Peu ou pas compris sur la notion de «trouble à l’ordre public» par les avocats des 101 manifestants présumés du 20 décembre 2014, le procureur de la République a tenu à faire de la pédagogie.

Sidonie Flore Ouwé, le 5 janvier 2015 à Libreville. © Gabonreview

Sidonie Flore Ouwé, le 5 janvier 2015 à Libreville. © Gabonreview

Pour Sidonie Flore Ouwé qui s’est quelque peu emportée à certains moments du procès ouvert le 5 janvier courant, et qui opposait le ministère public aux 101 manifestants présumés du 20 décembre 2014, «le devoir d’un magistrat, et davantage celui du procureur de la République est de faire de la pédagogie». Une pédagogie qui, selon elle, doit bénéficier, aussi bien aux populations, souvent mal ou peu informées, qu’aux hommes de loi eux-mêmes. L’exercice, périlleux et quelques fois raillée a eu le mérite d’être tenté, qui était axé pour l’essentiel sur la notion de «trouble à l’ordre public et à la sécurité». Si à l’ouverture du procès, le procureur de la République près le tribunal de Libreville a indiqué que le délit est réprimé par les articles 79 et 81 du Code pénal, elle n’en a pas moins suscité quelques inquiétudes de la part des parents des accusés et des curieux massés dans la salle d’audience, en assimilant la notion à «un vase dans lequel on peut tout mettre». Une comparaison qu’elle n’a pas reniée, avant de se justifier au terme du procès.

De fait, si la loi gabonaise, copiée sur le modèle français, s’est peu à peu tropicalisée au fil des interprétations, il n’en demeure pas moins, estime Sidonie Flore Ouwé, qu’elle reste «la loi», et ne devrait par conséquent souffrir d’aucune manipulation hasardeuse. «J’ai eu l’impression qu’il y avait des amalgames concernant cette notion», a-t-elle regretté, avant d’ajouter : «Il y a trouble à l’ordre public lorsqu’il y a violation de la loi, notamment lorsque des individus attentent à la paix, la quiétude et à la sécurité des autres.» Pour elle, si la notion paraît évidente lorsque le trouble provoque un danger ou une restriction des libertés des autres citoyens, l’on peut regretter qu’elle soit plus ou moins floue pour l’affaire jugée depuis le 5 janvier. «Pour le cas d’espèce, il s’est agi des attroupements non armés et de la soustraction frauduleuse d’un bien appartenant à autrui : le vol», a-t-elle justifié, ajoutant que les citoyens, ayant accepté d’aliéner une partie de leurs libertés à la force publique, ils doivent être défendus par celle-ci lorsque leur sécurité est menacé.

Pour Sidonie Flore Ouwé, les attroupements non autorisés aux abords de Rio, ceux enregistrés dans plusieurs quartiers alentour voire au-delà ont troublé la quiétude de paisibles citoyens, et partant l’ordre public. D’où l’intervention des agents des forces de l’ordre, de manière plus ou moins formelle. Pour l’heure, la centaine d’accusés dont 26 ont été entendus à l’ouverture du procès, après avoir passé les fêtes de fin d’année dans les geôles, doit encore attendre d’être libérée pour apprécier cette petite leçon de chose.

 

 
GR
 

19 Commentaires

  1. charly dit :

    Tu croyais que c’était un cadeau que d’être procureur des bongo?

  2. ara dit :

    Je m’interroge sur l’impartialité du Procureur de la République…
    Une odeur de collusions apparaît clairement entre le pouvoir exécutif et le judiciaire et le législatif…

    Magistrats prenez vos responsabilité car il s’agit de vos prérogatives qui risqueraient si n’est fait d’être bafoue a moins que vous seriez tous corrompu lol lol lol

  3. ara dit :

    Je m’interroge sur l’impartialité du Procureur de la République…
    Une odeur de collusions apparaît clairement entre le pouvoir exécutif et le judiciaire et le législatif…

    Magistrats prenez vos responsabilités car il s’agit de vos prérogatives qui risqueraient si rien n’est fait d’être bafoue a moins que vous seriez tous corrompu lol lol lol

  4. murucocu dit :

    Sidonie Moukagni vous a demontre que le meeting netait pas interdit cest vous qui troublez lordre public en envoyant les forces de lordre reprimer une manifestation legal

  5. mouthou dit :

    A ma sœur Sidonie Flore Ouwé, même si pour Ali Bongo, le royaume pour la vie éternel est sur terre, cet homme n’est pas immortel et un jour il partira du pouvoir.

