Réuni en conseil des ministres le 29 mars à Libreville, le gouvernement a décidé de réduire de moitié les effectifs de la Main-d’œuvre non permanente (Monp) estimés à 30 000 agents. Une mesure qui permettra à l’État de réaliser des économies, lui qui dépensait 32 milliards par an de salaires pour catégorie d’agents.

L’Etat gabonais a décidé de réduire de moitier sa main-d’oeuvre non permanente. © D.R.

 

Le ministre du Budget, Jean-Fidèle Otandault. © Gabonreview

La question de la Main-d’œuvre non permanente (Monp) a toujours constitué une épine dans le pied du gouvernement. Il s’agit d’une catégorie d’agents publics émargeant sur les subventions allouées aux administrations publiques. Ils représentaient environ 30 000 des 100 000 fonctionnaires recensés dans le pays.

Confronté à de sérieuses tensions de trésorerie, le gouvernement a décidé de réduire les effectifs de la Monp, qui seront baissés de 50%. La décision a été prise en conseil des ministres, tenu le 29 mars à Libreville. Une mesure saluée par le ministre du Budget. «Cette décision permettra de réaliser des économies substantielles en maîtrisant cette catégorie», a déclaré Jean Fidèle Otandault, le 1er avril à Libreville.

Selon le membre du gouvernement, la Monp coûte en moyenne 32 milliards de francs CFA par an l’État. Une dépense qui a pris des proportions démesurées entre 2015 et 2017, avec 180 milliards décaissés par l’État. «Il fallait réagir, car la main-d’œuvre non permanente s’est considérablement éloignée du principe pour lequel elle a été mise en place», a souligné Jean-Fidèle Otandault.

Selon le ministre du Budget, la Monp découle d’une grève des agents de Gabon Propre Service, il y a une trentaine d’années, qui réclamaient leurs salaires. «Dans un élan social, l’État a récupéré cette main-d’œuvre pour exercer dans l’administration, le temps que leurs sociétés recouvrent une meilleure santé financière. Lorsque Gabon Propre Service a recouvré une meilleure santé financière, certains agents sont retournés auprès de leur employeur, tandis que d’autres sont restés dans l’administration. C’est ainsi qu’est né le système de la main-d’œuvre non permanente», a-t-il raconté.

Alors que ce système concernait à la base des agents de propreté et l’hygiène, il a été étendu à d’autres corps de métiers. «Ce qui a engendré des recrutements à tout va dans l’administration. Au début, l’État déboursait 4 milliards de FCFA par an. 30 ans plus tard, nous sommes à 32 milliards environ», regretté Jean Fidèle Otandault. «Il fallait réagir vu le contexte actuel. Et la décision du conseil des ministres tombe à point», a conclu le ministre du Budget.

Cette décision est une des recommandations du Plan de relance économique (PRE), mis en place en 2016 et de la Task force sur les finances publiques, visant à assainir la masse salariale de la Fonction publique.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Léon MEBIAME OSSAVOU dit :

    Bien que la logique ait foutu le camp dans ce pays, il me semble que ce que avance ce Monsieur relève d’une faute grave des Institutions, sensées réguler le bon fonctionnement de ce petit…tout petit Etat. Que nous soyons parti de 4 à 32 milliards en 30 ans!!! Mais enfin, à qui la faute? Lorsque on confond la politique au fonctionnement technique d’une administration, comment s’étonner des conséquences? Pour ma part, ces Agents qui vont être mis à la porte…injustement, en plus d’être des militants de la première heure, devrait ester en justice (enfin!!!) juste pour la forme!!!

  2. CHRISTINE Madeleine dit :

    Et pourquoi nous mettre de telle personne à de si haute fonction SVP ?

    A NTARE NZAME !!!

    https://www.facebook.com/djabioh/videos/2151492138276920/

  3. Evrard Wedner dit :

    Je comprends que cette décision part d’une bonne volonté mais pour ma part c’est déshabiller St-Pierre pour habiller St-Paul. Car on met des gens au chômage pour faire des économies dont on ignore quel va être le futur usage. Déjà,c’est agents, étaient-ils de trop ou finalement avaient-ils un rôle évident? De plus je doute que mettre des gens au chômage soit le meilleur moyen de lutter contre le chômage. Mais, j’accorde le bénéfice du doute au gouvernement et attends de voir la suite.

  4. Noémie MOUET dit :

    moi je voudrais savoir combien gagne un Ministre gabonais ? quand on parle de réduction du train de vie de l’Etat avez vous penser à revoir tous les avantages qu’ils ont, les pauvres qui n’ont déjà rien ce sont eux que vous voulez mettre à la porte et commencer aussi à réduire les membres du gouvernement c’est quoi leur job exactement, on peut mettre 9 ministre pour les 9 provinces du Gabon et 9 délégués là aussi on réduit la masse salariale de l’état non ????

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