Estimant que «87 % des Gabonais n’ont jamais connu qu’une seule famille au pouvoir», une coalition articulée autour d’acteurs de la société civile d’Afrique et d’Europe, a rendu public, le 1er avril courant, un rapport sur l’alternance politique et la démocratie en Afrique.

Gabon, Guinée équatoriale, Congo Brazzaville, Cameroun, Angola, autant d’exemples d’États dirigés sans partage par les mêmes dynasties familiales depuis plusieurs décennies. Une entorse à la démocratie dénoncée par le collectif « Tournons la page » dans le rapport « En Afrique, comme ailleurs pas de démocratie sans alternances ! » © altermondes.org/afrique-la-democratie-prise-en-otage

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Citoyens d’Afrique et d’Europe, intellectuels, artistes, militants, journalistes, responsables religieux, associations, syndicats, luttant pour la mise en place des conditions d’une véritable démocratisation du continent ont produit un rapport dénommé «Tournons la page». Leur objectif est de s’opposer à toute manipulation constitutionnelle pour convenance personnelle, de délégitimer les régimes dynastiques et obtenir l’arrêt de la caution apportée par les dirigeants Occidentaux aux pratiques anti-démocratiques. Ce rapport accorde une place non négligeable au Gabon, qui n’a connu, depuis 1960, que trois présidents de la République dont deux issus de la même famille.
© Facebook.com/ensembletournonslapage

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La campagne «Tournons la page» note que 87 % de Gabonais n’ont jamais connu qu’une seule famille au pouvoir. Allusion faite à la famille Bongo dont le patriarche, Omar Bongo Ondimba, a dirigé le pays de 1967 à sa mort, en 2009. Son fils, Ali Bongo, lui a succédé en octobre de la même année, à l’issue d’un scrutin plus que controversé. A elle seule, cette famille totalise 48 ans de magistrature suprême. Or, jusqu’à preuve du contraire, le Gabon n’est pas une monarchie mais une république. Pour les auteurs du rapport, l’absence d’alternance dont souffrent de nombreux pays africains ne relève nullement de la culture. «Ce sont des systèmes organisés autour de l’accaparement du pouvoir et des richesses, au profit des dirigeants et de leur clientèle, mais aussi au profit d’Etats et d’investisseurs étrangers», mentionnent-ils, soulignant : «Les populations sont prises en otage».
Mba Obame, vainqueur en 2009
Concrètement, seuls 12% des Gabonais ont connu Léon Mba, seul président de la République à ne pas appartenir à la famille Bongo. S’il est vrai qu’à sa mort en 1967, «c’est la Constitution – opportunément révisée sous l’insistance de Jacques Foccart, le Monsieur Afrique du général De Gaulle, qui consacre à la présidence Albert-Bernard (devenu Omar) Bongo», il n’en demeure pas moins que ce dernier a, par la suite, refusé de lâcher les rênes du pays jusqu’à sa mort. Présenté comme élu à six reprises dont trois sous un régime de parti unique, Omar Bongo Ondimba a supprimé la limitation du nombre de mandats présidentiels en 2003. «Dans ce pays faiblement peuplé, il a fait de la corruption, parfois de la répression (par ex. lors des révoltes universitaires en 1991), le moyen de pérenniser son pouvoir avec le soutien des responsables politiques et économiques français (cf. affaire Elf, soupçons de financement la vie politique française jusqu’à encore récemment…)», note le rapport.
Selon les rédacteurs de ce rapport, le Gabon reste un enjeu important au plan militaire (avec la présence d’une base permanente de l’armée française) et économique (pétrole, uranium, manganèse, bois…) pour la France. D’où le soutien accordé à Ali Bongo en 2009, «au prix d’une élection frauduleuse» dont «le véritable vainqueur était André Mba Obame» ; du moins, selon la campagne «Tournons la page», qui s’appuie sur les affirmations de Michel de Bonnecorse, ancien conseiller de Jacques Chirac pour l’Afrique, et de Maurice Delaunay, ancien ambassadeur de France au Gabon dans le documentaire de Patrick Benquet «La Françafrique».
Si les jeux de pouvoir et les pratiques politiques peuvent différer grandement, la plupart des pays où des familles s’éternisent au pouvoir présentent de nombreux points communs. Il s’agit notamment de l’usage de la violence, la négation des libertés, la corruption, la captation des richesses, la désinformation, le maintien d’une pauvreté endémique et la mise en avant d’une démocratie de façade. Généralement, dans ces pays, la conquête ou la conservation du pouvoir se fait aux prix du sang, singulièrement au moyen de coups d’Etat militaires, assassinats des prédécesseurs, conflits armés, coups d’Etats constitutionnels, hold-up électoraux suivis de répressions… Voilà pourquoi, les auteurs de ce rapport estiment que «la conquête de la capacité des peuples à décider de leur destin passera par une alternance à la tête de leur État, mais aussi par bien d’autres luttes».
Prescriptions pour l’alternance
Se voulant concret, le rapport met l’accent sur les luttes et stratégies visant à «tourner la page» dans l’accalmie et par la voie pacifique dans une Afrique présentée comme «le continent de demain» et dont «(les) taux de croissance, (les) surfaces cultivables, (les) forêts, (les) sous-sols, (les) nouveaux marchés suscitent toutes les convoitises». Dans cet ordre d’idées, des mouvements citoyens tels que «Ça suffit comme ça» ou le «Front des Indignés» sont présentés, pour le cas du Gabon, comme des initiatives porteuses d’un désir de démocratie et d’alternance «Ils sont engagés dans la lutte pour la défense des droits des citoyens, la mise en place d’un véritable régime démocratique, la bonne gouvernance, la défense des droits de l’Homme, la promotion du dialogue social, le bien-être et la mise en œuvre d’élections libres et transparentes au Gabon», précise le rapport.
Pour que les choses se passent selon les normes, les rédacteurs de ce rapport prescrivent aux dirigeant africains de «rendre possible l’alternance démocratique». Cela suppose la limitation des mandats présidentiels, législatifs et municipaux, le refus d’élections présidentielles à tours uniques, la mise en place de processus électoraux sur des accords politiques inclusifs et consensuels ainsi que l’interdiction de l’utilisation des fonds publics et des moyens de l’Etat pour financer ou appuyer les campagnes électorales des candidats issus des partis au pouvoir. Ils proposent également d’assurer la tenue d’élections libres, équitables et transparentes dans les délais prévus par la Constitution, de maintenir les listes électorales à jour et les rendre accessibles aux citoyens, d’en faire régulièrement un audit indépendant, d’assurer l’indépendance, la pérennité et les moyens humains, techniques et financiers des organes de gestion des élections, de publier les résultats détaillés des votes par bureau et d’afficher les résultats des votes dans les bureaux. Vaste programme…

