Longue de plus de 600 kilomètres, cette ligne est parsemée de contrôles. Si cela fait la joie des forces de sécurité qui en profitent pour se sucrer, il en va autrement pour les usagers, qui se plaignent d’incessantes tracasseries.

Un moment de la route Bitam-Libreville. © Gabonreview
Un moment de la route Bitam-Libreville. © Gabonreview

 

Bitam-Libreville. Ce trajet long de plus de 600 kilomètres est un véritable chemin de croix pour celui qui l’emprunte. Outre le risque régulier d’entrer en collision avec un autre véhicule, les tracasseries policières y sont légion. A certains endroits, il faut traverser la forêt équatoriale dense sur des kilomètres. La route n’étant pas toujours entretenue, de hautes herbes en réduisent considérablement la largeur. Au niveau des virages, elles empêchent de voir le véhicule qui arrive en face. On en vient à se demander qui de l’administration des Travaux publics ou des conseils départementaux doit prendre en charge cet entretien.

Le plus difficile reste la police et subsidiairement la gendarmerie, ainsi que la douane qui se déploient sur cette ligne sur plus de 30 points de contrôle. Si ces contrôles sont logiques dans la mesure où ils visent à sécuriser les entrées sur le territoire national, il est par ailleurs vrai qu’ils ont permis le développement de la corruption. On apprend ainsi que de Bitam à Libreville, un clandestin venant d’un pays limitrophe ou des autres aires géographiques du continent doit négocier son passage à partir de 110.000 francs. Lors de l’achat du billet, il n’est pas rare de s’entendre dire : «Ceux qui n’ont pas leurs papiers à jour voient le chauffeur». Autrement dit, il s’agit d’une invite à s’entendre, en amont, avec le chauffeur de sorte qu’en cours de route, il soit responsable de «vous». Du coup, lors de la traversée de ces postes de contrôle, les Gabonais qui ont leurs pièces d’identité à jour passent sans problèmes. Les étrangers qu’ils aient ou non tous les documents nécessaires sont appelés à faire l’enregistrement. 2000 francs CFA, c’est le montant à payer par personne sans que cela ne donne droit à une quelconque quittance. Ceux des passagers qui ne sont pas administrativement à jour doivent «négocier» et payer le prix fort, selon l’humeur de l’agent en poste.

Bien entendu, les clandestins pris en charge par les conducteurs bénéficient d’un autre traitement, ces derniers s’acquittant du paiement de 5000 francs par personne sans que cela ne donne lieu à un quelconque contrôle de la part des agents. Et il en est ainsi jusqu’à Libreville. «Ce n’est pas aujourd’hui que ça a commencé et ce n’est pas près de finir», lance un chauffeur d’une agence de voyage qui raconte que «chaque agent affecté dans le nord s’engage dans de grandes tontines qu’il fait avec l’argent récolté lors des contrôles». «Il faut un grand nettoyage au sein des forces de sécurité affectées au contrôle routier le grand-nord», lance un autre chauffeur de ligne exaspéré par le nombre de postes de contrôle.

 

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Pignouf dit :

    Autant de contrôles pour finalement être un pays passoire, c’est dingue! Je pensais que ya Ali avait fait adopter un code de bonne conduite à tous ces gens là? Il faut croire que personne (à commencer par son directeur de cabinet)n’écoute Ali Ben dans ce pays…

  2. N'importe quoi dit :

    ce qui est sûr c’est que ça saigne au niveau des frontières dans le woleu Ntem, il faut agir vite.

  3. Le compatriote du très bas de gué gué dit :

    Ok, donc si personne n’écoute Ali c’est qu’il n’a en réalité aucune légitimité. Il faut dire que ces gendarmes et autres policiers sont tellement mal payés! Je crois que c’est leur seule manière (mauvaise certes) de se faire entendre. Quand on voit comment les militaires sont bichonnés pour aider à conserver le pouvoir, on peut un tant soit peu comprendre leurs réactions. C’est dommage parce que c’est le pays qui en prend un coup…

  4. Gabson dit :

    Oui, la misère frappe même ceux qui sont censé nous protéger. Ne nous étonnons pas de l’insécurité grandissante au Gabon s’il faut donner 2000 cfa à un policier ou un gendarme pour passer les barrages. Boko Haram qui draine des millions de dollars est déjà au Gabon, je mets ma main au feu. Le Gabon, pays de paix et des mosquées leur sert déjà de base arrière.Et ça nous tombera dessus bientôt.

  5. Pays Riche Peuple Pauvre dit :

    C’est vraiment dommage pou le Gabon. Un pays où le grand banditisme est essentiellement l’oeuvre des étrangers. Je n’ai jamais vu entendu parler d’un gabonais violeur, voleur, tueur à l’étranger. C’est pas possible…Les gens qui sont sensés assurer notre sécurité laisse passer les non gabonais pour 1.000 FCFA. Est-ce normal? ou est le patriotisme? A Bitam par exemple, tu ne peux pas marcher 5 mètres sans croiser un étranger, un camerounais bref. Il y a près d’un mois, plus de 200 béninois en situation irrégulière ont été pris à Port-Gentil. L’Etat leur a accordé un délai de 2 mois pour régulariser leur situation.

    C’est vraiment dommage, pour ce beau pays. Je crois que si ca continue comme ça, il n’y auras plus de gabonais « 100% » dans ce pays, vu comment la nationalité est facile à avoir.

    Le Gabon doit être le pays qui distribue la nationalité à quiconque se présente, même illégalement

  6. souvenir dit :

    c est vrai ces étrangers abusent on leur apporte notre amitié, comme le gabonais est social et sentimental ,ces étrangers ne trouvent pas mieux qu’a envoyé les fusils nocturnes aux gabonais avec la complicité de leur copines gabonaises, surtout il faut être d’accord sur tout se qu’ils font au quartier j’en ai rencontré ceux qui avaient été victimes, mon locataire a été atteint sincèrement c’est pas sympathique , après on nous traitent de xénophobes, ils veulent nous chassé pour occuper librement notre pays.

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