Confrontée aux cas de fraudes dans la vente de produits pétrolier, pourtant subventionnés par l’Etat, la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) mène une guerre sans merci contre ce phénomène. Une bataille dont certaines victoires sont déjà palpables avec la chute de 40% des quantités de pétrole lampant livrées entre 2017 et 2018. En 6 mois, une économie de 325 millions de francs CFA a été réalisée par l’Etat dans les communes de Libreville, Owendo et Akanda.

Agents de l’Unité itinérante de contrôle (UIC) sur le terrain. © Gabonreview

 

La Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab) a décidé de s’attaquer aux fraudes constatées sur la vente des produits pétroliers, notamment le pétrole lampant. Une situation portant dommage à l’Etat du fait de l’alourdissement de la stabilisation, la subvention allouée pour maintenir les prix des produits pétroliers à un niveau artificiellement bas pour protéger le pouvoir d’achat des ménages.

Un véhicule de service de l’UIC et quelques agents. © Gabonreview

Or, il n’est pas rare d’identifier sur certains axes routiers, des points de vente illicite entretenus par certains chauffeurs des sociétés de transport agréées. Dans le même temps, la Caistab a dénoncé «les cas de détournement de destination finale des cargaisons (livraison aux industriels à partir de stations-service)», ou encore «le frelatage des carburants livrés aux usagers en vue de l’augmentation des marges bénéficiaires».

Autant d’irrégularités ayant contraint la Caistab à adopter des mesures drastiques. A travers l’action de son Unité itinérante de contrôle (UIC) lancée il y a six mois, la Caistab entend interdire systématiquement tout approvisionnement d’un industriel à partir des stations-service ; veiller au respect des cuves dédiées pour chaque produit lors des opérations de dépotage en stations-service, détruire tous les points de vente illicite des carburants le long des routes du pays.

 «L’objectif visé in fine par ces actions est de réduire les pertes financières de l’Etat sur ces produits sensibles, assurer la sécurité des consommateurs et de tous les usagers, améliorer la qualité des produits pétroliers vendus en stations-service», a déclaré la Caistab le 14 février.

Selon la Caistab, les quantités de pétrole lampant livrées entre 2017 et 2018 ont chuté de 40%. Elles sont passées de 5,8 millions de litres à 3,5 millions, grâce à l’action de l’UIC et la réduction du nombre de pompes de pétrole lampant dans les stations-service de Libreville, Owendo et Akanda. «La subvention de l’Etat sur le pétrole lampant étant de 172,78 francs par litre, c’est environ 325 millions de francs CFA d’économie réalisée par l’Etat en six mois dans ces trois commune», s’est réjoui la Caistab.

Après Libreville et ses environs, l’action de l’UIC va s’étendre à Port-Gentil, afin d’y limiter les pratiques de fraudes sur les produits pétroliers en général, et de manière spécifique sur le pétrole lampant. «Ainsi, les consommations sur ce produit seront ajustées à leurs niveau réel», a espéré la Caistab qui vise une baisse de l’ordre de 15 à 20% de la charge de stabilisation de l’Etat.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Julien dit :

    Comment la caistab fait elle pour connaître la qualité des produits pétroliers ? Arrêter de subventionner le pétrole lampant et fermer les cuves et pompes à pétrole offre certes une niche d’économie pour l’état. Mais ces arrêts seuls suffisent-ils pour affirmer que la qualité des carburants vendus à Libreville et Owendo est garantie ? Je vous mets au défi de me démontrer que lors des 6 derniers mois la qualité des carburants s’est amélioré.

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