La ministre d’État aux Relations avec les institutions constitutionnelles et les autorités administratives indépendantes a défendu, mardi 27 octobre au palais Omar Bongo Ondimba, le projet du Conseil des ministres visant la création de l’Autorité nationale de vérification et d’audit dont le but est d’avoir un meilleur contrôle sur l’utilisation des deniers publics par les services de l’État, les collectivités locales et les organismes.

Denise Mekam’ne Edzidzie ep. Taty, face aux sénateurs, le 27 octobre 2020. © Sénat-Gabon

 

Quelques membres de la commission, dont la présidente du Sénat Dr Lucie Milebou Aubusson ep. Mboussou, lors de l’audition. © Sénat-Gabon

Adopté en Conseil des ministres le 14 août dernier, le projet de loi portant ratification de l’ordonnance portant création, organisation et fonctionnement de l’Autorité nationale de vérification et d’audit était la raison de l’audition, mardi 27 octobre, de Denise Mekam’ne Edzidzie ép. Taty au palais Omar Bongo Ondimba. Face aux sénateurs membres de la Commission des lois, des affaires administratifs, chargée des droits de l’Homme, la ministre d’État aux Relations avec les institutions constitutionnelles a présenté et défendu l’ambition des autorités de bénéficier d’un outil leur permettant d’avoir un regard plus avisé sur l’utilisation des deniers publics par les différents services recourant à l’aide financière de l’État.

Deux mois plus tôt, le Conseil des ministres avait en effet exprimé sa «volonté politique de doter le gouvernement d’un organe qui vient en appui aux institutions étatiques et veille à la bonne gestion des biens et des ressources financières publics».

Cette structure qui se veut indépendante et autonome aura donc «pour mission de vérifier et d’auditer les services de l’État, les collectivités locales et les organismes recevant des concours financiers et matériels de l’État», avait déjà expliqué le Conseil des ministres en août dernier.

Attention aux organes doublons !

Tout en réitérant les justifications des autorités, Denise Mekam’ne Edzidzie ép. Taty a assuré aux sénateurs que ce nouvel organe viendra en appui aux institutions étatiques qui veillent déjà à la bonne gestion des biens et ressources financières publics, ainsi qu’à l’évaluation des politiques publiques. Seulement, elle n’a pas convaincu du premier coup ses interlocuteurs.

Les élus ont en effet exprimé quelques inquiétudes quant à la véritable nécessité de créer un tel organe qui, selon eux, pourrait occasionner chevauchements, doublons et interférences avec d’autres structures existantes et ayant à première vue les mêmes missions. Ils ont notamment cité la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI), la Cour des comptes et l’Agence nationale d’investigation financière (Anif).

Se voulant rassurante, la ministre d’État aux Relations avec les institutions constitutionnelles et les autorités administratives indépendantes a répondu que l’Autorité nationale de vérification et d’audit aura un rôle spécifique à jouer dans le cadre de la bonne gestion des finances publiques. Les débats sur ce dossier vont se poursuivre au Sénat.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Hermann O. dit :

    Une mauvaise solution à un vrai problème. Madame restructurez les organes existants, redéfinissez leurs rôles et prérogatives, donner leurs plus de moyens et d’autonomie, libérez les des interventions du politique. Vous aurez ainsi des résultats. Il faut un aggiornamento sur l’état d’esprit, la mentalité des agents de l’état et la responsabilité face à la gestion de la chose publique. Ne nous faites pas croire que les agents qui composeront cette nouvelle entité viendront d’une planète lointaine!!!

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