Selon une enquête de l’organisation de défense des droits humains Global Witness, relayée par Digi24, plusieurs banques de renom ont soutenu la destruction des forêts au cours des cinq dernières années.

Les cinq plus grandes banques du monde ont conclu un total de près de 570 transactions d’obligations et de prêts pour des entreprises soupçonnées ou accusées d’abattage massif. © D.R.

 

La déforestation, principale source de l’empreinte carbone, figure parmi les principaux sujets inscrits aux débats du prochain Sommet des Nations unies sur le changement climatique, la Cop 26. La lutte contre ce phénomène a conduit l’organisation de défense des droits humains, Global Witness, à s’intéresser au rôle et à la participation de certains établissements bancaires du monde dans la pratique de la destruction des forêts par des agroindustriels.

Les experts de Global Witness ont découvert qu’au cours des cinq années écoulées depuis la signature de l’Accord de Paris sur le climat, des établissements de crédit tels que BNP Paribas, la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC), JPMorgan, HSBC, Deutsche Bank et Bank of America, ont apporté un soutien financier à 20 grandes entreprises agricoles impliquées dans la déforestation, dont le producteur de viande brésilien JBS, qui a conclu des dizaines d’accords financiers entre 2016-2020.

En outre, plus de 70 000 transactions d’obligations et de prêts étudiés par Global Witness indiquent que les opérations des banques incluent le financement de l’un des plus grands fournisseurs mondiaux de fèves de cacao, de café, de coton et de riz – la société singapourienne Olam International, ainsi que ses filiales. Le montant total des prêts accordés s’élevant à environ 730 millions de dollars. Cette entreprise est accusée d’avoir détruit les forêts tropicales humides du Gabon.

«Malgré le fait que beaucoup de ces banques ont des engagements volontaires sur la déforestation et la lutte contre le changement climatique, elles continuent d’avoir des relations financières avec des entreprises qui sont directement liées au processus de déforestation», a déclaré, le chercheur forestier senior chez Global Witness, Colin Robertson. Selon ce dernier, «le problème général est qu’il n’y a pas d’obligation légale pour les banques de changer leurs pratiques».

Les données de Global Witness montrent que les cinq plus grandes banques du monde ont conclu un total de près de 570 transactions d’obligations et de prêts pour des entreprises soupçonnées ou accusées d’abattage massif. La banque d’investissement américaine JPMorgan a engrangé 48,9 millions d’euros de transactions avec des entreprises qui ont alimenté la destruction de la forêt tropicale au cours des cinq dernières années, la plaçant en tête des banques qui ont augmenté leurs dépôts financiers grâce à l’exploitation des ressources naturelles.

Les banques tirent des intérêts, des commissions et des dividendes de la destruction de forêts essentielles pour lutter contre le changement climatique. Cependant, il est difficile d’estimer un chiffre exact sur les bénéfices des banques de ces transactions, car les banques agissent souvent pour le compte d’investisseurs tiers, selon le rapport de Global Witness.

En plus du financement direct, les 1 500 banques et gestionnaires d’actifs interrogés par Global Witness détenaient des actions d’une valeur d’environ 37,5 milliards de dollars dans les 20 grandes entreprises agricoles impliquées dans la déforestation, selon les données de la fin de l’année dernière. «En fait, toutes ces entreprises ont été liées à la destruction des forêts tropicales et aux violations des droits humains associées en Asie du Sud-Est, en Afrique centrale et occidentale et au Brésil», souligne l’enquête de Global Witness.

 
GR
 

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