  6. Tchibouele dit :

    Le trouble a l’ordre public découle également du refus systématique de la justice de lire le droit et de le rendre équitable a tous les citoyens.

  7. Le pouvoir rend fou le pouvoir absolu rend absolument fou.

  8. keller dit :

    Bonjour!
    en realite ce qui a seme le trouble et la panique de ma part se sont les agents cagoules. peut-on nous expliquer leur role aucours d’une intervention?pourquoi se mettent-ils dans cette tenue?
    En regardant les films ces unites ont toujours ete reputes dangereuses car souvent composes des soldats d’elite.
    Vraiment j’aimerais comprendre l’interet de leur presence.
    merci pour l’eclairage.

    • Mackaya jean paul dit :

      pertinente question Mr keller souhaitons que le procureur ns donne une réponse ou jean jacques. je souhaite avoir un éclaircissement : lorsque un citoyen ou un peuple est prive de tout ses droits d’expression; que lui reste il pour se faire entendre? pitié aidé moi a comprendre…

  9. messowomekewo dit :

    Il faut plaindre cette pauvre femme,son rôle ne me semble pas facile.Cependant nul ne peut obéir à un ordre contraire à la loi.

  10. Fax1 dit :

    Qu’adviendra t’il de la procureur Sidonie Flore Ouwé quand le régime Bongo Pdg aura disparu corps et biens?

  11. le gabonais d'en bas dit :

    Au prochain remaniement elle sera nommée ministre de la justice, c’est pourquoi tout ce zele que l’on observe depuis longtemps.

  12. Bacelonais dit :

    Cette femme me fait pitié,elle sait très bien qu’elle défend l’indéfendable,elle n’a qu’une seule mission,défendre le régime d’ali,qu’elle lise le droit ou pas,c’est pas son probleme,elle n’est qu’un procureur aux ordres,comme toutes les personnes qui ont joué des roles aussi dangereux que sortides,sa fin risque d’être tragique

  13. Ngouss Mabanga dit :

    Je me fait des idées sur le comment et le pourquoi de ta nomination en « qualité » de procureur de la république…Mais bon, c’est ainsi depuis la nuit des temps diras-tu.

  14. Marcel gomez dit :

    Le procure n’est pas immortel ou encore o dessus des lois encore même irremplaçable elle ne fait ke son taf #OtambiA

  15. Bassomba dit :

    Quand vous êtes à côté de la plaque, reconnaissez le! Qu’es ce qu’un Procureur de la République? Franchement dans une audience où les accusés ont leurs avocats de la défense, qui représente le Ministère public? Si le Procureur est du côté des accusés, pourquoi y aurait-il procès? Quand on ne connait rien, on se tait!

    • mouthou dit :

      c’est normal, nous sommes tellement incultes dans ce pays, que nous racontons des balivernes. Mais tu dois avoir raison, Sidonie Flore Ouwé est le seul procureur en exercice dans un pays où règne l’ordre et le respect de la justice, et où les magistrats sont droits comme des i….!
      Sidonie Flore Ouwé fait tellement bien sont boulot, qu’elle ne peut se permettre de confondre des zigounettes à trompes d’éléphants. Sidonie Flore Ouwé fait tellement bien son boulot qu’elle a fait incarcérer un maximum de commanditaires de crimes rituels. En voici un qui est en train de traquer Jonas Moulenda. Où est Sidonie Flore Ouwé…..?

