Un collectif des agents du Conseil gabonais des chargeurs (CGC) a laissé éclater sa colère le 12 janvier à Owendo, pour dénoncer certaines pratiques jugées «peu orthodoxes» au sein de l’entreprise. Ce regroupement a notamment fustigé l’attribution de marchés de gré à gré à des entreprises recommandées expressément par le directeur général de l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag).

Un collectif des agents du CGC a dénoncé le 12 janvier 2021, des pratiques «peu orthodoxes» au sein de l’entreprise. © Gabonreview

 

Sous tutelle de l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag) depuis 2019, le Conseil gabonais des chargeurs (CGC) fait face à la colère d’un regroupement d’agents dit de préservation des emplois. Ce collectif a laissé éclater sa colère au siège de l’entreprise, le 12 janvier à Owendo, pour dénoncer certaines pratiques jugées «peu orthodoxes».

Le collectif a fustigé l’attribution de marchés de gré à gré à des entreprises recommandées expressément par le directeur général de l’Oprag, la dilapidation de fonds à travers des fonds non remboursables à un groupuscule d’agents en odeur de sainteté à la direction générale de l’Oprag, ou encore le non-paiement des cotisations à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). «Nous sommes dans une situation nécessitant de profondes réformes. Il faut réduire la masse salariale, les effectifs sont pléthoriques mais les embauches se poursuivent toujours curieusement», a affirmé un membre du collectif sur Gabon 1re.

Le CGC fait la sourde oreille

Sans rejeter les récriminations des agents, le coordonnateur général du CGC s’est plutôt appesanti sur la légitimité et l’existence juridique du collectif. «Pour l’instant, le CGC n’a pas de représentation syndicale. Aucun collectif n’est élu et je ne sais sur quelle base celui-ci peut se prononcer au nom de l’ensemble des agents du CGC», a déclaré Félix Onkeya, avant de mettre en avant les réalisations de l’instance dirigeante du CGC. «Le plan de stabilisation est terminé à ce jour. Nous payons régulièrement les salaires et les arriérés. Nous avons aménagé la facturation et restructuré la cartographie des mandataires…Il y a un travail qui a été abattu», a relevé le coordonnateur général du CGC.

Comme exaspéré par la démarche du collectif, Félix Onkeya a estimé que «si on a besoin de l’expertise d’un agent de l’Oprag, pourquoi on ne rémunérerait pas ce dernier ? Tout travail mérite salaire et rémunère la compétence. Et si cette compétence se trouve à l’Oprag, alors il faut la payer». En vue de rationaliser le budget de l’État, le gouvernement avait décidé, en février 2019, de «supprimer» le CGC et transférer ses missions, attributions et patrimoine à l’Oprag.

En attendant l’aboutissement de ce processus, le CGC fonctionne sous l’autorité d’un haut cadre de la maison, désigné par le patron de l’Oprag. Le processus est de faire abroger la loi qui crée le CGC et transférer sur le plan législatif ses attributions à l’Oprag ; afin que l’autorité portuaire jouisse officiellement et juridiquement des missions du CGC, chargé de s’assurer que les marchandises qui entrent et sortent du Gabon sont couvertes par une autorisation d’embarquement. Celle-ci permet de faire des statistiques, études économiques et logistiques, en rapport avec l’activité du transport de fret multimodal.

 
GR
 

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