La succession d’Akinwumi Adesina à la tête de la Banque africaine de développement (BAD) s’annonce comme un enjeu majeur. Le mandat du président nigérian touchant à sa fin, les prétendants se positionnent pour prendre les rênes de cette institution stratégique dans un continent en pleine mutation économique. Abbas Mahamat Tolli, ex-gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale, se positionne comme le premier candidat déclaré, suscitant un vif intérêt au sein de la Cemac.

Abbas Mahamat Tolli, ancien gouverneur de la BEAC, se positionne comme le premier candidat déclaré à la présidence de la BAD. © JA

 

La BAD, pilier essentiel du développement africain, se prépare à un tournant décisif. Akinwumi Adesina, actuel président, achèvera son deuxième mandat en 2025. Statutairement, il ne peut se représenter, ouvrant ainsi la voie à une compétition acharnée entre les candidats aspirant à sa succession. Parmi les prétendants, Abbas Mahamat Tolli se démarque. Ayant récemment achevé un mandat de sept ans en tant que gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), il est désormais le premier à officialiser sa candidature, ouvrant ainsi la voie à cette nouvelle étape de sa carrière.

Le 9 février dernier, l’exécutif tchadien a présenté la candidature d’Abbas Mahamat Tolli lors de la conférence extraordinaire des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Cette candidature a été unanimement soutenue par les dirigeants de la région, comme en témoigne le communiqué final de la réunion. N’Djamena, la capitale tchadienne, a également dépêché des émissaires auprès de chaque chef d’État pour consolider ce soutien.

Après avoir obtenu l’aval de la Cemac, Abbas Mahamat Tolli devra conquérir les voix de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Ce bloc régional plus étendu, englobant non seulement la Cemac, mais aussi l’Angola, Sao Tomé et Principe, la RD Congo, le Rwanda et le Burundi, sera un terrain crucial pour sa candidature.

Le processus électoral pour la présidence de la BAD repose sur le vote du conseil des gouverneurs, composé des représentants des pays membres. Habituellement, ce sont les ministres des Finances, du plan ou les gouverneurs des banques centrales qui votent. Toutefois, l’influence des votants est déterminée par le conseil d’administration, en fonction des contributions financières au capital de la banque.

Si Abbas Mahamat Tolli est élu, il deviendra le premier dirigeant originaire de la Cemac à prendre les rênes de cette institution panafricaine. Une responsabilité pour laquelle le Tchadien ne manque pas d’atouts et d’ambitions. Avant de prendre la tête de la BEAC en 2017, le natif d’Abéché avait occupé les fonctions de président de Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) et de secrétaire général de la COBAC, le gendarme bancaire de la Cemac. Rappelons que depuis sa création en 1964, la BAD a eu sept présidents et un président par intérim( Godwin Gondwe, 1979-1980).

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. MBELENGO dit :

    La chance à ceux qui viennent des position stratégiques ou expertes mais cachées. Oye Mba a tenté de briquer le poste après une carrière  » banco-poltique » extraordinairement fournie et fructueuse.

    A la porte de la BAD, il fut aussi singulièrement éconduit au profit d’un ex jeune ministre du plan rwandais pilote du miracle éconmique et technologique du pays des mille collines.

    Pour moi on dirait CV monumental CV à mal aux grands recrutements

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