’’Cap sur l’autonomisation des jeunes’’ : Les bourses de la discorde

Les élèves de centre de formation Basile Ondimba participant au programme « Cap sur l’autonomisation des jeunes » ont décidé le 17 juin, de ne plus suivre l’initiative visant à soutenir les jeunes économiquement faibles de 16 à 35 ans. La décision, selon les élèves, serait motivée par le non-paiement des bourses d’études, deux mois après le début des cours en avril dernier. En charge de la mise en œuvre de ce projet, JA Gabon explique de quoi il retourne dans les faits.  

Les participants du programme « Cap sur l’autonomisation des jeunes » ont décidé le 17 juin, d’arrêter la formation à cause du non-paiement des bourses. © D.R.

En colère ! C’est l’état d’esprit de quelques participants de la 1^re édition du programme « Cap sur l’autonomisation des jeunes« . Régulièrement inscrits au centre de formation technique Basile Ondimba, à Libreville, une bonne frange de ces jeunes assure n’avoir pas reçu leurs bourses d’études depuis le début des cours, en avril dernier. Visant à lutter contre le chômage des jeunes économiquement faibles de 16 à 35 ans, ce programme du gouvernement gabonais est mis en œuvre avec l’appui financier de l’Union européenne (UE), dans le cadre du 11e Fonds européen de développement (Fed).

Junior Achievement (JA Gabon) a été choisie pour la mise en œuvre de ce projet.  L’objectif : permettre à 16 000 jeunes gabonais d’accéder à des formations de qualité et développer l’emploi et l’auto-emploi, grâce à la mise en place d’un réseau d’incubateurs à l’échelle nationale. Bénéficiant d’une enveloppe de 3,2 milliards de francs CFA, l’association est chargée de piloter durant trois années, au travers d’établissements publics, ce projet de formation des jeunes à l’éducation financière, l’employabilité et l’entreprenariat.

«Il nous avait été dit par les dirigeants de JA Gabon que nous bénéficierons de bourses mensuelles. Celles-ci ont été payées le 17 juin dernier, alors que les cours ont démarré le 22 avril. Sauf que sur la centaine de participants au programme, ceux de Basile Ondimba n’ont pas reçu leurs bourses», a confié à Gabonreview, un élève participant à la formation. Les heureux bénéficiaires auraient reçu, via mobile money, un versement de 50 000 francs CFA correspondant à un mois de bourse. Interpellée à ce sujet, JA Gabon n’aurait livré aucune explication, à en croire les étudiants.

La part de vérité de JA Gabon

«Dès le départ, JA Gabon aurait été clair en nous signifiant qu’il n’y a pas de bourses, qu’il n’y aurait pas eu de problème. Mais nous avons démarré la formation avec la promesse de percevoir la bourse chaque mois et deux mois après, voilà en quoi nous en sommes réduits», a déploré une élève. Désabusés, les étudiants ont décidé, le 17 juin, de ne plus se rendre en classe. Joint au téléphone la directrice exécutive de JA Gabon, a livré sa part de vérité quant à cette affaire.

«Les plaintes concernant les bourses sont circonscrites à une formation à Basile Ondimba et ne concernent pas tout le programme Cap sur l’autonomisation. C’est-à-dire, 34 apprenants sur 124. Concernant les autres filières (pêche et pisciculture, agriculture), nous sommes dans les délais classiques de paiement. Si certains apprenants de la filière concernée (Commercialisation des produits pétroliers) n’ont pas reçu leur bourse, c’est simplement parce qu’ils n’ont pas atteint le taux de présence en classe exigé, c’est-à-dire 80% de présence sur le mois. En effet, les apprenants le savent depuis le début du programme, et ceci comme dans toutes les autres villes (Lambaréné, Tchibanga, Mouila)», a expliqué Radia Garrigues.

Selon la directrice exécutive de JA Gabon, la formation a débuté le 22 mars 2021 et les bourses du mois d’avril ont été réglées. «Celles du mois de mai sont actuellement en cours de traitement et seront payées avant le 30 juin 2021, le mois suivant les cours. Pour information, ces bourses ont été versées par le ministère des Hydrocarbures comme contribution au projet Cap sur l’autonomisation des jeunes, en mars 2021, pour une année auprès de JA Gabon qui est la structure d’exécution», a conclu Radia Garrigues.