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Jean Patrique dit :

    Nous devons juger l’hommes pour ses actes et non pour ses origines!C’est un bosseur et j’estime qu’il est le seul qui peut amener le Gabon à un autre niveau!

    • Lekoni Lekori dit :

      @Jean Patrique. C’est un bosseur….. ? Qu’a-t-il déjà fait ? Citez-nous un projet initié par lui qui soit arrivé à terme…. De grâce ne me parlez pas de routes dont les financements et conventions furent bouclés par Oyé Mba, alors ministre du Plan, sous Omar Bongo…. !!!!

    • TARAMEK dit :

      @Jean Baptiste, mais bon sang! Vous vivez dans quel pays? Certainement pas au Gabon. Comment pouvez-vous venir écrire de telles inepties? D’après toi qu’est ce qui a marché ou qui marchera avec à la tête ce vampire qu’on ne nomme plus? Les crimes rituels, la pédophilie…?

    • eternite dit :

      Jean Patrique,
      Je suis d’accord avec vous, c’est un « bosseur »…quand on regarde le projet de la Marina ou il a reussi a faire une avancée de terre ( sable ) sur la mer pour en faire un desert de sable sous les tropiques….moi je dis respect !!!
      Plus sérieusement, après Jean Jacques, voilà Jean Patrique…je pense que vous etes gracieusement payés pour nous distraire

    • Don Corleone dit :

      ramener le Gabon à un autre niveau selon vous soyez plus concret

  2. Cinciniradjak dit :

    Oui il faut l’alternance sauf qu’on alterne pas pour tomber dans le chaos. Le cas de la Libye.

