Suite à la fermeture des cliniques privées exerçant dans l’illégalité, certains opérateurs du secteur montent au créneau pour dénoncer un conflit de compétence, indexant la tutelle d’avoir tronqué ses missions contre celles des Services techniques compétents.

Les portes d’une clinique privée fermée définitivement, le 30 janvier 2019, à Libreville. © Gabonreview

 

Du matériel retrouvé dans une structure sanitaire privée exerçant dans l’illégalité. © Gabonreview

L’opération lancée par le ministère de la Santé pour traquer les cliniques privées illégales ne fait pas que des heureux. Certains propriétaires et même des praticiens s’interrogent sur la légalité de celle-ci. Ils émettent des doutes sur le process utilisé par le ministère de la Santé pour fermer ces cliniques.

«Nous sommes surpris de constater le passage, sur le terrain, d’une équipe des agents administratifs de la Santé conduite par le Secrétaire général et quelques membres du Cabinet politique, agissant en lieu et place des Services techniques de la Santé, procédant à la fermeture de certaines structures, sans tenir compte de plusieurs aspects, notamment sociaux», s’est offusqué un médecin, propriétaire d’une clinique privée.

Ce dernier estime que ces «contrôles administratifs avec taxation des amendes versées dans les bureaux du cabinet du ministre d’Etat, sans la moindre traçabilité au trésor public» et ces opérations de fermeture constituent une simple «une opération de charme» pour faire croire que «le ministre travaille». Pourquoi la prétendue opération d’éradication des «cliniques clandestines» «ne vise que les petites structures insignifiantes, alors que les grandes structures sans papiers ne sont pas inquiétées», a-t-il interrogé ? Ces grandes structures, affirme-t-il, «fonctionnent sans documents juridiques et administratifs».

Ce médecin s’étonne également de la procédure utilisée dans cette opération contrôlée exclusivement par le cabinet du ministre. «Pourquoi le cabinet du ministre peut-il se substituer aux services techniques compétentes?», Il estime que cette opération aurait dû se faire sous le contrôle de l’Institut d’hygiène publique, les Services de la qualité des soins, la Banque de sang, le Laboratoire national, la Réglementation, la Formation, la Gestion financière et administrative.

«Tous ces services représentés à l’Inspection générale de la Santé», sont les seuls habilités à conduire des opérations de cette nature. Dans un passé récent, le ministère de la Santé avait diligenté une opération similaire, conduite la par la Direction générale des recherches (DGR), sans associer l’Inspection générale de la Santé. Un gros fiasco, avec un lot d’exactions et de dérapages. Aucun bilan été fait jusqu’ici.

Le médecin est certain que cette opération est mue par «des raisons pécuniaires», au regard des montants de pénalités prévues pour les contrevenants. «Les pénalités vont de 10% à 75% de la redevance». Or, cette redevance est de 600.000 francs CFA pour les pharmacies, 500.000 francs CFA pour les polycliniques, 300.000 francs CFA pour les cliniques et 1.500.000 francs CFA pour les cabinets médicaux. Pour les autres sanctions, par exemple la non présentation de l’autorisation d’exercer, il faut prévoir 500.000 francs CFA.

Après la capitale les contrôles administratifs opérés par le ministère en charge de la Santé pour s’assurer de la conformité des structures sanitaires privées aux textes en vigueur, vont se poursuivre dans les prochains jours dans les villes de l’intérieur du pays. Toutefois, l’opération risque d’être décrédibilisée, si aucune clarification n’est faite par la tutelle sur l’absence de l’Inspection de la Santé.

 
GR
 

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