Dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, le Gabon a pris des mesures fortes. Parmi celles-ci figure la fermeture des établissements scolaires et universitaires parmi lesquels pas moins de 1400 relevant du secteur privé laïc à travers le pays. Le secteur privé est durement affecté par cette crise, d’où l’appel de certains promoteurs pour une aide urgente de l’Etat.

Plus de 1400 établissements scolaires privés laïcs du Gabon sont affectés par les effets de la pandémie du coronavirus. Une aide de l’Etat serait la bienvenue pour les promoteurs et personnels. © Gabonreview

 

Dès les premiers cas du Covid-19, le président de la République est monté au créneau pour annoncer des mesures visant à limiter la circulation du virus et pour protéger les Gabonais. Plusieurs mesures restrictives ont été annoncées allant de l’arrêt des cours dans les établissements scolaires et universitaires du pays au confinement total du Grand Libreville, en passant par le couvre-feu qui demeure. Dans cette crise, le secteur de l’Enseignement privé laïcs trinque avec plus de 1400 établissements disséminés dans le pays qui sont aux abois.

Depuis la fin du confinement total du Grand Libreville, la quasi-totalité des activités ont repris leur fonctionnement à l’exception de débits de boissons et autres lieux de loisirs nocturnes. Le secteur éducatif, quant à lui, reste durement touché. Les écoles sont encore fermées et leur ouverture ne s’annonce pas pour demain. Si les agents des établissements publics sont également chez eux, ils perçoivent au moins leurs salaires régulièrement en tant que fonctionnaires. Mais ceux des établissements privés laïcs broient du noir.

Par rapport aux chiffres du ministère de l’Education nationale, le Gabon compte à ce jour plus de 1.400 établissements privés laïcs avec plus de 700 installés dans le périmètre du Grand Libreville. Et les promoteurs de ces structures fonctionnent exclusivement avec les frais de scolarité qui sont payés par mois.

105 000 Gabonais en détresse

«Les promoteurs privés, pour la plupart, ne paieront pas de salaires durant cette période de suspension d’activités. D’ailleurs, quel parent va payer la scolarité du mois alors que son enfant est à la maison ?», a laissé entendre un enseignant d’un établissement privé de Nzeng-Ayong.

«Aucun pays au monde ne peut éduquer seul sa population. Les promoteurs privés sont considérés comme les relais de l’Etat en matière d’éducation, étant donné que le secteur est classé d’utilité publique. Sans le paiement de la scolarité par les parents, comment vivent ces fondateurs ? Comment font-ils pour faire face à leurs obligations ?», s’est interrogé un promoteur d’établissement.

«L’État devrait faire quelque chose en faveur du personnel des établissements privés». «Le fonctionnement régulier et normal de leurs structures risque d’attendre encore un moment. Comment vivront-ils ? Sans compter les membres de leurs familles», s’est interrogé un parent d’élèves, solidaire des promoteurs d’établissements privés laïcs et de leurs personnels.

En découvrant le chiffre de 1400 établissements privés dans le pays, il a opéré un rapide calcul mental. «Supposons que chaque établissement emploie 15 Gabonais, et que chaque Gabonais travaillant dans ces structures a, à sa charge, 5 personnes, voilà 105 000 Gabonais en détresse en ce moment», a-t-il fait remarquer en invitant le gouvernement à agir.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Abdel dit :

    Merci de vous êtes intéressé à ce sujet effectivement nous les promoteurs nous avons l’impression d’être oublié par le gouvernement aucune mesure jusqu’au moment où j’écris ce post ne nous a été proposé. Je crains a la reprise que beaucoup d’école vont fermer pour cause de dette insupportable

  2. Enseignant vacataire dit :

    Je vous remercie pour cet article qui relate la précarité dans laquelle vivent de nombreux enseignants vacataires. Déjà en temps normal, les établissements privés ont du mal à payer les vacations des enseignants, je ne vois pas comment ils vont s’en sortir avec le Covid-19.
    N’oubliez pas qu’il existe 2 types de vacataires: ceux qui sont déjà salariés quelque part; et ceux qui vivent uniquement que de leurs vacations.
    Cette dernière catégorie est très marginalisée aussi bien par les établissements qui les utilisent que par les pouvoirs publics. Ces vacataires ne sont jamais payés à temps et à leur vrai niveau de compétences. Contrairement à leurs confrères salariés,ils ne bénéficient d’aucune couverture sociale, d’aucune prime de recherche, alors de rien… Et pourtant, ces vacataires contribuent énormément dans l’éducation et la formation de la jeunesse gabonaise.
    Les pouvoirs publics devraient revoir leur statut. sinon je ne vois pas comment des personnes sans couverture sociale iraient exposer leurs vies à dispenser des cours pour lesquels ils ne sont pas sûrs qu’ils seront payés.

  3. TESSE Romaric dit :

    Si il compte les promoteurs et leurs familles c’est environ 200.000 personnes

  4. Merci Gabon review de penser à nous enseignants et promoteurs du privé, les oubliés de la société. Que vivement nos autorités réservent une suite favorable à ces cris d’alarme.

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