Très impliqués dans les débats tout au long de l’année 2022, les trois membres non-permanent africains (A3) au sein du Conseil de sécurité : Gabon, Ghana, Kenya, ont été à l’origine de plusieurs prouesses enregistrées par cet organe des Nations unies. Entre autres : l’évolution sur le cas particulier des restrictions aux livraisons d’armes à destination de gouvernements africains légitimes confrontés à des groupes armés, les 15 des 49 abstentions enregistrées au cours du mandat qui s’est achevé avec l’adoption de 54 résolutions lors de ses 276 séances publiques.

Une vue de la salle de réunion du Conseil de sécurité. © D.R.

 

Dressant le bilan des travaux du mandat 2022, le Conseil de sécurité des Nations unies a noté, le 12 janvier dernier à New York, la forte implication des trois membres non-permanent africains (A3) : Gabon, Ghana, Kenya, lors des débats et des discussions ayant abouti à l’adoption des 54 résolutions.

Très souvent conduites par l’ambassadeur du Gabon Michel Xavier Biang, au nom des A3, les interventions des États africains, ont poussé le Conseil à évoluer sur le cas particulier des restrictions aux livraisons d’armes à destination de gouvernements africains légitimes confrontés à des groupes armés.  Ainsi, le régime d’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine a été très largement levé, ceux concernant le Soudan du Sud et la Somalie ont été allégés et le régime de notification de livraison d’armes au gouvernement de la République démocratique du Congo, aboli.  L’élargissement des motifs de sanctions contre les houthistes au Yémen a provoqué l’abstention de l’Irlande, de la Norvège, du Brésil et du Mexique, membres parmi les plus soucieux de parvenir à des compromis consensuels.

De même, beaucoup d’abstentions ont été enregistrées lors du renouvellement de régimes de sanctions, combattus de longue date par la Chine et la Fédération de Russie et contestés par plusieurs membres élus.  À l’exception de l’Albanie, tous les membres élus se sont abstenus au moins une fois sur un texte adopté. Les trois membres africains «A3» ont pour leur part été à l’origine de 15 des 49 abstentions enregistrées. «Croissante depuis trois ans, la coordination de ces pays, illustrée par des déclarations conjointes systématiques sur les questions africaines, sauf en cas de débat de haut niveau, ne s’est toutefois pas toujours retrouvée lors des votes», indique le Conseil dans son communiqué.

Durant le mandant 2022, sur 276 séances publiques, 43 ont été consacrées à la situation en Ukraine. Un nombre record, qui a le plus souvent donné lieu à des accusations réciproques, voire des invectives, entre d’un côté la Fédération de Russie et de l’autre un bloc constitué des États-Unis et des membres européens du Conseil, tandis que la Chine appelait au calme en affichant une certaine neutralité et que les autres membres élus oscillaient entre soutien à l’Ukraine et tentatives de relancer le processus diplomatique, sans jamais rejoindre la position russe. Contre seulement 7 déclarations présidentielles, qui exigent l’agrément des 15 membres, ont été adoptées, «un niveau historiquement bas».

Outre ses cinq membres permanents Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume-Uni, le Conseil de sécurité était composé en 2022 des 10 membres élus suivants : Albanie, Brésil, Émirats arabes unis, Gabon, Ghana, Inde, Irlande, Kenya, Mexique et Norvège.

 
GR
 

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