Bien que démenti par l’institution, un tweet posté dimanche par un compte attribué à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) appelle la présidence de la République et la mairie de Libreville à faire preuve de bonne gouvernance en s’acquittant de leurs dettes vis-à-vis d’elle. L’an dernier, un audit réalisé par le cabinet Natray Consulting Gabon révélait en effet que les institutions cumulaient une dette de plusieurs milliards de francs CFA.

Ali Bongo et Romaric Ghislain Youmou (DG de la CNSS), le 23 juillet 2019. © Présidence-Gabon

 

Dimanche, un bien curieux tweet a été publié sur le compte «CNSS GABON». Repris par plusieurs internautes, celui-ci ne manquait pas d’audace et accusait nommément la présidence de la République et la Mairie de Libreville de compter parmi les administrations qui lui étaient redevables. Elles sont donc de celles qui sont à l’origine des tensions de trésorerie auxquelles elle fait face depuis quelques années, avec un impact non négligeable sur la régularité du paiement des pensions.

«La Présidence [du Gabon], la mairie de Libreville, pour ne citer qu’eux, doivent faire preuve de bonne gouvernance en s’acquittant de la lourde dette qu’ils ont vis-à-vis de la CNSS. Il en va de la survie de nos compatriotes, aujourd’hui retraités», lit-on sur le compte «CNSS GABON», dont l’institution nie être le sien, indiquant ne disposer que d’une seule page Facebook et de son site Web officiel pour communiquer. «Toute autre information provenant d’autres plateformes ou comptes n’engage nullement la [notre] responsabilité», prévient la direction générale de la CNSS.

Du faux pour du vrai ?

La CNSS rappelle la Présidence et la Mairie de Libreville à leurs responsabilités. © capture d’écran/Twitter

Si la CNSS nie posséder un compte Twitter et donc d’avoir exprimé son ras-le-bol en invitant la Présidence et la Mairie de Libreville à payer leurs dettes, l’institution dirigée par Romaric Ghislain Youmou ne s’est toutefois pas attardée sur la question de fond remise au goût du jour par ce faux compte : la dette réelle du palais du bord de mer et celle de l’Hôtel de Ville vis-à-vis de la Caisse.

L’an dernier, un audit réalisé par la filiale gabonaise de Natray Consulting Group pour le compte de la CNSS avait en effet révélé que plusieurs dizaines d’entreprises privées et des structures publiques, et même des partis politiques comme le Parti démocratique gabonais (PDG, 18,8 milliards de FCFA), avaient accumulé une importante dette auprès de l’institution. L’intendance de la présidence de la République, par exemple, affichait jusqu’en juillet 2019 près de 3,1 milliards de francs CFA d’arriérés.

Pour la mairie de Libreville, la dette s’élevait à plus de 21,4 milliards de francs. À l’époque, l’institution avait été présentée comme la plus endettée des 72 entreprises et administrations dont l’ardoise dépassait le milliard de francs.

Peu après sa nomination à la tête de la CNSS, Romaric Ghislain Youmou avait été reçu le 23 juillet 2019 par Ali Bongo au palais présidentiel. Au sortir de cette audience, le directeur général de la CNSS n’avait pas confirmé que le sujet de la dette de la Présidence avait été abordé. Près d’un an après, la dette évoquée par le faux compte Twitter a-t-elle été réglée ? Rien n’est moins sûr. Ni la CNSS ni la Présidence et encore moins la Mairie n’ont communiqué sur le sujet.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. JAMES DE MAKOKOU dit :

    MON DIEU JUSQU’OU VA SE PAYS?
    MAIS CE PAYS EST TELLEMENT RICHE QUE SES GOUVERNANTS N’ARRIVENT PAS TOUJOURS A VIDER COMPLETEMENT LES CAISSES DE CE PAYS

  2. Serge Makaya dit :

    Je rappelle une fois encore au peuple gabonais qu’Ali Bongo est bien MORT depuis octobre 2018. Ce régime (Bongo-Valentin) et ses soutiens que sont la France et le Maroc nous amènent petit à petit vers 2023 pour la prochaine présidentielle.

