Les directeurs sortants de la Société équatoriale des mines (Sem) et de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) n’ont pas pris part aux cérémonies de passation de charges qui ont eu lieu le 14 novembre. Leurs absences non justifiées lors desdites cérémonies alimentent bien des débats.

Sévérin Anguile installé le 14 novembre à la CNAMGS. © D.R.

 

«Passer le flambeau». Ismaël Ondias Souna et Renaud Allogho Akoué ne se sont pas soumis à cet exercice le 14 novembre. Respectivement éjectés des postes de directeurs généraux de la Société équatoriale des mines (Sem) et de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), lors du Conseil des ministres du 7 novembre, les deux hommes ont brillé par leur absence si bien que leurs successeurs ont simplement été installés. Alors que la passation de charges est devenue une tradition au Gabon, notamment lorsqu’il s’agit de hauts postes de responsabilités, ces absences constatées alimentent bien de conversations à Libreville. Ceci, d’autant plus qu’aussi bien le ministre des Mines, à la Sem, que celui des Solidarités sociales, à la CNAMGS, ne se sont, en présidant les cérémonies d’installations, exprimées sur les raisons de l’absence d’Ismaël Ondias Souna tout comme celle de Renaud Allogho Akoué.

Certaines indiscrétions lient ces absences aux interpellations des deux directeurs généraux par les services de la Direction générale des recherches (DGR), la veille (le 13 novembre). Si des sources bien introduites ont assuré que Renaud Allogho Akoué a été entendu par la DGR, le 13 novembre, le 14 novembre aucune information n’a fuité sur son éventuelle libération tandis que des rumeurs faisaient état de son maintien en captivité. Parallèlement, d’autres ont laissé entendre qu’Ismaël Ondias Souna était entendu par les agents de la Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire. Comme l’autre, il serait soupçonné de malversations financières.

L’absence de communication officielle à ce sujet tend à donner raison aux rumeurs qui font état de leur maintien en captivité, et surtout à certains acteurs de la société civile tel que le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) qui, dénonçant la mal gouvernance des entreprises gérées par «la galaxie Laccruche Alihanga», à laquelle appartiennent les directeurs généraux sortants de la Sem et de la CNAMGS, demandait un audit desdites entreprises. Sans affirmer que le gouvernement a entendu cet appel, ceux qui font état d’une «situation tendue» au sein de ladite galaxie considèrent que «c’est un début». «En bonne et due forme, les passations de charges devaient se faire avec les sortants parce qu’ils ont obligation de transmettre les dossiers en cours. Mais ça ne s’est pas fait. Il y a donc lieu de s’interroger, vu qu’ils ne sont pas morts», a estimé l’un d’eux. «Pour moi, ces absences ne sont que la confirmation de l’ouverture des informations judiciaires sur eux», a commenté un autre.

C’est d’ailleurs sans afficher un sourire que le nouveau directeur général de la CNAMGS, Séverin Anguile, a eu à cœur de rassurer les populations gabonaises lors de son installation. Conscient des difficultés que rencontre la structure et de son image ternie auprès des partenaires, il a décliné les priorités. «Les priorités, ce sera de rencontrer les partenaires, de pouvoir discuter avec eux, de mettre en place un programme pour pouvoir apurer toutes ces dettes et je compte sur la tutelle qui me viendra en aide afin de permettre de résoudre tous ces problèmes», a-t-il indiqué.

 
GR
 

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