S’il s’active en France et en Suisse pour condamner le Groupe Santullo-Sericom qu’il accuse d’avoir corrompu des fonctionnaires gabonais, au niveau local, l’État gabonais semble sur le point d’abandonner les charges contre les personnes inculpées dès 2017 dans le cadre de l’opération Mamba.

Avec la libération provisoire de certains principaux accusés et la non-tenue du procès de Magloire Ngambia, le Gabon semble vouloir abandonner les charges liées au dossier Santullo au niveau local pour se concentrer sur la bataille judiciaire européenne. © Shutterstock/Gabonreview

 

L’opération Mamba serait-elle en passe de connaître son épilogue en ce qui concerne l’«affaire Santullo» ? S’il est difficile de répondre précisément à cette question, les récents événements liés à ce dossier sur le plan local suscitent tout de même quelques incompréhensions : la libération conditionnée de l’ancien directeur général de l’ANGTI Landry Patrick Oyaya et celle de l’ancien directeur des infrastructures Gilles Rodrigue Bongo. La non-tenue du procès de l’ancien ministre Magloire Ngambia, qui a d’ailleurs suscité le courroux de la présidente de la Cour criminelle spéciale, ajoute à ce que La lettre du continent perçoit ce lundi 18 mars comme «un véritable imbroglio au sommet de l’État». D’autant que sur le plan international, en France et en Suisse notamment, le Gabon s’active à faire condamner le Groupe Santullo-Sericom qu’il accuse d’avoir corrompu des hauts fonctionnaires gabonais afin de bénéficier de certains avantages.

Souhaitée par de proches collaborateurs du président de la République, la relaxe des principaux accusés de l’affaire dite Santullo au Gabon permettrait, en effet, de concentrer les forces sur la bataille judiciaire lancée en Europe, estiment certains, à l’instar d’Hervé Patrick Opiangah, jadis proche du dossier opération Mamba. Selon La lettre du continent, cette vision des choses ne trouve pas l’assentiment de tous, y compris au sein du gouvernement, où des tensions seraient visibles à l’évocation du sujet.

Convaincus que la non-poursuite de l’action judiciaire au Gabon fragilisera forcément l’action intentée contre le groupe Sericom hors du pays, d’autres proches collaborateurs d’Ali Bongo voient déjà une petite victoire dans le fait d’avoir obtenu, le 6 mars en Suisse, l’accès aux comptes bancaires de Guido Santullo. Des comptes qui révèleraient des informations «explosives» sur les bénéficiaires des largesses du défunt magnat de l’immobilier au Gabon.

Il n’empêche, à Libreville, l’opération Mamba et particulièrement le dossier Santullo semble s’être perdu dans les tiroirs de la justice, à moins qu’il ne suscite plus beaucoup l’attrait des autorités que certains accusent de s’en servir pour régler des comptes politiques.

 
GR
 

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