Au moment où le gouvernement multiplie les promesses sans véritablement agir pour permettre à la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII) de renouer avec la rentabilité, la présidente du conseil d’administration, Jacqueline Lekogo, met en garde contre la disparition imminente de cette structure publique criblée de dettes. Elle invite les autorités à réagir au plus vite.

La Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale pourrait disparaître dans peu de temps si le gouvernement n’agit pas, prévient la présidente du conseil d’administration. © D.R.

 

La CNNII a tenu, jeudi 29 juillet, son 7e conseil d’administration à Libreville, au cours duquel la compagnie a présenté les rapports de gestion des comptes de 2013, 2019 et 2020 ainsi que les prévisions budgétaires de l’année courante. Les nouvelles ne sont pas bonnes. «L’armement national» est en passe de déposer le bilan. La compagnie n’est plus rentable depuis quelques années, et les raisons sont connues. La principale : «la société n’a plus d’outil de travail», a rappelé Jacqueline Lekogo.

La présidente du conseil d’administration ne nie pas que «si tous les créanciers saisissent les tribunaux, la CNNII ne pourra pas faire face». D’autant plus que rien ou presque ne rentre dans les caisses. La compagnie ne génère plus de recettes, ses capitaux propres sont inexistants, les chiffres sont négatifs malgré quelques tentatives de la part de la direction générale.

«Si le gouvernement ne prend pas des mesures urgentes pour sauver la CNNII, elle n’existera plus», prévient Jacqueline Lekogo. La CNNII ne bénéficie plus de la subvention de l’État depuis 2017 bien qu’elle reste soutenue par l’État. Sa fermeture plongerait des centaines d’employés dans le désarroi, alors que depuis plus d’un an les salaires ont déjà du mal à être payés à temps.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Lavue dit :

    Ca s’appelle tout simplement l’émergence à la PDG. Avec les incapables, les médiocres qui se croient intelligents les résultats sont toujours les mêmes: Stagnation, recul et disparition. Rien de surprenant.
    Si pour être Président de la République il suffit que papa l’ait été d’abord, alors on peut tout avoir à la tête de nos jeunes Etats, avec pour conséquence certaine le recul dans plusieurs domaines. Le Gabon est en train d’en faire l’amère expérience, la Guinée Equatoriale emboitera le pas bientôt. Avec le Tchad et le Congo, la violence endémique ne permet pas autre chose que la force et l’arbitraire, toute chose propice au recul. Avec des cancres on ne peut faire du bon.

  2. MONSIEUR A dit :

    «si tous les créanciers saisissent les tribunaux, la CNNII ne pourra pas faire face»: c’est exactement ce qui est arrivé à la SONATRAM (Société Nationale de Transport Maritime) vers les années 1992 et 1993, avec la saisie en FRANCE des navires gabonais LA MPASSA et l’ABANGA.
    Des Officiers navigants et personnel de bureaux se sont retrouvés du jour au lendemain sans emploi. Bref, l’éternel recommencement.

  3. AliNGOM dit :

    Avec la dernière oxygénation financière par le FMI, ça devrait aller.

  4. Davidako dit :

    Pas surpris du tout, c’est la le résultat de ne pas toujours mettre la personne qu,il faut à la place qu’il fait.
    L’état a pourtant toujours injecté les moyens pour le fonctionnement de cette broilleuse à sous mais,sans succès .
    Le Gabon dispose de compétences en la matière car,il en a formé.
    Honte à ceux qui ont contribué à ce gaspillage.

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