Artiste multidisciplinaire de 67 ans, Owanto voue son travail à l’émancipation de la femme depuis 30 ans. Parmi ses œuvres les plus marquantes, figure en bonne place Fleurs une série de photographies d’archives de grands formats d’une cérémonie de mutilation génitale féminine (MGF).

Owanto, artiste franco-gabonaise multiculturelle engagée depuis 30 ans en faveur de l’émancipation de la femme. © iam-africa.com

 

Née à Paris d’une mère gabonaise et d’un père français, Owanto est une artiste multidisciplinaire de 67 ans dont le travail a pour objectif d’être la voix des femmes africaines dans les arts. Vivant aujourd’hui entre l’Europe, l’Afrique et les États-Unis, l’artiste travaille sur son œuvre depuis plus de 30 ans et a adopté une approche multidisciplinaire dans son processus de création. Elle travaille sur une variété de supports, notamment la peinture, la sculpture, la photographie, la vidéo, l’installation et la performance, en se concentrant sur la condition féminine, l’émancipation et la rupture du silence.

«Le féminin comme énergie créatrice est une constante dans mon récit et est intimement lié à mon enfance au Gabon où les femmes représentent les piliers de la famille», a-t-elle confié à quotidien en ligne sud-africain Daily Maverick«La lutte contre la violence à l’égard des femmes est devenue mon engagement dans le domaine de l’art ces dernières années», a ajouté celle qui a grandi à Libreville, avant de déménager en Europe pour étudier la philosophie, la littérature et les langues à l’Institut catholique de Paris à Madrid, en Espagne.

Signe que les femmes occupent bien une place prépondérante dans le travail de l’artiste contemporaine, Gabonese Ladies, une projection vidéo mettant en scène «des femmes âgées, des connaissances de mon passé» filmées en parcourant des souvenirs photographiques. Sans oublier Feeding my Ancestor où l’artiste a utilisé des textiles et des broderies pour créer une ode à sa défunte grand-mère, Flavienne Agnorogoule.

Trois millions de filles exposées au risque de MGF

Owanto contemplant ses Fleurs. © iam-africa.com

Owanto a atteint une autre dimension avec Fleurs, qui présente une série de photographies d’archives de grands formats d’une cérémonie de mutilation génitale féminine (MGF), dans laquelle l’artiste voile l’identité des victimes ou interrompt les images de violation en supprimant les parties jugées les plus privées et en couvrant le vide avec de délicates fleurs de porcelaine.

A travers cette série, Owanto met en lumière les questions complexes et controversées qui entourent les MGF. Plus de 200 millions de filles et de femmes vivantes aujourd’hui ont été excisées dans 30 pays où se concentrent les MGF/E, dont 44 millions ont moins de 15 ans. Actuellement, plus de trois millions de filles sont exposées au risque de MGF chaque année.

Owanto a eu l’honneur de représenter le Gabon à la 53e exposition internationale d’art de la Biennale de Venise en 2009, avec une exposition personnelle dans le tout premier Pavillon du Gabon, sous le commissariat de Fernando Francés, directeur du CAC Malaga (Musée et Centre d’Art Contemporain), en Espagne. Elle a été la première artiste d’Afrique subsaharienne à avoir une exposition individuelle dans un pavillon national à la Biennale de Venise.

 

 

 
GR
 

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