Bendjé : la clameur d’un département oublié à l’approche du scrutin

Ogooué-Maritime – À quelques jours des élections législatives et locales du 27 septembre, les habitants du département de Bendjé crient leur détresse. Manque de dispensaires, d’écoles et d’enseignants, absence de château d’eau, de réseau téléphonique et de médicaments : la population interpelle les responsables politiques, espérant enfin des réponses concrètes.

Les candidats PDG têtes de liste aux législatives et locales aux cantons Océan, Ogooué et Anéngué. © GabonReview
Du 19 au 20 septembre, une délégation du Parti démocratique gabonais (PDG), conduite par le secrétaire général adjoint 2, Charles Otandault, a sillonné le canton Océan. Objectif : présenter les candidats retenus et dialoguer directement avec les électeurs. Le village d’Émanagouga-Iguéndja fut la première étape de ce périple. Les habitants ont dénoncé des années de gestion chaotique du Conseil départemental de Bendjé (CDB), marquées par des services sociaux en déshérence.

Quelques vues de la tournée. © GabonReview
«Voici ce que vivent les populations du département de Bendjé et surtout nous, populations d’Iguéndja. Désormais, notre dernier espoir repose sur Charles Otando et sa délégation. Nous comptons sur eux, car ils nous ont toujours soutenus, avant même la campagne électorale. Nous allons le pousser vers la victoire, et nous le ferons», a promis un habitant de la localité, Georges Ogoula, la voix chargée d’émotion.
Des villages meurtris par l’abandon
Après 45 minutes de navigation sur les eaux de l’océan, la délégation a fait escale à Mbilapé, village jadis animé par l’exploitation de la latérite par la société Satram. Aujourd’hui, plus aucun engin ne tourne, l’économie locale est à l’arrêt, et la jeunesse a déserté l’école. Le dispensaire manque de tout – «alcool, compresses, calmants» – et aucune fontaine publique ne permet d’accéder à l’eau potable. Les habitants parcourent des kilomètres pour atteindre le village Akiri.
Face à ce constat, le PDG a exposé un programme de développement axé sur l’accès aux services sociaux, la réhabilitation des infrastructures et une gouvernance participative. «Nous sommes des agriculteurs pour la plupart, mais il nous manque beaucoup de matériels. Le CDB, depuis les années de Lucie Daker Akendengué, n’a rien proposé. Et elle veut revenir au conseil. Nous allons barrer la route à ces menteurs qui ont pillé le pays», a lancé une certaine Émilienne Nwentchoua, déterminée.
Un appel à une nouvelle dynamique
Au village Odimba, où se sont rassemblés les riverains d’Ambia, Poraloko, Aziliet et Mbila, le candidat suppléant Nicaise Massamba Magaya a détaillé le projet réformiste du PDG. Les témoignages soulignent un quotidien éprouvant : «Regardez l’école et le dispensaire qui n’ont jamais de médicaments, depuis la transition et même bien avant. C’est désolant ! L’internat accueille les enfants à même le sol, sans réfectoire. Le château d’eau est hors service et il faudrait un groupe électrogène ou des panneaux solaires, que nous n’avons pas», a encore regretté la même Émilienne Nwentchoua.
Même alerte du candidat suppléant : «Notre département manque de beaucoup de choses. Les enseignants et les infirmiers sont mal logés, il n’existe aucune embarcation pour se déplacer, le réseau téléphonique est absent et les activités génératrices de revenus font défaut», a reconnu Nicaise Massamba Magaya.
La tournée s’est conclue par des étapes à Ngola, Falaba et Akiri. «Je me suis engagé pour répondre à l’appel de la population. Nous avons juste besoin d’une seule année pour être jugés et faire le bilan de nos réalisations. Notre projet de société ne contient que ce qui est réalisable», a assuré Nicaise Massamba Magaya.
Ces mobilisations traduisent l’aspiration des habitants de Bendjé à un changement profond : une gouvernance locale rénovée, capable de relever les défis économiques, sociaux et éducatifs d’un territoire longtemps laissé pour compte.

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