À la suite de ceux de l’Estuaire et du Moyen-Ogooué 10 mois plus tôt, les hauts fonctionnaires de la province du Woleu-Ntem sont attendus dès le mois de septembre prochain devant la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) en vue de déclarer leurs biens comme l’impose une loi très peu respectée ces dernières années.

La CNLCEI va relancer au Woleu-Ntem sa campagne de sensibilisation contre la corruption et l’enrichissement illicite. © D.R.

 

Plusieurs mois après avoir été interrompue la campagne de sensibilisation nationale contre la corruption et l’enrichissement illicite devrait bientôt reprendre. A la CNLCEI où le sujet a été au centre d’une séance de travail le 19 août entre les responsables de ladite commission et le représentant du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’on évoque cette reprise pour le mois de septembre prochain. La province du Woleu-Ntem est présentée comme la prochaine cible des initiateurs de cette campagne.

Après leurs collègues des provinces de l’Estuaire et du Moyen-Ogooué en novembre 2019, le tour reviendra donc aux hauts fonctionnaires du septentrion de déclarer leurs biens. C’est, en tout cas, ce qu’impose l’article 5 nouveau de la loi n° 002/2003 du 7 mai 2003 (modifiée) qui dispose que: «Tout dépositaire de l’autorité de l’État est astreint à l’obligation d’établir une déclaration de ses biens avant son entrée en fonction, tous les trois ans pendant la durée de celle-ci et au moment de la cessation de ladite fonction».

Les personnes concernées par cette déclaration des biens sont les autorités politiques et administratives, les agents publics, ainsi que les préposés statutaires ou occasionnels de l’État, des collectivités locales, des établissements publics ou parapublics.

Le PNUD en soutien à la CNLCEI

Pour rendre possible le redémarrage de cette campagne de sensibilisation, la CNLCEI, comme lors de la première phase, envisage d’avoir recours à l’expertise de la représentation nationale du PNUD. Une sollicitation à laquelle Francis James a déjà accédé, non sans rappeler l’importance de cette initiative. D’autant plus que ces 10 dernières années l’indice de corruption du Gabon a augmenté de 28 points, faisant du pays un des plus impactés de la sous-région de l’Afrique centrale.

«Tous les hauts fonctionnaires doivent déclarer tout ce qu’ils ont comme biens, parce que c’est dans cette transparence que l’on peut aller de l’avant», estime le représentant résident du PNUD, qui précise néanmoins que pour cette reprise, la campagne connaîtra quelques changements dus au respect des mesures barrières liées à la lutte contre le Covid-19.

«Dans le passé, nous avons organisé des réunions ayant vu la participation d’une centaine de fonctionnaires, mais ce n’est désormais plus possible. Nous devons réduire le nombre de participants, pour n’en garder au maximum qu’une trentaine, par exemple», annonce le fonctionnaire de l’ONU, qui ne manque pas de féliciter la CNLCEI pour cette initiative. Francis James l’assure, le président de la Commission Nestor Mbou et ses collaborateurs «sont sur la bonne voie». Mais l’organisation qu’il représente au Gabon en attend tout de même plus.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Le PNUD accompagne la comédie de la CNLEI et d’ALi Bongo qui jamais ne pourra expliquer comment il est devenu la première fortune du pays en travaillant en temp plein pour le service publique.

  2. beka dit :

    Pour moi, c’est un bon début. Car il reste de nombreuses zones d’ombre qu’il me souhaiterait que les concernés éclaircissent. Par exemple, pour les novices que nous sommes, comment attester, dès que la déclaration est faite, de sa conformité ? Y aurait-il des enquêtes post-déclaratives menées par les limiers de la CNLCEI, pour confirmer les allégations de chaque déclarant ? Dans quel journal peut-on consulter ces déclarations ? Et, peut-on les consulter seulement ?
    Peut-on parler de vie privée quand on déclare ses biens ? Car les Gabonais sont intéressés de connaitre la fortune de chacun de leurs dirigeants, et plus particulièrement du premier d’entre eux, dont personne (ou très peu de personnes) ne connait le montant officiel et précis des émoluments.
    Par ailleurs, il s’agit de quels biens : biens cumulés avec l’épouse, biens personnels du fonctionnaire, les biens de ce fonctionnaire au Gabon seulement ou y compris à l’étranger ?

  3. Salomon Nkoulakong dit :

    C’est un bon début comme vous dites Le  »Chantre de la campagne veut être quiet sur lui même. Le plus intelligent,en effet, est l’actuel responsable de la lutte contre la corruption car il voudrait signifier: » Pour montrer que je suis sérieux, on commence d’abord chez moi au Nord pour s’attaquer directement au reste du pays à commencer respectivement par les G1,G2 et G4 G7 indirectement visés car zones de visibilité extraordinaire d’accumulation très rapide et scandaleuse de patrimoine personnel.

    Le ridicule est le woleu ntem et ces fameux fonctionnaires en supposant que le PNUD fait un jeu équitable.

  4. Mezzah dit :

    Enfumage et pure diversion.
    Nous savons tous qui a volé, il suffit d’aller voir les comptes à BGFI, les virements vers l’étranger, les somptueuses villas, les voitures achetées chez Toyota et d’autres concessionnaires.
    « Il n’est point de secrets que le temps ne révèle ».

  5. Giap EFFAYONG dit :

    Dans le Woleu-Ntem il n’ya qu’un seul milliardaire en l’occurrence;monsieur Abogho-Ella.Ce pactole,il le doit grâce à ses accointances avec Marie Madeleine Mborantsouo dans le tripatouillage des résultats électoraux depuis une quinzaine d’années.Les milliardaires gabonais sont tous altogovéens et ce n’est un secret pour personne.

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