Au lendemain du discours du président Ali Bongo visant à apporter des solutions pour faire face à la crise sanitaire du Coronavirus (Covid-19) qui affecte les économies des pays et entraine une crise sociale, le Secrétaire exécutif adjoint de l’Union nationale (UN), Paul-Marie Gondjout, n’est pas convaincu. L’opposant a indiqué être dans le doute, posant un certain nombre de questions essentielles qui méritent des réponses, et appelant à la transparence et au sérieux dans la gestion de ce dossier.

L’opposant Paul-Marie Gondjout doute des mesures présidentielles. © Capture d’écran/Gabonreview

 

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux au lendemain du discours du président de la République, Ali Bongo Ondimba, annonçant de nouvelles mesures pour affronter la pandémie du Covid-19, le Secrétaire exécutif adjoint de l’Union nationale a déclaré : «nous avons trop joué avec la gouvernance de notre pays». Il commentait alors les annonces du chef de l’Etat ayant pour but d’aider le Gabon à faire face à la propagation du coronavirus.

Pour lui, des doutes subsistent et le gouvernement se doit d’apporter des réponses à toutes les questions que se pose l’opinion. Mieux, il prône la transparence et le sérieux dans la gestion de cette crise. «Comme nous pouvons tous le constater, la réalité est là. C’est dans des moments de crise, comme celle que nous vivons, que notre pays a besoin d’un leader, d’un chef  qui montre le cap, qui donne la vision, qui rassure, proche de ses concitoyens», a déclaré le cadre de l’Union nationale.

Responsabilité transmise au gouvernement

Paul-Marie Gondjout indique que «force est de constater que pour la résolution de la crise du Coronavirus dans laquelle le Gabon est entré le 12 mars 2020, la communication présidentielle est restée vague. De mesures proposées ou décidées, chaque Gabonaise et Gabonais sortira de là avec un doute».

Il estime que «nous sommes revenus à la réalité des choses, aux fondamentaux» puisque le président de la République, qui a les pleins pouvoirs depuis la révision constitutionnelle de 2018, a fait appel au gouvernement pour agir quant à l’application et la mise en œuvre des mesures, revenant ainsi à la Constitution de 1991.

«La crise sanitaire dans laquelle nous sommes avec son corollaire, la crise économique et sociale, est sérieuse. Et parce que c’est une crise sérieuse, nous demandons de la traiter sérieusement», a-t-il déclaré, ajoutant que «les mesures décidées par monsieur Ali Bongo sont vagues».

«Les Gabonaises et les Gabonais ne comprennent pas dans quel sens elles vont être effectives pour le bien de tous»,-t-il dit et de faire remarquer que «ce qui crée le problème aujourd’hui, c’est la crise sanitaire, c’est santé des Gabonaises et des Gabonais».

Moyens médicaux, plateau technique

Paul Marie Gonjout y va avec une série des questions pour mieux cerner la faisabilité de ces mesures. «Nous avons entendu des chiffres, mais nous voulons entendre des chiffres pour ce qui est des moyens à mettre en œuvre pour les équipements, pour le matériel, pour les médicaments, pour les hôpitaux parce que c’est là-bas que doit se régler principalement le problème du Coronavirus au Gabon», a-t-il souhaité.

Quels sont les moyens mis en œuvre pour pouvoir régler ce problème du coronavirus dans notre pays ? Combien de lits sont mis à disposition pour les malades ? De combien de salles de réanimation dispose le Gabon ? Comment va-t-on faire pour les Gabonaises et les Gabonais qui seront contaminés et nécessiteront des réanimations ? A-t-on pensé à mettre en place des structures à l’intérieur du pays ? Libreville pourra-t-elle accueillir tous les malades ? «Ce sont des questions précises pour lesquelles les Gabonaises et les Gabonais aimeraient avoir des réponses. C’est de la responsabilité du gouvernement de pouvoir nous les apporter», a-t-il signalé, non sans rappeler qu’une étude de FineActu Consulting, en collaboration avec l’Institut Pasteur d’Abidjan, donne pour le Gabon, 22 lits de réanimation et qu’avec 121 cas, ces capacités seront débordées.

Paul Marie Gonjout propose au gouvernement de négocier l’annulation de la dette du Gabon auprès des institutions internationales afin d’utiliser cet argent pour financer les dépenses de cette crise sanitaire et pour face à la crise économique et sociale. Il suggère également que le Fonds créé soit géré par un Comité ad-hoc, composé du représentant de la Présidence de la République, du gouvernement, de l’administration, du parlement et de la société civile. De même, la Cour des comptes devrait être associée pour la gestion et le contrôle. «Nous avons trop joué avec la gouvernance de notre pays», a-t-il martelé, encourageant  la présidence de la République à faire des économies à travers la réduction des fonds politiques du chef de l’Etat, entre autres, pour faire face à cette crise sanitaire.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. ralph dit :

    Bonnes questions ce sont les presques les memes que je me posais, je salut d’avance les quelques éfforts qui sont déjà entamés, mais les questions de fonds restent vaguements abordés.Combien de lits de réanimations avons nous à ce jour dans nos hopitaux ?
    Je compléterais les questions? Notre personnel médical est il aussi suffisant et bien formé à ce type de pandemie ?Et surtout le personnel de réanimation ? Combien de lits ont t-ils complétésà ce jour ? Ca c’est pour les réponses à court terme par rapport à la maladie, mais après ça qu’el est vraiment l’état des plateaux techniques de nos hopitaux ?Le gabon ne se limite pas à Libreville et nos hoipitaux des provinces ? Il faut agir au plus pressé certe, mais il faut pensé aussi à l’avenir on ne sera pas à l’abris d’une autre épidemie qui pourrait peut etre plus mortelle si on ne saisie pas cette évènement pour porter corrections à ses manqements.Le covid 19 est un avertissement qu’est qui arrivera demain?.Dieu seul le sai, à bon entendeur salut!

  2. Mbeda Mboma dit :

    très belle analyse, très belle réflexion juste rajouter que notre président c est empressé de faire sa déclaration sans mûrement la préparer pour tomber dans des promesses qui vont se retourner contre lui mêmes. de primes abord et après analyse on a plus l’impression qu’il a réagit aux commentaires des réseaux sociaux mais pas au vrai problème de Base qui est la maladie. Alors juste un conseil au president de la republique:  » ne jamais reagir a chaud aux commentaires des reseaux sociaux sans avoir prealable analysé la chose avec des experts et des sages de votre entourages; la gouvernance par effets d’annonces ne paient pas »

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