Près de 500 personnes, cyclistes compris, se sont activées à la réussite de l’édition échue de la Tropicale Amissa Bongo. Au hasard des rencontres devant le lycée Léon Mba, sur le front de mer de Libreville, où se tenait l’arrivée de la dernière étape de 2020, Gabonreview a fait parler quelques-unes d’entre elles. Il y a Lorrenzo Manzin de Total-Direct Énergie, Bernard Hinault le parrain de la course, Yvon Patrick Ango Biyoghé le juge arrivée 2, Jean-René Bernaudeau le directeur de Total-Direct Énergie, Klovis Kamzog le capitaine de l’équipe du Cameroun, Georges Bongo le coordonnateur de la sécurité et Louis-Paul Folquet le chef de l’équipe de Gabon télévision.

© Gautier Demouveaux

 

L’homme du jour : Lorrenzo Manzin

© Gautier Demouveaux

Malgré le fil à retordre donné aux professionnels venus d’Europe par les cyclistes africains durant toute la compétition, Lorrenzo Manzin de Total-Direct Énergie s’est emparé de la victoire lors de l’ultime étape de la Tropicale Amissa Bongo à Libreville. Laissant éclater sa joie, il a déclaré : «C’est vraiment une très belle semaine pour tout le monde. C’est un réel plaisir d’être venu sur cette Tropicale on sent vraiment une grosse ambiance. Chaque jour il fallait trouver une solution pour avancer dans le classement. Après, il faut savoir jouer un petit peu aussi. Ça se joue vraiment sur la dernière bonif et sur le dernier sprint. Mais ça s’est avéré payant, même si j’ai fait quelques erreurs sur les premières bonifications que j’ai loupé». Appelé à se prononcer sur ses adversaires, le vainqueur du jour indique avoir «été vraiment impressionné. Ils sont incroyables, ils font vraiment des courses offensives. Le mardi je me suis retrouvé avec l’érythréen justement, c’est vraiment de bons coureurs et puis vraiment une belle course à refaire tout simplement

Bernard Hinault : «Cette année, les Africains étaient très forts»

© Gabonreview

Ancien coureur et cinq fois vainqueur du Tour de France, on ne présente plus Bernard Hinault, aujourd’hui parrain de la Tropicale Amissa Bongo. Au terme de l’édition échue un bilan général a été demandé à cet observateur de la progression du cyclisme africain, aussi bien pour les équipes européennes que pour les africaines. Sa réponse, laconique : «Le bilan général est que les Africains n’ont perdu que le dernier jour. Le Cameroun a gagné, l’Algérie, l’Érythrée ont gagné. La seule étape gagnée par les Européens est celle d’aujourd’hui. A titre de comparaison quand on pense, par exemple, à Total-Direct Énergie qui a gagné sur ce tour pendant de longues années, on peut déduire que, cette année, les Africains étaient très forts et Total-Direct Énergie n’a pas pu jouer sa carte comme ils l’avaient très souvent fait. Ils n’ont joué que sur le dernier jour parce qu’ils n’avaient pas gagné une seule étape

Yvon Patrick Ango Biyoghé, Juge arrivée 2

© Gabonreview

Il peut arriver, sur les points chauds, une bousculade ou un geste de mauvaise foi lorsque des cyclistes arrivent au même moment. Là intervient les commissaires qui surveillent les 3 premiers coureurs. Juge arrivée 2, Yvon Patrick Ango Biyoghé est l’un de ces commissaires. Son rôle est donc de veiller sur le comportement des premiers partant dans un peloton. Il a d’abord été Commissaire arrière et Commissaire balai sur la Tropicale. A ce niveau, explique-t-il, il était un peu comme ces «policiers qui surveillent les derniers d’un peloton pour voir s’ils sont, par exemple, tirés par une voiture ou bien s’ils se chamaillent parce que ça peut parfois arriver. Notre rôle est d’arbitrer.» L’homme a été de toutes le éditions de la Tropicale Amissa Bongo, hormis la toute première. Ancien cycliste et créateur par le passé de Locomotive Cyclo Club, une équipe cycliste gabonaise.