    • TARAMEK dit :

      Faut ce que vous dites. Nous souhaitons plutôt que notre alternance une qui passe par les urnes d’une manière positive. c’est à dire sans fraude.
      Nous savons tous que celle de la Lybie a été brutale. d’une part l’occident a mis sa pression, et le peuple lybien d’autre part par les mouvements de grève multiples.
      Le souhait à plus de 95% des gabonais est de voir cette famille et leur coquille vide de PDG nous lâcher pour qu’enfin nous gouttions à autre chose.

    • l'ombre qui marche dit :

      @cinciniradjak
      sais tu que le gabon avait voté la résolution de l’onu autorisant l’intervention armée contre kadaffi qui était président en france? sarkozy nicolas mais cela tu fais tout pour l’effacer de ton cerveau mais hélas la caricature de président qui est au gabon va payer cette ignominie, son mentor sarkozy est sur la sellette en france car on comprend maintenant pourquoi sarkozy était en première ligne pour bombarder la libye pour étouffer le fait que kadaffi avait financé sa dernière campagne présidentielle

  3. Aningo mi tchonda dit :

    Jean patrique , c’est pathetique ce que tu fais comme affirmation. Nous sommes nés Libres et l’heure de l’alternance a sonné au risque de faire basculer le pays dans l’intolerable. Les revelations de Mediapart sont suffisanments evocateurs que ce n’est pas avec ce regime de merde que nous allons faire un saut qualitatif vers le progrès. Mon frere, sans haine regarde autour de toi et fais un bilan de ce notre pays a comme ressouces financiere et le niveau de realisation des projets. Aucun projet lancé en 2009 n’a abouti. Meme pas les 03 petits ponts de la capital qui manque de luminaire . Triste bilan mon frere donne moi de bonnes raisons de continuer avec quelqu’un dont l’enracinement culturel avec notre terre reste à prouver . Ne perdons plus le temps  »le clan doit degager »

  4. Gabon Democratie dit :

    Tu es vraiment pathétique Jean Patrique !!!!!!

  5. Papangoye dit :

    50 ans des Bongo ça suffit largement! On n’en peut plus, on n’en veut plus et ils déguerpiront coûte que coûte.

  6. Ogoula dit :

    A Cinciniradjak et Jean Patriques, nous venons de vivre des élections au Nigéria, en deux jours, nous avons eu les résultats, ce pays est 100 fois plus peuplé que le Gabon. Chez nous c’est impossible. Un homme à joué un rôle très important et sans prise de position pour un camp. Le Président de la commission électorale du Nigéria. Malgré les pressions du camp du Président sortant, il a respecté et publié les résultats des urnes. Un autre a joué son son rôle, le perdant qui a automatiquement félicité le vainqueur, prenant à contre pied tous les courtisans du Palais, qui voulaient s’accrocher.
    Même si Ali avait des résultats, ce qui est loin d’être le cas, il ne faut pas oublier qu’il a fait usage d’un faux pour se présenter à une élection qu’il n’a même pas pu gagner.
    J’ai le sentiment qu’au Gabon tricher, c’est normal, même pour accéder à la plus haute fonction, c’est triste. J’ai honte,et pitié de la famille Bongo, confisquer le pouvoir, mettre tous les moyens des forces de défenses pour mater, terroriser les citoyens, en pillant les fonds du pays, si c’est ça travailler, alors oui, nous allons droit vers la destruction de notre pays. Notre pays est aujourd’hui la une de toutes les bêtises du monde.

  7. THE WISE dit :

    Cinciniradjak, le chaos nous y sommes déjà : rien ne marche, administrations, enseignement, économie, surtout ne trouver pas l’excuse de l’effondrement du bail de pétrole,car le chaos,c’est bien avant. Notre système éducatif est sacrifier pour les caprices de certains, et priorité des amis béninois, pour lancer une chaîne de télévision internationale aux USA, et priorité de volé un max d’argent. Mais tout ça, n’a pas du tout l’air de vous choquez? Je confirme que les gabonais, ont une drôle de façon de comprendre ce qui reste logique et compréhensible par d’autres peuples sur la planète.

  8. Mike Gabonais dit :

    @Jean Patrick. Il est le seul qui peut amener le Gabon à un autre niveau.
    En effet il est le seul peut amener le Gabon plus bas, plus pauvre, plus pillé, plus déshonoré que notre tendre pays n’est déjà.
    Quelle tristesse!

