Présentée par la plateforme Alternance 2023 comme moyen d’éviter, face à Ali Bongo, l’éparpillement des voix, la candidature consensuelle de l’opposition est jugée inconcevable par Pierre Claver Maganga Moussavou. L’homme qui a déjà essuyé 4 déconvenues à 4 présidentielles a choisi de jouer solo quitte à endurer un cinquième échec. L’égocentrisme politique du fondateur et président du Parti social démocrate (PSD) du Gabon n’étonnera nullement opinion publique.

Pierre Claver Maganga Moussavou. © D.R.

 

Tantôt ministre aussi bien sous Omar que sous Ali Bongo, tantôt opposant et même vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou est présenté comme un vieux routier de la politique au Gabon. Nourrissant le rêve d’être président de la République gabonaise depuis 30 ans, il n’a essuyé que des déconvenues à l’issue de tous les scrutins présidentiels auxquels il a participé. Ce, avec des résultats piètres et decrescendo, année électorale après année électorale. 3,6% en 1993 ; 1,00% en 1998 ; 0,76% en 2009 et 0,32% en 2016. Pourtant, après avoir échoué à conquérir la magistrature suprême à ces quatre reprises, l’homme qui se réclame de l’opposition, refuse de faire bloc derrière un candidat consensuel.

Pierre Claver Maganga Moussavou (2è à partir de la gauche) alors qu’il se comptait comme membre d’Alternance 2023. © Gabonreview

«Je demande aux autres de s’unir et de trouver leur candidat consensuel, mais moi je solliciterai les suffrages de mes compatriotes», a confié au journal L’Union celui qui croit pouvoir récolter pour cette année 2023, un peu plus de 0% des suffrages exprimés. Alors que la plateforme Alternance 2023 à laquelle il appartenait œuvre pour une candidature consensuelle afin d’éviter, face à Ali Bongo, l’éparpillement des voix, Pierre Claver Maganga Moussavou indique : «leur démarche ne me concerne pas». Il dit avoir démissionné de cette plateforme puisque reprochant à ses membres de défendre l’idée d’un Etat jacobin. Une tradition politique avec laquelle il espère bien rompre en instituant la provincialisation.

Dans les cafés et lieux de travail à Libreville, ce 1er août, l’opinion publique ne s’en montre guère surpris. «Ce monsieur n’a jamais été un opposant. Il a participé à plusieurs gouvernements. Il a souvent été contradictoire, en étant adversaire de ce système. Il a répondu à l’appel des dirigeants de ce pays pour gérer en même temps qu’eux. Il fait le jeu du pouvoir. Maganga Moussavou est donc comptable, tout comme ce système, de l’état dégradé de notre pays», disait déjà de lui, en février 2022, le leader du parti Les 7 Merveilles du peuple gabonais (7MP), Joël Ngoueneni Ndzengouma.

«En bas la guerre continue entre nous»

«Nos idées ne peuvent pas correspondre. Nous sommes obligés chacun en ce qui le concerne, d’aller soumettre aux Gabonais sa vision afin qu’ils fassent le choix de la centralité ou de la provincialisation», a-t-il expliqué. Au-delà de ces explications politiquement correctes, Maganga Moussavou a en réalité la dent dure. Assurant qu’il sera «le prochain président de la République», il accuse les membres de la plateforme Alternance 2023 d’avoir faussé le principe de la «consensualité» dès la base en ne présentant pas des candidats consensuels et des listes communes aux législatives et locales. «Si l’unité ne s’est pas faite à la base, c’est plus qu’irréaliste de pouvoir l’envisager pour le sommet», a-t-il déclaré.

«En bas la guerre continue entre nous», a lâché Pierre Claver Maganga Moussavou qui assure que chacun prêche pour sa chapelle. Une guerre d’égo qu’il assume d’ailleurs en choisissant de jouer solo plutôt qu’en ordre groupé. «Pensez-vous véritablement que pendant que chacun se bat pour sa survie, qu’on puisse fumer le calumet de la paix pour désigner et soutenir en même temps le candidat consensuel à l’élection présidentielle ?», a-t-il interrogé, fier de continuer à tracer son sillon politique seul ou en zigzag. «Moi je serai candidat», a soutenu le président du Parti social-démocrate (PSD).

 
GR
 

8 Commentaires

  1. Dikando dit :

    Qu’est ce qui vous surprend chez ce monsieur dont le nombrilisme est légendaire dans le microcosme politique gabonais…
    Cet homme a un agenda personnel qui est à des années lumières des aspirations du peuple gabonais.
    En 2016 en dépit des faits il a brouillé les pistes ne voulant pas reconnaitre la victoire évidente de Jean Ping
    Il a été récompensé plus tard par Ali Bongo qu’il surnommait « Roi des fainéants » et « médiocre qui n’arrive pas à sa cheville »
    C’est Bis repetita probablement.
    Wait and see

    • Serge Makaya dit :

      Qu’il aille seul ou qu’il opte pour une candidature consensuelle, c’est peine perdue. Cette élection, comme toutes celles qui ont été organisées dans ce pays depuis Léon Mba, ont toujours été et resteront de la pure mascarade.

