Congrès extraordinaire de la Communauté musulmane : Place aux travaux préparatoires !

Au Gabon où le congrès extraordinaire de la Communauté musulmane est attendu, les travaux préparatoires y relatifs ont été lancés le 21 janvier. Ils permettront de rassembler les idées et propositions des membres de cette communauté pour la refonder au-delà des tensions et divisions qui l’ont émaillée depuis que son raïs, Ali Bongo, a été déchu de sa fonction de président de la République.

L’imam Rachid Mbadinga ouvrant les travaux préparatoires. © D.R.

Le 21 janvier, le président par intérim du Conseil supérieur des affaires islamiques (CSAIG) a ouvert les travaux préparatoires du premier congrès extraordinaire de la Communauté musulmane du Gabon (CMG). «Le chemin vers ce premier congrès extraordinaire n’a pas été facile», a déclaré l’imam Rachid Mbadinga. «Nous avons dû surmonter de nombreux obstacles et objections, mais notre détermination a finalement prévalu, car ce congrès est vital pour l’avenir de notre communauté», a poursuivi le président par intérim du CSAIG. Les tensions et divisions qui ont émaillé cette communauté depuis la déchéance d’Ali Bongo, a-t-il relevé, a révélé la nécessité de revoir en profondeur le fonctionnement des institutions de la CMG.

Instantanés de la cérémonie d’ouverture des travaux et travaux en sous-groupes. © D.R.

S’adapter aux réalités

Ce, pour mieux les adapter aux réalités du moment. Le congrès en préparation, a estimé le président du groupe de travail préparatoire, est donc plus qu’une simple rencontre. «C’est une quête commune de renouveau et de consolidation», a dit Farafina Boussougou Bou Mbine. «Nous sommes à l’aube d’une étape cruciale dans l’histoire de notre communauté, un moment où nous sommes appelés à façonner l’avenir avec sagesse, détermination et unité», a-t-il déclaré. Le groupe de travail qu’il dirige est composé de personnes choisies pour leurs compétence et expérience en matière des affaires islamiques. Ils devraient examiner les attentes de la CMG et poser les bases d’une communauté rénovée.

«Je ne doute pas que la qualité de vos échanges permettra d’atteindre ces objectifs», a déclaré le président par intérim du CSAIG rappelant l’enjeu de ces travaux : «garantir à la communauté musulmane du Gabon un avenir à la hauteur de son histoire millénaire et de la place qu’elle occupe dans la Nation gabonaise». Les travaux préparatoires, a indiqué Farafina Boussougou Bou Mbine vont donc fixer le cadre, l’ordre du jour et les objectifs du congrès «pour répondre à l’immense soif de changement exprimée par de nombreux fidèles ces derniers mois». Il propose un congrès sous le thème «Refondation de la communauté musulmane du Gabon : quels chantiers prioritaires ?», pour que toutes les questions soient abordées.

Des débats autour de cinq axes

Dans cette perspective, les débats seront axés sur cinq axes : les évolutions souhaitables de la gouvernance pour intégrer plus de transparence, de redevabilité et de participation des fidèles. Ce qui implique un examen de la structure actuelle pour envisager des réformes nécessaires à meilleure efficacité et représentativité ; le rôle social et éducatif des mosquées pour en faire plus que des lieux de culte, des acteurs sociaux de premier plan ; le renforcement de l’encrage des valeurs musulmanes dans la société gabonaise notamment, les valeurs de paix, solidarité et de vivre ensemble ainsi qu’en multipliant les initiatives de dialogue et de coopération avec les autres religions.

À cela s’ajoute l’accroissement de la contribution de la communauté musulmane aux enjeux sociaux et éducatifs du Gabon par la mise en place de mécanismes de mobilisation accrue d’aumônes, en instituant un système de bourses d’excellence dans l’enseignement secondaire et supérieur, en luttant contre le décrochage scolaire via des programmes de mentorat et de soutien ; la résolution des problèmes internes à la communauté par la promotion d’un esprit de fraternité et de respect mutuel. Les sous-groupes mis en place travailleront jusqu’au 3 février et leurs travaux seront soumis au plus grand nombre rassemblé lors du congrès.