  9. prince dit :

    Gabonais, un peuple unique au monde, le seul peuple qui accepte de donner leur pays aux étrangers. Puahhhhhhhhh
    le président, étranger
    sa femme, étranger
    ses conseillers, étrangers
    son chef de cabinet, étranger
    80% de l’économie du pays aux mains des étrangers
    les mosqués, des étrangers
    dans nos quartiers, que des étrangers
    bref. puahhhhhhhhhh, gabon puahhhhhhhhh

  10. jean - jacques dit :

    M.jean patrique bravo pour faire comprendre à certains qui pensent que la democratie c’est forcement le changement des presidents ou bien c’est d’abord nos mentalités. il ne faut pas comparer l’Europe à nous.Au Gabon quand on rentrer dans la gestion du pays on doit rester eternel jusqu’à la mort. Tout ce qui se declarent opposants au Gabon ce sont les même qui ont pillé le Gabon et ils veulent faire croire à certains qu’ils ont la clé du developpement c’est la pure distraction on a l’exemple ce ping a preferé mettre son fameux cabinet des affaires où? en Côte d’Ivoire avec l’argent du Gabon ,Quand M.MBELE a mis son lycée il a sollicité le soutien du defunt President je ne pense pas. Massima, louembet etc la liste est grande pour citer que ceux la. Mais ce ping avait voulu que le president Ali lui soutienne pour mettre son cabinet des affaires au Gabon, son plan été quoi en mettant son cabinet quand les entreprises étrangères viennent au Gabon passent d’abord par lui il fixe son pourcentage d’abord.C’est du banditisment. Comme le president a dit non il se declare opposant.
    Jusqu’à nos jour l’opposition gabonaise n’a pas de projet , n’arrive pas avoir un seul candidat,
    Ali n’est pas Bongo père il ne faut pas comparer les gens Ali est très loin d’être un mauvais president pour le Gabon , certains gabonais sont trop presés, un pays que le ping , myboto et compagnie ont pillé, Ali essait de dire travaillons , laissons la place aux jeunes, à d’autres non ses vieilliards veulent toujours avoir les comptes remplis, les voyages graduits, Qui vous garantie ping ou myboto sront les meilleurs ? ils pourraeinet faire le pire et mettre le pays en au sol.
    Que ce soit Ali, ping myboto ou quelqu’un d’autre il ne travaillera jamais jamais seul il va toujours avoir besoin des gabonais qui aiment les greves, qui aiment reclamer.qui rentrer au travail à 11hoo pour sortir à 12h et revient que demain à 11hoo.
    les prof s des universités qui ne pensent pas que la pensent doit être transmise.
    Pour moi la veritable DEMOCRATIE C’EST D’ABORD LE CHANGEMENT DE NOS MENTALITES, COMPORTEMENT.

    • TARAMEK dit :

      @Jean-Jacques, bravo! Votre analyse de l’alternance me donne des envies. Donc comme ça ton type là travaille bien? Tu peux nous faire un bref bilan depuis son accession au pouvoir?
      Pathétique quand ce que tu dis. De toutes évidences tu es bien reconnu sur cette plate forme pour tes prises de positions aussi médiocres que l’action de tous les autres émergents perdus dans les méandres du pouvoir. L’exemple du Nigéria(c’est un retraité qui a été élu PR) devrait t’inspirer. Toi qui pense qu’il faille écarter tous les vieux de la gestion du pays.
      Tcherrrrrrr !

  11. Citoyen libre dit :

    Ce ke fait un idiot,un autre idiot peut le faire. Si vous estimez ke Ali travail bien quelqu’un d’autres peut faire mieux ke lui, lorske les ping et consors ont pillé le pays comme vous le dites,que faisait Ali ? Il pillait aussi je crois bien. Je ne pense pas ke parcek’on a été aux affaires k’on a plus de droit de parler et denoncer ce ki ne va pas dans le pays, regardez chez les autres,au Senegal le president actuel a été aux affaires aupres de son predececeurs et cela ne l’a pas empêché de s’opposer à lui et remporter les elections, au gabon on appelle ça la trahison. Vous ki soutenez Ali,depuis ke le gabon existe,je veux dire depuis ke vous existez,le gabon avait il deja connu une crise sociale d’une telle envergure ? J’aurai bientot 40 ans je dirais non à ma connaissance

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