  16. LaForce dit :

    Sidonie, fais attention, nul n’est à l’abri du danger. Le pouvoir est comme un piège d’hérissons, plus tu manges la liane (corde) qui soutient le piège plus tu cours le risque d’être enfermé et écrasé dedans. Au point où quand tu voudras être sauvé, ce sera trop tard parce que tu te rendras compte que ce poids (les grosses pierres au dessus du piège)était ce pouvoir qui s’est retourné contre toi. Et que la liane qui maintenait ce pouvoir représente le peuple gabonais.

  17. NONO dit :

    Depuis 1990 nous avons choisi la démocratie comme système politique. Cette démocratie doit s’exprimer grâce aux vecteurs tels que la radio, la télévision, l’assemblée nationales. Mais il se trouves que ces institutions sont confisquées par le pouvoir qui en fait les instruments de la politique du PDG. Que doit alors faire le peuple pour s’exprimer, si ce n’est utiliser la rue ? C’est ce que Mme Ouwé devrait comprendre. Mais c’est une femme qui est aux ordres.

    SYNDICAT DES ARTISTES (SYA)

    LETTRE AU PEUPLE GABONAIS

    Grand concert-populaire-sit-in pour exiger la vérité sur les origines et la filiation d’Ali BONGO ONDIMBA. Création du « Mouvement Citoyen pour la Défense de l’Identité Culturelle du Gabon (MCDICG) »

    Chers compatriotes,

    Depuis que le Gabon existe, nos artistes sont toujours restés en retrait de la politique, estimant que le rôle qu’ils jouent dans la société les astreint à la neutralité. Mais la situation dans laquelle se trouve notre pays aujourd’hui nous interpelle tous et ce, d’autant plus que la Constitution de la République gabonaise commande à tout citoyen, qui qu’il soit, de protéger et défendre notre pays en toute circonstance.

    En effet, depuis quelques temps, le Gabon est agité par les révélations du journaliste français, Pierre PEAN qui, dans son livre intitulé ‘’Nouvelles affaires africaines. Mensonges et pillages au Gabon’’, remet en cause les origines et la filiation d’Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, qui ne serait que le fils adoptif d’Omar BONGO ONDIMBA, ne pouvant, par conséquent, prétendre à la fonction présidentielle (Art. 10 de la Constitution).

    Malheureusement, jusqu’ici, ni le Chef de l’Etat lui-même, ni sa mère, n’a apporté un démenti formel à ces révélations, par des preuves tangibles et irréfutables, telles que : son acte de naissance originel estampillé ‘’Afrique Equatoriale Française’’, ou encore un test d’ADN établissant clairement qu’Ali BONGO est né d’Albert Bernard BONGO et Joséphine Kama.

    Au contraire, certains responsables du Parti Démocratique Gabonais (PDG), dont la cupidité, la malhonnêteté et la fourberie ont atteint leur paroxysme, et qui croient être des hommes et des femmes éternels et plus intelligents que le reste des citoyens, ont organisé des marches de soutien à Ali BONGO pour protéger leurs fonctions et leurs fortunes au détriment de leur pays. D’autres n’ont pas trouvé mieux que de minimiser l’affaire en disant qu’il y a plus important que ces révélations déjà connues de tous, et en accusant les anciens dignitaires du régime, membres du Front Uni de l’Opposition, d’avoir attendu le livre de Pierre PEAN pour dénoncer ces choses-là, alors qu’il ne l’ont pas fait lorsqu’ils étaient en fonction.

    Parce qu’il s’agit ici d’une affaire qui concerne la première institution de la République qui doit être un modèle de dignité, de probité morale et intellectuelle indéniable, le peuple gabonais a le droit de savoir la vérité sur les origines et la filiation de celui qui préside aux destinées de son pays. Et peu importe pour lui que Pierre PEAN ait dit la vérité ou pas.