      C’est moi Serge Makaya qui vous le fait savoir. VOUS PERDEZ VRAIMENT VOTRE TEMPS. La meilleure chose à faire aurait été de retirer tout simplement leurs candidatures. Ça serait une sérieuse GIFFLE à ce régime et à ceux qui tirent les ficelles depuis TOUJOURS : La francafrique et le roitelet du Maroc. CQFD. Et celui qui l’a ENFIN COMPRIS, c’est le président élu en 2016: Mr Jean Ping.

      CONTINUEZ À VOUS RIDICULISER. VOUS VERREZ BIEN, UNE FOIS ÉLU DE NOUVEAU, CE TYPE CRÉER DE NOUVEAU LA FONCTION DE VICE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE. ET CETTE FOIS CI, CE SERA POUR PRÉPARER SON FILS ADOPTIF NOURREDINE À LE REMPLACER. ILS SORTIRONT UNE LOI QUI IRA DANS CE SENS. CROYEZ-MOI. J’AI ÉTÉ LONGTEMPS DANS LA BOÎTE. ET JE MAÎTRISE PARFAITEMENT LEUR JEU.

      J’ai toujours proposé à l’opposition de ne même pas se présenter à cette énième mascarade présidentielle. Ça fait des décennies que ces gens se moquent de nous. Et vous continuez « à rêver » d’une véritable transparence électorale.

      Ce qu’il aurait fallu faire, c’est la mise en place d’une transition politique. Moi je voyais les deux vainqueurs de leur présidentielle (le père Paul Mba et Mr Jean Ping) gouverner notre pays pour une période de transition d’au plus 2 ans. Et pendant cette période, nous lavons notre linge sale en famille avec une nouvelle CONFÉRENCE NATIONALE.

      • Gayo dit :

        IL est certes fort probable que les Bongo l’emportent encore par la fraude et la répression mais la résignation n’est nullement une solution. La persévérance donne l’espoir que le 100ieme jour peut-être celui du propriétaire car les Bongo ne sont pas Dieu pour que leur fraude et leur répression soient infaillibles. Par contre se resigner c’est accepter que les Bongo restent pour l’éternité. En attendant d’avoir des Ondo Kelly et des Glen Moundende mieux préparés on va aux élections. 2016 a suffisamment démontré que la faille reste possible.

  2. Gayo dit :

    Maganga Moussavou est candidat pour jouer le guignol et après aller monnayer son alliance. Ce n’est ni pour prendre le pouvoir, ni pour aider les gabonais à tourner la page Bongo. Il sait bien qu’au Gabon, ce sont les candidatures consensuels qui sont les plus solides devant les Bongo et que lui n’atteindra pas 1%.

  3. Gayo dit :

    Il y a une chose pas des moindres sur laquelle Ali et Maganga Moussavou sont d’accord: il ne faut pas écouter, ni considerer l’opinion populaire mais au contraire mépriser la volonté du people.

    • Julien dit :

      Je partage le point de vue de Mr Serge Makaya. A quoi bon continuer d’aller à une élection présidentielle toujours truquée ? Et ce depuis notre indépendance qui, elle aussi, n’est que de façade ? Après cette nouvelle mascarade présidentielle, vous direz encore : « nous croyons à la prochaine ». Ainsi de suite, depuis 1960 ? Arrêtez ça svp…

  4. Désiré NGUEMA NZONG dit :

    Bonjour,

    C’est la conception d’un état jacobin au Gabon qui donnerait à Monsieur Pierre-Claver Maganga Moussavou (PCMM) une crise d’apoplexie. J’en doute.

    Il se peut que l’éviction de son fils Biendi Maganga Moussavou du gouvernement l’est contrarié. Alors il se garde une « carte sous manche » pour son fils et lui-même. Pierre-Claver Maganga Moussavou Vice-Président de la République et son fils Biendi Maganga Moussavou Minstre de l’Economie agraire et de l’élevage, en même temps! Hypothèse!

    C’est un (homme) politique (politicien) « complexe »: « le cul entre deux chaises ». Pas au service des besoins de la population (social démocrate???) mais toujours au service du plus offrant. C’est pourquoi, il ne deviendra jamais Président de la République gabonaise. C’est un homme intelligent « aigre-doux » avec des principes auxquels ils ne croient pas. La provincialisation???????

    La provincialisation :

    1-. C’est « ethniciser » le fonctionnement de l’Etat par la déconcentration du pouvoir?
    2-. C’est renforcer le chacun chez soi et déconseiller la libre circulation des femmes et des hommes sur le territoire national?
    3-. C’est continuez la cooptation des élites par la déterminisme géo-politique?

    Monsieur PCMM reste un mystère politique.

    « A la fin de l’envoi, je touche. »

    Cordialement.

  5. Yvette Ndong dit :

    Et en plus, il cultive le CULTE DE LA PERSONNALITÉ (Tableaux derrière lui). Lol.

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