Près d’une quinzaine d’organisations professionnelles des travailleurs (OPT) du privé et du parapublique viennent de produire un mémorandum pour dénoncer le projet de loi sur le Code du travail. Ce document sera remis aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, pour permettre au Parlement de prendre la mesure réelle du malaise sociale qui plane sur le pays.

Les syndicats dénoncent le versant «nocif» de la reforme du Code du travail. © D.R.

 

Les organisations professionnelles de travailleurs du privé et du parapublique invitent les parlementaires des deux Chambres du Gabon à ne pas voter le projet de loi du Code du travail soumis à leur approbation. Ils leur suggèrent le rejet de ce projet de loi et renvoyer le gouvernement à la discussion avec les partenaires sociaux dans l’intérêt supérieur de la nation. Selon ces organisations professionnelles, «quasiment aucune disposition nouvelle contenue dans ce Code n’apporte une plus-value aux conditions des salariés. Au contraire, ils voient leurs droits reculer et leurs libertés aliénées».

Dans un mémorandum rédigé par ces organisations et à transmettre aux parlementaires, pour la défense des droits et intérêts des travailleurs, celles-ci présentent les récriminations et les propositions des travailleurs pour amender cette monture du futur Code du travail adopté le 19 février dernier par le gouvernement, puis transmis au Parlement. «Ce n’est pas le fruit d’un consensus entre les partenaires sociaux comme annoncé mais plutôt l’expression de la volonté unilatérale du ministère du Travail qui est même allé à l’encontre des points d’accord entre le groupe employeur et le groupe travailleur. Il ne s’est pas agi d’un arbitrage du ministère du Travail comme annoncé mais plutôt d’un dictat de position», assurent ces syndicats.

La superpuissances des employeurs

Ils dénoncent, entre autres, la diminution des droits de la femme allaitante dans une société qui prône la décennie de la femme, la fragilisation et la mise en précarité des travailleurs, la non-protection des salariés pendant les grèves, la mise à mal du droit des syndicats, la dépénalisation des articles qui interdisent la discrimination des travailleurs et le harcèlement des syndicats, la modification de l’objet de la grève dorénavant limitée aux revendications soumises préalablement à l’employeur au mépris de la convention numéro 87 de l’OIT sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical. Cette situation rendrait illicites les grèves générales ou nationales dont les revendications sont soumises au gouvernement.

A cela s’ajouteraient la suppression des droits acquis des travailleurs en contrat de mission selon la loi 20/2007 du 15 juin 2008, la fragilisation du contrat dit CDD dont la rupture peut être notifiée aux délégués du personnel et non plus exclusivement aux travailleurs concernés, la superpuissance des employeurs qui peuvent dorénavant décider du licenciement du travailleur pour tout motif non-réel et non sérieux laissé à leur appréciation et la légalisation de l’utilisation abusive de la main-d’œuvre étrangère expatriée pour les activités dites de «grands chantiers» : plus de limitation de quotas, plus d’exigence de technicité non disponible En d’autres termes, priorité de l’emploi aux étrangers expatriés sur l’ensemble des grands chantiers de développement de tous les secteurs d’activité du Gabon.

«Ce Code est un véritable danger qui menace le présent et l’avenir de la majorité de la population active qui contribue à la création des richesses du pays, c’est-à-dire, les travailleurs du privé et du parapublique. Les élèves, les étudiants et les chômeurs seront aussi impactés. Si ce projet de loi est adopté tel quel, nous plongerons dans une crise sociale grave, car les travailleurs n’acceptent pas que leurs droits acquis soient balayés dans une reforme censée améliorer leurs situations», préviennent les rédacteurs de ce mémorandum.

Cosyga, CGSL, Onep, Synec, Syntee+, Synac, Synatiex, Syltrac, Symiga, Smic, Syntrarga, Syna-CNNS et le Synado se réservent le droit, dans le cadre de la légitime défense, de faire usage de la grève générale pour la défense des droits et intérêts des travailleurs, si rien n’est fait pour favoriser un retour à la table de négociations.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Et la famille Bongo acheva l’oeuvre de liquidation du Gabon en livrant le peuple gabonais à l’esclavage des indiens, des chinois et des malaisiens. Plus de dignité pour le Gabonais.

  2. Gayo dit :

    Il n’y a que pour des dirigeants maudits pour qui la vision passe par la vente des ressouces du pays à vil prix jusqu’à accepter une politique économique qui viole l’honneur et la dignité de ses concitoyens. Sommes-nous 1 milliards comme les chinois.

  3. La tristesse Gabonaise dit :

    Les parlementaires Gabonais sont totalement endormi sur les billets de banques, et ne se rendent même pas compte que ce code touchera leurs enfants petits enfants, et toutes leurs familles. Il faudra s’appeler Bongo Valentin, Bongo Ondimba, Bere, Regombé… pour être épargné, car pour ces noms, ils sont certains d’être toujours employeur et profiter de leur nouveau code du travail à volonté pour réduire les Gabonais à l’esclavage. Triste réalité.

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