    Je signale au peuple gabonais une dernière fois que c’est peine perdue que de s’aventurer à ces élections présidentielles de 2023, car ce régime pourri aura déjà tout ficelé ( en accord avec la France et le Maroc)pour nous imposer une fois de plus leur pantin.

    Beaucoup de ceux qui se présenteront à cette nouvelle mascarade d’élection présidentielle 2023 comme opposants seront tout simplement achetés par ce régime assassin. N’Y ALLEZ PAS. LA SEULE CONDITION POUR SORTIR DE CE PIÈGE, C’EST DE RECONSIDÉRER LA PRÉSIDENTIELLE DE 2023 QUI A VU LA VICTOIRE DE MONSIEUR JEAN PING.

    Merci de me croire SVP.

  3. Landro dit :

    Nous disons faux ou vrai compte le tweet est tout de même passé et le message est passé. Nous demandons qui doit investiguer pour attribuer la responsabilité du compte en question? la HAC devrait aussi se prononcer dans l’investigation. Toutefois, il faut payer la CNSS et c’est tout!!!! Merci pour la communication dont la présidence et la mairie sont endettent du manière la CNSS ? dit on qui paie ses dettes s’enrichie sinon nous devrions compter sur le pouvoir judiciaire et dans quelle mesure cela peut il être possible?

  4. Serge Makaya dit :

    Ali Bongo est mort. 4 ans sont déjà passés depuis la énième usurpation du pouvoir en 2016. Cessez de rêver, peuple gabonais. On va ENCORE vous faire MIROITER que les élections présidentielles de 2023 seront « enfin » les plus « crédibles » (GROS MENSONGE)… N’y allez surtout pas. La sortie de cette crise des élections présidentielles qui dure depuis Léon Mba, c’est de FORCER ce régime satanique soutenu par la France et le Maroc de reconnaître la VICTOIRE de Mr Jean Ping (mal aimé du Quai d’Orsay et du ridicule roitelet du Maroc). Pitié, A NTARE NZAME !!! Je vous SUPPLIE de me prendre très au sérieux.

  5. bill ngana dit :

    Quatre ou cinq petits commentaires :
    1) Vrai ou faux Tweet, ce message est passé. Vrai ou faux Tweet, ces administrations doivent de jolis pactoles à la CNSS depuis plusieurs décennies. Questions : où va cet argent ? Pourquoi, depuis tant d’années, ni la CNSS ni ses débiteurs, personne ne peut régler ce problème ??
    2) La présidence ne paie pas ses cotisations à la CNSS ? C’est l’administration qui devrait pourtant montrer le bon exemple. Alors, tout le monde suit son exemple. D’autant qu’il rapporte et apporte sans risque son lot de suprématies sonnantes et trébuchantes.
    3) La Mairie de Libreville ne paie pas sa dette, elle non plus ? Elle vient pourtant de voter son gigantesque budget 2020, au son de la trompette. Ces conseillers ont-ils pensé à rembourser son dû de 21,4 milliards à la CNSS ? Je suppose que, depuis les précédents édiles de Libreville il y a dix ou quinze ans, le matelas d’intérêts occasionné par ce pognon doit culminer à présent à des sommets très « himalayesques ».
    4) Une autre simple question : que risquent ces maraudeurs en col blanc qui braquent la caisse des pauvres vieux retraités, ceux-là qui ne perçoivent même pas par mois le prix de leur petit déjeuner quotidien ? A moins qu’ils soient tous informés de la destination finale de ce pognon. Sur lequel circulent des histoires plus farfelues les unes que les autres, à l’exemple d’une certaine aventure à Roissy, où il nous a été rapporté ici, que des valises contenant des centaines de millions d’Euros en liquides, étaient transportées de Libreville à Paris, par un DG de la CNSS, aujourd’hui limogé.
    5) Tant qu’il n’y a pas un contrôle plus strict de ces fonds, beaucoup préféreront toujours ne pas payer. Et en demeurant discrète sur leur identité, la CNSS encourage le phénomène des impayés : le monde entier sait désormais quels sont les mauvais élèves de la classe ; ceux-ci ne voudraient pas le demeurer plus longtemps. Enfin, espérons-le. Il faudra aussi que la CNSS publie la liste de ceux de ses débiteurs qui ont déjà payé et ce qui leur reste à payer.

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