La réaction du Parti démocratique gabonais (PDG) est toujours attendue dans l’affaire Léandre Nzué. Placé en garde à vue à la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM), le 11 septembre, il a été présenté le 14 septembre au Tribunal de Libreville où il a fait un malaise avant d’être conduit à l’Hôpital d’instruction des armées Omar Bongo Ondimba (HIAOBO) de Libreville.

L’opinion attend impatiemment un communiqué du Parti démocratique gabonais qui a investi Léandre Nzué à la fonction de Maire de Libreville. © D.R.

 

Membre du Bureau politique du Parti démocratique gabonais (PDG) dont il est l’un des fervents défenseurs, le maire de la commune de Libreville, Léandre Nzué, est empêtré dans une présumée affaire de détournement des deniers publics. Cela lui a valu une garde à vue, un passage au tribunal soldé par un malaise l’ayant conduit en soins intensifs à l’Hôpital d’instruction des armées Omar Bongo Ondimba (HIAOBO). Jusqu’ici, le Parti démocratique gabonais (PDG) observe un mutisme étonnant. Entre temps, l’association des Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU Afrique) a déjà écrit au ministre de l’Intérieur, pour avoir la «bonne information sur ce qui est reproché à l’édile de Libreville», mais surtout, pour négocier un règlement à l’amiable.

Éminent membre du PDG qui déclarait, il y a quelques mois, travailler à la réélection du Distingué-Camarade président Ali Bongo Ondimba, en 2023, en recrutant à tour de bras à la mairie, l’édile semble être abandonné à son sort. C’est du moins la perception que se fait l’opinion. Sinon qu’est-ce qui pourrait expliquer ce silence du côté de Louis où se multiplient les audiences entre le Secrétaire général de ce parti, Eric Dodo Bounguendza et les hiérarques. Pour beaucoup, cela ressemble fort bien à un «lâchage». «Tout porte à croire que les PDGistes ont, depuis longtemps, abandonné le Camarade Léandre Nzué. Il a été sanctionné parce qu’il avait dit tout haut ce que tout le monde sait. Maintenant, il est de plus en plus inquiété, mais silence totale. Il a pourtant été investi par le parti à cette fonction», a fait remarquer un observateur.

Le silence du parti au pouvoir est d’autant plus pesant que le maire de Libreville est le président de l’Association des cités et gouvernement locaux unis d’Afrique depuis 2019 et ce, jusqu’en 2021. Et d’aucuns craignent pour l’image que renvoie une telle interpellation. «Cette affaire, telle qu’elle est menée, ternie simplement l’image de notre pays», a ajouté le même observateur.

Alors que la rumeur enflait au sujet d’une probable interpellation de l’édile, le 10 septembre dernier, les groupes politiques siégeant au Conseil municipal de Libreville dénonçaient déjà une «avalanche de coups publics sur les responsables d’institutions municipales». Ils revendiquaient, de ce fait, la souveraineté du Conseil municipal notamment en matière d’examen des comptes administratifs et de gestion. Revenait-il donc au Conseil municipal de constater les dérives financières du maire et d’agir en conséquence ? Assurément, puisque ces conseillers clament ainsi leur souveraineté.

Si le PDG ne s’est pas encore exprimé sur cette arrestation du maire de Libreville, il reste que c’est également le cas de toute la classe politique, de la majorité comme de l’opposition, et même la société civile. Le gouvernement non plus n’a communiqué sur cette affaire qui défraie la chronique dans le pays.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Jean jacques dit :

    De n’importe quoi.c’est le parti qui l’a dit de faire tout ce qu’il a fait.

  2. Gayo dit :

    Ça m’aurait étonné que l’auteur de cet article reconnu comme un grand opportuniste par ses pairs appelle le PDG à défendre la justice. Si le PDG qui contrôle l’appareil d’état est un parti cotoyen et vouant un respect au droit il n’a pas à se prononcer pour défendre Léandre Nzué si il a volé l’argent dans un pays qui en souffre tellement. Gabonreview ou Citandre Tondzeu il faut chasser l’esprit de la république bananière. La justice est sous contrôle des pédégistes, ils croient à son impartialité alors ils vont faire entrave à la justice pourquoi?

  3. Gayo dit :

    Gabonreview appelle le PDG à faire entrave à la justice qui est la leur au nom des intérêts partisans. C’est quel journalisme ça. Il n’y a que dans les répubiques bananières que les partis poliques se lèvent pour faire pression contre la justice.

    • Bibang Serge dit :

      @Gayo. Vous êtes bête m. Vous êtes un mouton. Vous croyez que c’est la justice ça ? Vous prenez des règlements de comptes entre petits copains pour de la justice ? A quand l’interpellation d »Ali Bongo et sa femme qui pillent ouvertement le pays ?

  4. Elvire MASSIMA dit :

    On ne recolte que ce qu’on aura semé.Les pauvres vielles mamans dont ce monsieur pourchassaient,pilliant leurs vivres du fait qu’elle vendaient anarchiquement alors qu’ils ne construisent point de marchés.C’est la malediction,car elles ont bcp gemi.

  5. moundounga dit :

    Bjr. Morceau choisi: « Si le PDG ne s’est pas encore exprimé sur cette arrestation du maire de Libreville, il reste que c’est également le cas de toute la classe politique, de la majorité comme de l’opposition, et même la société civile. Le gouvernement non plus n’a communiqué sur cette affaire qui défraie la chronique dans le pays ». Ceux qui ont permit à ce que cette affaire sorte de l’ombre savent pourquoi il en a été ainsi. Le linge sale se lave en famille et DIEU seul sait combien de fois le PDG l’a fait. Demander à l’opposition et la société civile de « soulever le couvercle » c’est comme « pousser un ballon déjà dans les filets ». Amen.

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