Près de deux ans après son instauration pour freiner la propagation du Covid-19, le couvre-feu ne parvient toujours pas, selon l’Union nationale (UN) à prouver son efficacité. Sa justification scientifique serait encore recherchée. Mieux, il aurait été adopté pour priver les Gabonais d’une vie sociale normale.

Selon l’UN, le couvre-feu au Gabon est devenu plus sécuritaire que sanitaire et s’accompagne de rackets, d’humiliations et de violences des forces de l’ordre chargées de l’appliquer. © Gabonreview

 

Près de deux ans après son adoption au Gabon, il est encore difficile de prouver l’efficacité du couvre-feu, tout comme il est difficile de juger de son inefficacité. Toutefois, il a coûté la vie à deux Gabonais dans la contestation du mouvement dit des casseroles. Une situation déplorable, dont l’enquête, en plus de piétiner, peine à rassurer la population sur l’intérêt de cette mesure de restriction.

« Son objectif est devenu plus sécuritaire que sanitaire et s’accompagne de rackets, d’humiliations et de violences des forces de l’ordre chargées de l’appliquer. L’Union nationale demande au gouvernement de lever cette mesure qui, depuis bientôt deux ans, prive les Gabonais d’une vie sociale normale », a déclaré la vice-présidente, porte-parole 2 de l’UN, Odette Jeanine Taty Koumba.

En effet, depuis l’instauration du couvre-feu au Gabon, aucun résultat sur son efficacité n’a été communiqué pour démontrer que cette mesure a atteint les objectifs visés, entre autres, la prévention de nouveaux cas ou l’incitation à la distanciation sociale. Par contre, ayant été initié en même temps que d’autres mesures, rien ne permet d’établir un lien de cause à effet concernant son efficacité à lui seul.

Pourtant, ses défenseurs utilisent généralement des arguments logiques pour en supposer l’efficacité : « Si les gens restent à la maison et ne socialisent pas avec des personnes extérieures à leur foyer, ils réduisent considérablement leurs chances d’attraper ou de propager des maladies ».

Selon les chiffres du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus, compilés par la vice-présidente de l’UN, depuis l’enregistrement du cas zéro en mars 2020, un million et demi de tests ont été réalisés par le Copil. Ils révèlent qu’environ 39.000 personnes ont été infectées. Ce qui représente un « très faible taux» de pénétration de 2,6%. Les chiffres révèlent aussi que seulement 5,5 personnes sur 100 qui ont été infectées en ont été malades, que 94% des malades ont guéri et enfin que, sur la totalité des tests réalisés, 287 personnes infectées sont décédées. Ce qui signifie que sur 10.000 personnes testées, seulement 2 sont décédées du Covid-19.

Au regard de ces chiffres, l’UN estime qu’il est nécessaire de reconnaitre objectivement «qu’une maladie qui ne tue qu’une personne sur 20.000 ne mérite pas qu’on mette un pays sous une cloche hermétique et au ralenti comme nous le subissons aujourd’hui. Surtout quand on sait que d’autres affections, telles que le paludisme, tuent plus de 500 personnes chaque année dans notre pays. Rien ne justifie donc que le gouvernement se lance dans la frénésie actuelle au prétexte de la lutte contre la pandémie du Coronavirus. Du coup, une stratégie sanitaire qui pouvait au départ apparaître comme temporaire et supportable à court terme, devient permanente et insupportable aux yeux des Gabonais. Ils ne comprennent plus ni la prise, ni l’application des mesures inutiles et injustifiées qui compliquent fortement leur quotidien devenu de plus en plus difficile», a condamné Odette Jeanine Taty Koumba.

 
GR
 

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