    Voilà pourquoi, le Syndicat des Artistes (SYA) invite-t-il le peuple gabonais à la mobilisation, pour participer au « Grand concert-populaire-sit-in » qu’il organise en 2015, pour exiger la vérité sur les origines et la filiation d’Ali BONGO ONDIMBA, et à adhérer massivement au « Mouvement Citoyen pour la Défense de l’Identité Culturelle du Gabon (MCDICG) », pour se libérer du Régime en place qui, 47 ans durant, n’a fait que tirer le Gabon vert le bas et tuer l’intelligence et l’identité culturelle du peuple gabonais.

    Car, chers compatriotes, c’est par sa culture que l’on identifie un peuple. Autrement dit, un peuple sans identité culturelle est un peuple sans âme, sans repère, sans territoire, c’est un peuple que l’on peut manipuler, assujettir. Lorsque quelqu’un veut détruire votre pays, il commence par tuer votre identité culturelle. Ensuite, il s’empare de vos forces de défense et de sécurité en y infiltrant des éléments étrangers. Ainsi votre Armée devient votre bourreau, voué à son service.

    Cela dit, depuis 2009, date à laquelle Ali BONGO ONDIMBA a pris le pouvoir, notre pays a perdu son identité culturelle : le Gabon, qui dispose de l’un des patrimoines culturels et artistiques des plus riches au monde, est devenu un désert culturel où il n’y a plus spectacles, orchestres, expositions, représentations théâtrales, danses traditionnelles et modernes, festivals, etc., et où les radios, télévisions, bars, boites de nuit, etc., ne diffusent plus que de la musique étrangère, au point de nous demander si le Gabon est encore notre pays.

    Quant à la question des droits d’auteur, Ali BONGO ne s’en est jamais préoccupé depuis qu’il est au pouvoir. Mais dès qu’il a appris que les artistes gabonais ont pris leur destin en mains en mettant en place le Bureau Gabonais des Droits d’Auteur (BUGADA), le 27 avril 2012, il a créé, parallèlement, un autre BUGADA, à la tête duquel il a nommé un autre Directeur Général, tuant ainsi la structure mise en place par les artistes. Depuis lors, 1 an et 9 mois se sont écoulés, sans que son BUGADA ne présente le moindre bilan, le moindre signe de vie.

    Aussi, le Syndicat des Artistes vous annonce-t-il la création d’une Association dénommée « Mouvement Citoyen pour la Défense de l’Identité Culturelle du Gabon (MCDICG), pour barrer la route de la Présidence de la République à Ali BONGO ONDIMBA, en 2016.

    Car, cet homme incompétent, qui n’a aucun respect pour personne, même pas pour les anciens Vice-président de la République, Premiers Ministres et Ministres qui ont rendu des services au pays sous le règne d’Omar BONGO, qu’il a fait interpeller par la police judiciaire comme de vulgaires malfrats, Ali BONGO, qui a tout obtenu dans sa vie cadeau, même le pouvoir, ne dispose d’aucune qualité d’homme d’Etat pour diriger un peuple affable et digne comme le peuple gabonais. D’où son arrogance et sa jalousie qui le poussent à arracher de force et à détruire tout ce que les autres créent, construisent et obtiennent à la sueur de leur front.

    Chers compatriotes, nous savons que vous aimez notre pays. Alors, n’hésitez pas à adhérer à cette Association, le MCDICG, en remplissant la fiche d’adhésion ci-jointe et en y joignant votre droit d’adhésion qui est de 1000F. Car personne ne protégera le Gabon à notre place.

    Aussi, tous les artistes désireux de prester à ce « Grand concert-populaire-sit-in » sont priés de bien vouloir se faire connaître auprès du bureau du Syndicat des Artistes à l’adresse ci-dessous.

    Fait à Libreville, le 01 janvier 2015.
    Pour l’Assemblée générale : le Président.
    Norbert EPANDJA
    Tel: 07.60.32.03 /
    06.78.32.74

    COPIES POUR INFORMATION :
    -Aux institutions de la République ;
    -Au Parti Démocratique Gabonais (PDG) ;
    -Au Front Uni de l’Opposition ;
    -Aux Représentations diplomatiques et à la Presse nationale et internationale.

    PIECES JOINTES:
    – La lettre;
    – Le formulaire d’Adhésion.

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