Sur une de leurs banderoles, lors du défilé du 1er-Mai à Libreville, les employés du Groupe Ciment de l’Afrique (Cimaf) affiliés aux syndicats Synatrac, UTMG et Cosyga, ont écrit : «Protéger l’industrie locale du ciment, c’est protéger les emplois et encourager les PME-PMI gabonaises». Une revendication qui a poussé Gabonreview à s’entretenir brièvement avec Edgar Gervais Obiang, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des carrières (Synatrac), qui invite le gouvernement à réglementer le prix du sac de ciment au Gabon.

Des employés du Groupe Cimaf, lors du défilé du 1er-Mai 2019, à Libreville. © D.R.

 

Edgar Gervais Obiang, secrétaire général du Synatrac. © Gabonreview

Qu’elles sont les réalités du réseau de distribution du ciment à l’intérieur du pays ?

Le groupe Cimaf a sous-traité le volet de la distribution pour encourager les PME locales. Notre réseau de distribution est basé sur nos plateformes dans les chefs-lieux de provinces suivants : Franceville, Mouila, Lambaréné, Oyem, Port-Gentil. À partir de ces dernières, les distributeurs agréés s’approvisionnent et mettent le produit à disposition du client final.

Cette stratégie implique des acteurs économiques du domaine logistique dans la chaîne de distribution, car nous expédions le ciment par barge sur Port-Gentil, par chemin de fer et par route sur Franceville, et les autres, essentiellement par route. Cette distribution entraîne une logistique importante et fait que les PME évoluant dans ce secteur ont du travail en continu.

Pour Libreville, les revendeurs agréés s’approvisionnent directement à l’usine et servent ensuite de relais auprès des clients finaux.

Des employés du Groupe Cimaf après le défilé du 1er-Mai 2019, à Libreville. © D.R.

Une de vos banderoles, lors du défilé du 1er-Mai à Libreville, vous revendiquer la protection de l’industrie locale du ciment au profit de l’emploi local. Que déplorez-vous à ce sujet ?

Au regard de la volonté du Groupe Cimaf de promouvoir les activités génératrices d’emplois pour les Gabonais d’une part, mais aussi toutes les nationalités amies contribuant à l’amélioration de notre économie d’autre part, nous regrettons que les Gabonais ne s’adonnent pas assez au métier de la revente ou du transport du ciment. Un secteur silencieux, pourtant pourvoyeur d’emplois et de revenus stables, si on s’engage de façon sérieuse. Les travailleurs de Cimaf et CimGabon se sont attelés à répondre favorablement au défi de produire et de distribuer le ciment sur toute l’étendue du territoire, mais cela ne dépend pas seulement de nous, mais de nos prestataires aussi.

Si l’arrêté ministériel interdisant l’importation du ciment est à notre sens un moyen de créer une industrie locale du ciment protecteur et générateur d’emplois, nous pensons que le gouvernement devrait continuer dans ce sens, mais en réglementant le prix du ciment sur toute l’étendue du territoire.

En Effet, le mécanisme des coûts fait que le prix du sac de ciment au sortir de l’usine est environ à 77 000 francs CFA (3 850 FCFA le sac), mais la chaine des revendeurs et transporteurs crée une marge qui fait que le consommateur final trouve encore le prix du ciment élevé. Si l’on considère le ciment comme un produit stratégique et assimilé à un produit de première nécessité, il est important que les gouvernants fassent encore plus d’efforts en trouvant des mécanismes qui puissent alléger le prix du consommateur final. Cela implique aussi l’amélioration des routes où l’exemption des transporteurs de ciment sur les ponts bascule de Kango et Ndjolé, car tous ces frais sont supportés à la fin par le consommateur final.

© D.R.

Et que proposez-vous ?

Nous pensons que le gouvernement, par l’entremise du ministère des PME-PMI, peut encourager les Gabonais à s’investir dans ces secteurs, et que le ministère des Transports et celui de la Formation professionnelle devraient mettre en place un moyen permettant au nationaux de s’investir dans le métier de la conduite des engins, des semi-remorques, des camions. Cela pourrait contribuer à réduire le chômage.

Le gouvernement devrait réfléchir sur la stabilité de l’industrie locale du ciment par une régulation de ce marché, et veiller à ce que ce produit ne soit pas la chasse gardée d’hommes d’affaires n’apportant aucune valeur ajoutée à notre économie. Ceci implique des moyens attrayants pour des investisseurs de ce secteur industriel.

Enfin, nous pensons que tout cela est pour le bien des Gabonais, du consommateur final. Il faut que les gouvernants trouvent des voies et moyens pour faire baisser le prix du ciment afin de permettre aux Gabonais lambda de construire à leur guise.

 
GR
 

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