Le syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga), après la suspension de son préavis de grève, a fait, le 27 mars, des propositions concrètes pour aider le gouvernement à mieux juguler les effets du Covid-19. Le confinement de Libreville est une priorité.

Les médecins fonctionnaires du Gabon, qui rejoignent le front du combat contre le Covid-19, ont tiré la sonnette d’alarme face à cette pandémie. © D.R.

 

Dans un communiqué publié le 27 mars, les médecins fonctionnaires du Gabon ont tiré la sonnette d’alarme face à la pandémie du Coronavirus. Ils ont prévenu que les structures sanitaires dépourvues de tout ne pourraient faire face à un afflux massif de malades.

Tout en appelant à une prise de conscience des citoyens et du gouvernement, le syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga) a proposé quelques solutions qu’il pense capables d’aider la population et les gouvernants à combattre cette pandémie. Si rien n’est fait, soulignent-ils, «nous allons tous y passer».

Selon ce syndicat le système sanitaire gabonais ne pourrait faire face à la maladie. Pour ces médecins, la lueur d’espoir réside dans la prévention et une meilleure organisation préventive dans la mesure où «personne, aucune classe sociale entre riches ou pauvres, gouvernants ou gouvernés» ne sera épargnée si la maladie venait à frapper.

Confiner Libreville est ses environs

Pour prendre le Covid-19 par les couronnes, le Symefoga appelle au renforcement des mesures déjà prises par «la mise en quarantaine strict de Libreville et ses environs à savoir, Port-Gentil, Gamba, Moanda et les sites pétroliers, principaux endroits ayant abrité des sujets revenus des pays à forte propagation virale».

Ils proposent également le prélèvement de toutes les personnes rentrées de ces pays dans les 20 derniers jours pour une meilleure traçabilité de l’infestation virale. Ils recommandent l’équipement urgent du laboratoire national, du Centre hospitalier de Libreville (Chul), de la faculté de Médecine, de l’annexe du Centre international de recherche médicale de Franceville (Cirmf) et de l’Hôpital d’instruction des Armées Omar Bongo Ondimba pour le diagnostic de ce type de virus.

Les hôpitaux doivent également être équipés en dispositifs de réanimation mais aussi en savon, masques, gels, combinaisons réglementaires et médicaments divers. De même qu’il faut multiplier les points d’eau dans les zones dépourvues d’adduction, ravitailler les hôpitaux en hydroxy chloroquine et azithromycine jusqu’à ce que d’autres médicaments fassent la preuve de leur efficacité, sauf avis contraire du comité scientifique.

Les médecins fonctionnaires exigent de contraindre tout le monde à l’application de ces mesures par les forces de l’ordre et de défense. Par ailleurs, le numéro vert qui est difficilement joignable actuellement doit être amélioré et pourquoi en créer d’autres. Pour faciliter la mobilité du personnel médical, les médecins demandent au gouvernement de mettre les bus de la société Trans’Urb à disposition de cette cible.

A la population, le Symefoga recommande le confinement à domicile et non les attroupements dans les quartiers, le lavage des mains à tout type de savon plusieurs fois dans la journée, la friction des mains à une solution hydro-alcoolique, la limitation des visites dans les hôpitaux, le report de toutes les manifestations familiales ou politiques (mariages, baptêmes, réunions de famille…), de tousser ou éternuer dans un mouchoir à jeter et d’appeler le numéro vert en cas de symptômes.

«Soyons disponibles tout en demandant au gouvernement de nous disponibiliser en gants, masques, savons, alcool, eau, équipements divers, mais aussi à renforcer nos plateaux techniques car faute de tout cela nous deviendrons de parfaits distributeurs automatiques de Covid-19», a indiqué le président du Symefoga, Dr Adrien Mougougou.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire