Gabon : Un rappeur lance le mouvement des « gilets jaunes » et se retrouve aux arrêts

Bien connu des habitants des quartiers défavorisés de Libreville, le rappeur Hoffman a récemment été mis aux arrêts après avoir lancé sa version du mouvement des « gilets jaunes ». Ces derniers temps, son discours était devenu acerbe contre le palais présidentiel.

Rappeur à la réputation sulfureuse, engagé et ne semblant reculer devant rien, y compris devant les responsables du palais présidentiel qu’il ne porte plus désormais dans son cœur, Hoffman a été interpelé, le 2 octobre, puis gardé à vue le lendemain à la police judiciaire. Son arrestation semble se justifier par son initiative peu commune de lancer sa version du mouvement des « gilets jaunes », plus ou moins à l’image du mouvement de protestation non structuré né en France en octobre 2018.

Le mouvement initié par le leader du groupe « Mapane Lifestyle » avait l’ambition de porter dans la rue la contestation des populations des quartiers défavorisés de Libreville, dont il est devenu un des porte-voix ces dernières années. Ses textes ne laissaient aucun doute sur le nouveau positionnement de celui que l’on a présenté à tort ou à raison comme un des «bons petits» de certains des collaborateurs d’Ali Bongo, dont la plupart sont aujourd’hui hors du circuit.

Pourtant, de source sécuritaire, le «boss» du PK6 a été interpelé la semaine dernière pour «trouble à l’ordre public» par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), avant d’être emmené à la police judiciaire (PJ), où il est toujours en garde à vue.

Loin du caractère fougueux qu’on lui connaît, récemment Hoffman et d’autres membres du groupe « Mapane Lifestyle » ont procédé au nettoyage de certaines zones du quartier dit PK6. Une initiative censée s’inscrite parmi les différentes actions que son mouvement des « gilets jaunes » entendait effectuer sur le terrain. Plusieurs mois avant, le rappeur et ses compagnons s’étaient illustrés par la remise de dons aux familles démunies des PK. Plutôt discret, Hoffman n’a jamais souhaité médiatiser ses actions sociales.