Entamé en juin dernier, le bras de fer entre la direction générale et les agents monte d’un cran. L’antenne du Syndicat national des personnels de santé (Synaps) de cette administration estime que «la direction générale demeure insensible aux préoccupations» des agents.

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L’Office pharmaceutique national (OPN) est l’affaire de deux femmes : Pauline Ngoubou, la directrice générale, et Corinne Ndong, la directrice technique. Ces deux femmes qui tiennent la maison OPN vont-elles faire chuter cette «grande pharmacie publique» ? On y parle déjà de mouvements financiers opérés, ces derniers mois, par les billetteurs au profit de l’équipe dirigeante. On y parle aussi de la prime mensuelle refusée aux agents depuis un an, mais dont continuent de bénéficier les cadres dirigeants.

Les agents de l’Office pharmaceutique national ont donc décidé de durcir leur position. Dans une lettre datée du 14 octobre dernier et adressée à leur directeur général Pauline Ngoubou, ils dénoncent l’incompréhension et l’insensibilité de la direction générale. Aussi, le chef de l’antenne Synaps de cette administration, Geoffroy Armel Boudera, qui a signé la lettre, estime que face à cette situation, le dépôt d’un préavis de grève de huit jours qui court jusqu’au 24 octobre, est ce qu’il fallait faire.

Directrice générale sans autorité, directrice technique autoritaire 

L’Office pharmaceutique national pourrait donc connaître des heures difficiles au cours des prochains jours. Le directeur général paraît «dépassé» par cette situation. Pauline Ngoubou donne en effet le sentiment qu’elle ne contrôle rien, n’administre rien, et ne dirige rien. En tout cas, depuis quatre mois, elle n’est pas parvenue à mettre fin au mouvement d’humeur des agents de cette institution.

C’est le directeur technique, Corinne Ndong, qui serait en réalité la vraie cheffe, la «deus ex machina», et ses agissements ne semblent pas plaire à l’ensemble du personnel. Elle cristallise toutes les critiques du personnel autour du fonctionnement de l’OPN. Elle ne trouve grâce auprès d’aucun membre du personnel. L’autre problème de l’OPN est celui-là. La directrice générale manque d’autorité, tandis que la directrice technique se montre autoritaire et s’illustre par un management trop directif !

Prime mensuelle pour les dirigeants, rien pour les personnels de la structure

Les agents avaient découvert, en mai dernier, que les membres de la direction de leur établissement continuaient de bénéficier d’une prime mensuelle, alors que la suppression de celle-ci leur avait été annoncé. En plus des dirigeants de la structure, cette prime est également versée, chaque mois, au Secrétaire général du ministère de la Santé, au Contrôleur budgétaire et à l’agent comptable du ministère, ainsi qu’au Cabinet du ministre. Il s’agit de sommes oscillant entre 1 million et 3 millions de francs.

Les personnels réclament notamment le retour de leur prime bimensuelle, l’allocation de rentrée scolaire et l’arbre de Noël. Il y a quelques jours, ils ont reçu 50.000 francs chacun à l’occasion de la rentrée scolaire, mais ils en attendaient le triple pour certains, ou le quadruple pour d’autres. Depuis le déclenchement du mouvement d’humeur, la direction de l’OPN est toujours, selon de nombreux agents, insensible à leurs conditions de vie et de travail, tandis que la «bande à Ngoubou et Ndong» continue de bénéficier d’avantages colossaux.

L’OPN est l’organisme public chargé d’alimenter en médicaments les hôpitaux publics des grandes villes et dispensaires de l’arrière-pays. Il ne remplit plus convenablement ses missions !

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Octave BOUNGUENDZA dit :

    Si cette information s’avère fondée, il faut faire partir ces deux femmes sans coeur. Le ministre Max Limoukou et le SG du ministère Guy Patrick Obiang Ndong doivent aussi dire pourquoi ils acceptent de continuer de percevoir des fonds secrets de la part de l’OPN. Pendant ce temps, dans une maison qui a des primes à donner, on refuse de donner, ne serait-ce que 100.000 f, à chaque agent. L’OPN ne compte pas des milliers ou des centaines d’agents. Il ne compte que 62 agents. Quand même !

  2. Nazaire MEZUI-ME-N'NAH dit :

    Avant que l’actuel SG du ministère n’arrive à ce poste, aucun SG ne recevait des primes de la part de l’OPN. C’est la DT de l’OPN qui a  »manœuvré » pour l’effectivité de cette décision, pour que la prime soit élargie à l’intéressé. A l’OPN, nous le savons tous. C’est grande soeur – petit frère. C’est ainsi qu’est géré l’argent de l’office. Où est la justice ? Pourquoi veut-on réveiller le diable qui se trouve en chacun de nous ? S’il y a des primes, qu’on les donne aux agents de l’OPN, et non au SG et au ministre, et non au contrôleur budgétaire et à l’agent comptable. Vous aussi, pour quoi, oui pourquoi veut-on réveiller le diable qui est en chacun de nous ?

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