Total-Direct Énergie : La satisfaction de Jean-René Bernaudeau

© Gabonreview

Discrètement mais sûrement, Total-Direct Énergie a tracé sa voie vers la victoire finale de la Tropicale Amissa Bongo, qu’elle a remporté à l’issue de l’ultime étape Owendo-Libreville. «C’est une saison qui commence bien, on termine bien avec une équipe qui a bien fonctionné, malgré la chute aujourd’hui de Marlon Gaillard et la chute de Bonifazio Leonardo le deuxième jour. Franchement, on pouvait pas espérer mieux», s’est réjoui Jean-René Bernaudeau, le directeur sportif de l’équipe française. A l’issue de la dernière étape de la course, Jordan Levasseur a ravi le maillot jaune de justesse à l’Erythréen Natnael Tesfazion, qui en était le détenteur depuis la 2e étape. Ce qui a arraché quelque commentaires à Jean-René Bernaudeau : «Le niveau africain monte. La Tropicale Amissa Bongo accompli son rôle d’accélérateur du cyclisme sur le continent africain. Et aujourd’hui, les résultats prouvent que le cyclisme africain monte bien et, sportivement, cette une belle édition de la Tropicale».

Entretien express / Klovis Kamzog : «Après Lambaréné-Mouila, j’ai accusé le coup»

© Gabonreview

A l’issue de l’issue de l’ultime étape de Tropicale Amissa Bongo, Klovis Kamzog, vainqueur de l’étape Lambaréné-Mouila, dresse le bilan de sa participation et celle de l’équipe camerounaise dont il est le capitaine.

Après votre victoire d’étape à Mouila, vous avez disparu des radars…

Je pense que j’avais beaucoup donné sur cette étape et après, j’ai accusé le coup. Je pense que cette victoire nous a fait honneur parce qu’il fallait au moins gagner une fois avant de sortir de cette Tropicale Amissa Bongo.

De manière générale, quel est le bilan de votre équipe à l’issue de cette 15e édition de la Tropicale Amissa Bongo ?

Je crois qu’on a été largué dès la deuxième étape. Mais je pense qu’on a pu améliorer notre classement général et celui par équipe. Si mes calculs sont bons, on est monté 13e équipe et cela nous fait honneur, car tous les six coureurs camerounais ont fini la compétition. Aujourd’hui, ça fait aussi partie de notre force parce que mes jeunes équipiers étaient très engagés, avec un bon moral pour pouvoir finir cette Tropicale.

Des projets après la Tropicale ?

Notre objectif est de bien préparer pour l’avenir. Après, le Gabon, j’irai notamment au Rwanda, au Maroc et la saison va continuer.

SÉCURITÉ / Général Georges Bongo : près de 800 hommes pour l’étape de Libreville

© Gabonreview

Coordonnateur de la sécurité durant la Tropicale Amissa pour le compte de la Police gabonaise, le Général Georges Bongo en est à sa 3e année sur la Tropicale. «Tous les ans, nous avons affaire à des situations différentes. A l’intérieur du pays, il y a des gens qui ne sont pas habitués à voir autant de monde sur un circuit et les dispositions à prendre ne sont pas toujours évidentes, mais on arrive quand même à s’y faire. C’est un véritable challenge.» Chaque étape donne lieu à une «mutualisation entre les Forces nationales de police et les autres forces de sécurité avec pour objectif, la protection et la sécurisation de la Tropicale.» Pour exemple, couvrant une aire plus vaste que celles de l’intérieur du pays, l’étape de Libreville aura nécessité la mobilisation de près de 800 personnes, impliquant «4 commissariats en plus des unités d’intervention pré-positionnées». Littéralement membre de la Grande Muette, le Général Georges Bongo est taciturne. Il n’assure pas moins que la Tropicale Amissa Bongo est bien sécurisée.

Gabon télévision : Louis-Paul Folquet : le signal télé pour tout le peuple

Louis-Paul Folquet (au centre). © Gabonreview

Responsable à la direction des programmes et de la production de Gabon télévision, Louis-Paul Folquet drive l’équipe de la chaine nationale gabonaise sur la Tropicale Amissa Bongo. «C’est nous qui envoyons le signal télé pour tout le peuple. Donc depuis dimanche nous sommes dans le circuit. On fait tous les jours un semi-direct. L’utilisation des relais coûtant excessivement cher, nous tournons et nous diffusons dans les minutes qui suivent».  Sur l’édition 2020 de la Tropicale Amissa Bongo, l’équipe emmenée par ce réalisateur compte une quinzaine de personnes comprenant des caméramans (sur la moto, dans l’hélico, deux au sol), un technicien, un opérateur ralenti, deux opérateurs en montée satellite, deux chauffeurs. En dehors des automobiles, l’équipe emporte «à peu près 600 kilo de matériel», une légèreté pouvant s’expliquer par la miniaturisation des outils. 12 ans déjà que Louis-Paul Folquet fait ces directs. «Les deux premières années n’étaient pas en direct. C’est à partir de la 3e année qu’on a commencé», explique le capitaine de Gabon Télévision sur la Tropicale Amissa Bongo.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire