Consécration du despotisme, règne de l’impunité : Dynamique unitaire appelle à voter «Non» au référendum
Bien que réaffirmant son soutien à la Transition et au CTRI, Dynamique unitaire (DU) s’est fait, ce dimanche 3 novembre, le chantre du «Non» au référendum. La centrale syndicale de Jean Rémi Yama estime que ce projet n’est que le résultat de la dérive de la gouvernance politique. Pour elle, voter «Non» permettrait de rectifier le tir.
Sur les traces de Jean Rémi Yama qui lors de la Constituante avait voté contre l’avant-projet de Constitution, Dynamique unitaire (DU) a rejeté ce dimanche 3 novembre, le projet de Constitution qui sera soumis au référendum du 16 novembre. La centrale syndicale de Jean Rémi Yama estime que le projet n’est toujours pas conforme à sa vision du Gabon nouveau. Un Gabon où la séparation des pouvoirs sera au moins consacré dans la loi fondamentale pour espérer l’indépendance de la justice. «C’est dire combien l’indépendance de la Justice demeure un de nos principaux combats que nous croyions gagner avec l’avènement du CTRI», a déclaré Roger Ondo Abessolo, le président par intérim de DU.
En clair, après examen du projet, DU constate qu’au lieu de la consécration de la séparation des pouvoirs il y a plutôt consécration du despotisme à travers un «super-Président de la République qui fait main basse sur les pouvoirs législatif et judiciaire». DU rappelle que par l’article 62, le président de la République peut prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale, mais l’inverse n’est pas prévu. Pour cette centrale syndicale, en cumulant les prérogatives de chef de gouvernement, le président de la République n’engage aucunement sa responsabilité et celle de son gouvernement devant le Parlement.
Érection d’un despote
Les dispositions de l’article 81 stipulent en effet que «seuls le vice-président du gouvernement et les autres membres du gouvernement répondent aux interpellations devant la chambre du Parlement concernée. En la circonstance, la Chambre concernée peut prendre une résolution pour faire des recommandations au Président de la République». Pour DU, il est clair que le président de la République est «érigé en despote par un régime présidentiel non identifié qui oblitère toute motion de censure et toute cohabitation politique au niveau de l’exécutif en cas de victoire de l’opposition aux élections législatives».
DU relève que les missions de contrôle du Parlement disparaissent, se résumant au seul vote des lois. Une dimension réductrice du pouvoir législatif qu’elle juge analogue en ce qui concerne le pouvoir judiciaire qui demeure «sous la coupe réglée du président de la République par le Conseil supérieur de la magistrature qu’il préside». «Les atteintes multiformes aux droits de l’Homme qui ont marqué le règne d’Ali Bongo Ondimba ne sont donc pas à exclure», regrette Roger Ondo Abessolo qui souligne qu’avec ce texte, la Cour constitutionnelle reste la Tour de Pise.
L’amnistie ou le règne de l’impunité
Sur ses neuf membres, trois sont directement nommés par le président de la République et deux indirectement par le même président via le Conseil supérieur de la magistrature qu’il préside. DU estime tout aussi que le texte laisse planer le règne de l’impunité qui risque de s’accroître avec l’article 170. Une loi d’amnistie est prévue pour les acteurs des évènements allant du 29 août 2023 à l’investiture du président de la Transition et DU n’en saisit pas l’opportunité. «De quels évènements s’agit-il ? Et qui en sont les acteurs ? Personne ne sait», a lâché Roger Ondo Abessolo.
Il dénonce une opacité et souligne que «compte tenu du recyclage de plusieurs hautes personnalités du régime déchu dans l’appareil décisionnel de la Transition, il y a risque de confection d’une liste interminable d’amnistiés qui pourraient se soustraire à des poursuites judiciaires pour crimes humains, financiers et économiques perpétrés sous l’ère d’Ali Bongo Ondimba». DU se satisfait du retrait de l’article 42 qui consacrait les ressources naturelles du sol et du sous-sol comme propriété exclusive de l’État, mais aurait souhaité qu’il soit modifié en consacrant l’exclusivité de ces ressources aux communautés locales.
Vers une alliance du «NON» ?
Ceci, souligne le président par intérim, «conformément au préambule du projet de Constitution dans lequel le peuple réaffirme sa pleine souveraineté sur l’ensemble des ressources naturelles de son sol et de son sous-sol». «Cela aurait constitué un progrès social considérable en précisant que seul l’État en fixe les modalités de concession, de recherche et d’exploitation après consentement de ces communautés» a-t-il commenté, estimant que cette forme aurait permis de préserver réellement et de valoriser le patrimoine culturel immatériel des communautés locales, d’améliorer les conditions de vie de celles-ci et de mettre fin aux abus des compagnies étrangères.
«En l’état, le projet de Constitution laisse une brèche à la poursuite du pillage des ressources naturelles du pays à coup de contrats obscurs et de corruption de la classe dirigeante», a déclaré Roger Ondo Abessolo. DU appelle donc à voter massivement «NON» et évoque un «NON» qui offrira une alternative à la Transition pour reprendre les choses dans le bon ordre et rompre avec les chaines du passé qui avilissent la dignité de l’État et du vivre-ensemble. Elle invite tous les partisans du NON à se retrouver dans les meilleurs délais.
10 Commentaires
Que peut-on attendre d’autre d’un peuple de bénis oui-oui habitué à chanter les louanges au Grand Patron. Ils vont voter Oui, et aprés ils se plaindront d’une Dictature qu’ils auraient voté eux-mêmes
Après Le Coup d´Etat à nos jours,tous les ministres et Président de l’Assemblée Nationale appartiennent au régime déchu.
Chaque peuple n’a que le Régime qu’il mérite et certains se fâchent lorsque Akoma Mba persiste et signe que « plus bête qu’un Gabonais, tu meurs ».
C’est triste de voir comment tous ces poltrons de Alternance23 se sont transformés et devenus les grands défenseurs de la nouvelle cause. « Chasser le naturel, il revient au galop »!
Bonjour,
Que se passe-t-il en cas de vote NON ?
Avertissement : Ceci est le résultat d’une enquête fictive d’opinion portant sur les intentions de vote des gabonais.es au prochain référendum.
La théorie de départ est la suivante : Les gabonais.es qui vont voter « Oui » sont des dindons. Ceux qui votent « Non » sont des HPI (haut potentiel intellectuel).
Soit un questionnaire d’enquête d’opinion sur les intentions de vote des
gabonais.es au prochain référendum quant l’adoption de la nouvelle constitution. Pour ce faire, nous avons sélectionné un échantillon de 1000 personnes en âge de voter. Soit 100 personnes par province. Nous avons
interrogé 100 personnes au G10, la Diaspora.
La question qui a été posée, après lecture de la nouvelle Constitution, est la
suivante : » Allez-vous voter « Oui » ou « Non » la nouvelle Constitution gabonaise au prochain référendum?
Après dépouillement, il s’avère que 999 personnes ont répondu « Oui ». Une seule
a répondu « Non ».
Conclusion : Sur 1000 personnes, 999 sont des beni-oui-oui sauf une. Par
conséquent tous les gabonais.es ne sont pas bêtes comme des dindons. Car
l’observation d’un gabonais au QI supérieur à la moyenne de la population étudiée permet d’infirmer la théorie de départ.
On dit, par défaut, qu’on fait son lit avec les draps qu’on a.
C’est ce qu’on appelle un syllogisme déductif infirmationiste. Ce sera, peut-être, l’un de mes derniers commentaires.
Mon cher Désiré. Avez-vous lu la nouvelle constitution et à coup sûr ces 999 enfants de la patrie ne l’ont pas lu comme vous. Bonne soirée
Je ne fais plus de commentaire sur GabonReview. Je vous réponds par politesse. J’ai lu la Charte de la Transition revisitée.
Article 43: Les membres du Gouvernement de la Transition sont nommés par le Président de la Transition.
Ils sont placés sous l’autorité du Président de la Transition à
qui ils rendent directement compte.
Dans la nouvelle Constitution, le Premier ministre issu de la majorité législative (comme vous aimez à dire) existe-t-il?
Sur ce, bon vent! Ce sera mon dernier commentaire sur GabonReview. Ma passion, c’est la navigation. Pas la politique! Plusieurs raisons m’ont poussé à m’exprimer. Je te passe le relais.
Cordialement.
Lisez vous même, juste pour vous appelez le degré de corruption malgré la souffrance infligée certaines personnes par les forces de défenses du Gabon.
Une nuit difficile
Vingt-quatre heures maintenant après le raid des forces de sécurité, la nuit a donc été difficile pour les 27 personnes toujours retenues par la gendarmerie dans le siège de campagne de Jean Ping, comme en a témoigné ce vendredi matin Paul-Marie Gondjout, joint au téléphone par RFI.
Elles étaient les dernières à se faire arrêter par les forces de l’ordre qui les ont descendues dans la cour où se trouvaient des centaines de militants. « Certains étaient à genou, les mains derrière la tête, parfois torses nus, sous le contrôle d’hommes en armes », raconte Zacharie Myboto, le président du parti UN retenu à l’intérieur du QG. La plupart des militants ont été transférés ailleurs.
Parmi ces 27 personnalités, l’ancien vice-président Didjob Divungi Di Ndinge, René Ndemezo’o Obiang le directeur de campagne de Jean Ping mais aussi Paul-Marie Gondjout secrétaire exécutif-adjoint de l’UN et son épouse ainsi que l’ancien ministre Christian Gondjout et Georges Mpaga, président du mouvement de la société civile.
L’opposition dénonce une « séquestration »
« Ils pensaient que [nous] avons incendié l’Assemblée nationale. C’est un manque de sérieux total. Le pouvoir n’avait pas sur des allégations dont il n’a même pas les preuves », explique au téléphone Paul-Marie Gondjout. « C’est une véritable séquestration, nous sommes retenus sans aucun motif légal, même le procureur de la République qui est passé hier après-midi a dit que ce n’était pas de son ressort », s’exclame le secrétaire exécutif du parti union nationale.
Selon l’opposant, les 27 ont aussi reçu hier vers 23 heures 30 la visite d’Abdoulaye Bathily, le représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique centrale, qui s’est voulu rassurant et a affirmé avoir pris contact avec les autorités pour obtenir leur libération.
Plusieurs personnes encore dans le QG de Jean Ping le confirment : l’assaut a fait deux morts. La première victime est décédée dans la nuit, son corps a été emmené par une ambulance. La seconde dépouille est restée sur place jusqu’à 14h avant d’être enlevée par une société de pompes funèbres.
Le QG de Jean Ping est invivable
Ces 27 personnes disent par ailleurs avoir parlé avec les gendarmes. Ces derniers leur auraient annoncé un transfert vers la gendarmerie de Gros Bouquet pour être entendus. Mais malgré plusieurs demandes, rien ne bouge.
Au lendemain de l’assaut contre le QG de Jean Ping, aucun ne voulait passer une nouvelle nuit dans la bâtisse rendue invivable, saccagée, les portes fracassées, les sanitaires cassés et le sang des blessés encore par terre. « On nous séquestre de façon totalement arbitraire. Rien ne justifie qu’on soit retenus dans une résidence privée », estime Didjob Divungi Di Ndinge. « On prend des contacts de gauche à droite pour faire valoir nos droits et sortir d’ici. Nous sommes dans une situation tout à fait anormale et illégale », poursuit Paul-Marie Gondjout.
Les 27 ont remis aux forces de l’ordre une liste avec leurs coordonnées pour pouvoir rentrer chez elles, et se faire entendre le demain. « Après une nuit effroyable, nous ne pouvons pas rester ici une nuit de plus », a conclu Zacharie Myboto. Celles-ci ne reçoivent ni soin ni nourriture. Paul-Marie Gondjout dit s’inquiéter pour la santé de plusieurs personnalités, en particulier Georges Mpaga, membre de la société civile, qui souffre d’hypertension et qui a besoin de soin rapidement.
Comment accéder à l’amnistie aux forces de défense du Gabon avec autant des crimes.Il faut voter NON
« Aujourd’hui, la pratique moutonnière consistant à demander à voter « oui » à une question inconnue permet de mesurer davantage le niveau de recul démocratique du Gabon sous le CTRI ». Et le PDG qui était supposé être écarté du jeu politique de par la ruine dans laquelle ses poltrons ont laissé le Gabon entre dans le bal Masqué et soutient ceux-là même qui les ont mis hors d’état de nuire davantage le Gabon. Et quand le PDG met ses pieds quelque part c’est que ça sent mal et donne envie de rendre.
À bon entender, salut.
Nonobstant, osons tout de même espérer que le refrain selon lequel « plus bête qu’un gabonais, tu Meurs » sera démenti par le vote massif du Non avec un grand N.
Combien de Gabonais lambda ont lu ce texte ? Combien de Gabonais dans l’arrière pays ont lu ce texte ? Pour la plupart des gens que le Ctri pdg demandent de voter oui ils n’ont même pas lus ce texte ? comme d’habitude le pdg ctri va encore profiter de la précarité des Gabonais pour balancer de l’argent publique aux affamés pour qu’ils votent oui.
Mon cher Désiré. Comme vous allez me manquer! J’aimais bien votre critique dans le sens du poil du CTRI. Je vous souhaite bonne navigation et Akoma va continuer à former des militaires, banquiers, chefs d’Entreprise. Voyez-vous, Akoma Mba ni aime, ni fait de la politique mais dis toujours ce qu’il pense.
Vous dîtes: »Dans la nouvelle Constitution, le Premier ministre issu de la majorité législative (comme vous aimez à dire) existe-t-il? »
C’est justement le Non à cette question qui est la vôtre que Akoma ne recommande pas de voter cette constitution taillée sur mesure digne de Républiques Bananières.
On ne peut pas concéder autant de pouvoir au Messie. Dans de vraies démocraties, le Peule choisit ses représentants et au cas où aucun Parti n’obtiendrait pas de majorité, soit on forme un Gouvernement de coalition soit ou on repart aux urnes. Bref, bon vent à vous également.