Gabon et vos militaires qui tuent les gabonais à chaque élection, donc ils avaient libéré le Gabon de quoi ou de qui?Donc Ali et sa famille sont revenus pour casser vos maisons? Ils sabotent aussi le courant.